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DC611
N841

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V.8

EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX.

Séance du 5 novembre 1875. Présidence de M. Joly, doyen de la Faculté des Lettres.

Le procès-verbal de la précédente séance est lu, mis aux voix et adopté.

Parmi les ouvrages adressés à la Société, il y a lieu de signaler une notice sur un fragment d'Eugyppius, par M. Léopold Delisle; le Bulletin des autorités constituées réunies à Caen en juin et juillet 1793, curieuse réimpression annotée par l'un de nos confrères, M. Renard; enfin le cinquième fascicule de l'inventaire des archives de la Seine-Inférieure.

Le secrétaire fait connaître que la Société a reçu de M. Besnier, commandant du génie, grâce à l'entremise de notre dévoué confrère, M. Leblanc, ingénieur en chef, une pierre sculptée d'une décoration assez caractéristique, provenant de la démolition d'un bâtiment près de la caserne de Vaucelles, et toute une série de boulets en pierre trouvés dans les ruines du donjon. M. le commandant du génie a en outre fait recueillir, par ses employés, toutes les pièces de monnaie qui ont été rencontrées dans les travaux qui s'exécutent en ce moment et s'est empressé de les transmettre à la Compagnie.

La Société décide que des remercîments seront adressés à M. le commandant Besnier, pour le sympa

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thique concours qu'il a bien voulu prêter à nos recherches, et pour les dons par lui faits à notre musée lapidaire et à notre médailler.

M. Renard offre à la Bibliothèque un lot de brochures normandes.

M. Hain, au nom de Madame de Combes, dépose sur le bureau un certain nombre de débris antiques provenant des fouilles de Vieux.

Des remerciments sont adressés à MM. Hain et Renard.

M. le secrétaire de la Société Linnéenne demande à la Compagnie de vouloir bien s'associer à l'hommage qui sera rendu au grand géologue Élie de Beaumont, en contribuant par une somme quelconque à l'érection de sa statue, qui doit être dressée sur la place StSauveur.

La Société, conformément à l'avis émis par le conseil d'administration, décide qu'elle souscrira pour une somme de 100 francs, et exprime le regret que l'état de son budget ne lui permette pas de faire davantage.

Dans une lettre adressée le 3 de ce mois, à la commission d'impression, l'un de nos confrères, M. Marie, a fait connaître que l'on s'occupait en ce moment de graver, sur une plaque de marbre, une longue inscription latine en l'honneur des trois Brébeuf. Cet éloge commémoratif, dû à la plume du savant imprimeur caenais Jean Cavelier, sera placée dans l'église de Venoix, où furent enterrés les deux neveux du grand apôtre du Canada, le traducteur de la Pharsale en 1661, et quelques années plus tard son frère, le curé prieur de Venoix. L'achat de la plaque de marbre, la gravure de l'épitaphe, qui ne comprend pas moins de

1,500 lettres, et pour laquelle M. Le Blanc-Hardel a obligeamment prêté ses caractères, entraînera une dépense de 480 fr. Elle ne peut être couverte que par des dons volontaires. M. Marie a pensé que notre Société, si soucieuse de perpétuer le souvenir de nos illustrations normandes, ne refuserait pas de s'associer à une œuvre aussi éminemment patriotique.

Après avoir pris connaissance de l'avis favorable émis par le conseil d'administration, la Compagnie décide qu'elle contribuera pour une somme de 50 fr. à l'œuvre dont M. Marie a pris l'initiative.

M. le Président donne lecture d'une note intitulée : Soucy ou Solsis, excursion philologique.

Dans cette intéressante étude, M. Joly n'essaie pas de démêler les causes multiples de la disparition subite de la rivière d'Aure au lieu dit la Fosse-du-Soucy: c'est là un phénomène physique sur lequel bien des hypothèses contradictoires ont été émises et dont il abandonne l'étude aux géologues de profession. Il se borne, pour lui, à rechercher quelle peut être la signification vraie et précise de l'appellation la Fosse-du-Soucy, donnée à l'un des endroits où se produit l'absorption du cours d'eau. Après diverses considérations basées sur des textes, M. Joly inclinerait à voir dans le mot Souci, dérivé pour lui du radical solvere un équivalent des mots fissure ou trou. C'est le sens positif qui est attribué à ce mot dans un texte français fort important emprunté au Roman de Thèbes. M. Joly ne se dissimule pas que, dans un document du XVIe siècle, conservé aux Archives de Caen, le moulin de la Fosse-de-Soucy est désigné sous le nom de Molendinum de Sorsis, ce qui tendrait à faire considérer ce mot comme dérivé du mot sourdre et se rattachant aux mots sources, sourcis,

d'où, par corruption, soucy. Il pense, toutefois, qu'il n'y a pas lieu de s'arrêter à cette manière de voir, la Fosse-du-Soucy étant tout le contraire d'une source, puisque c'est le lieu où la rivière se perd et non le lieu où elle prend naissance. Quelle que soit du reste l'opinion que l'on adopte sur ce problème philologique, le mémoire du savant doyen de la Faculté des Lettres a le mérite assez rare de nous offrir réunis les divers textes anciens sur lesquels peuvent s'appuyer l'une et l'autre hypothèse.

M. Eudes-Deslongchamps reçoit la parole et donne lecture d'un travail très-étudié sur la station d'Olendon découverte par M. Costard. Ces recherches, dont il a déjà été rendu compte dans le Bulletin, paraîtront dans le prochain fascicule de nos Mémoires in-4°. Elles seront accompagnées de quatre planches dues à l'habile crayon de M. Costard.

M. Eugène Chatel, qui nous avait entretenus, à la dernière séance, des pains de Pâques, présente à la Société quelques remarques sur les refus de sacrements et les billets de confession en France et particulièrement en Normandie, à la fin du XVIIIe siècle. Ces détails, qui ont trait à des mœurs et à une législation déjà bien loin de nous, sont écoutés avec intérêt.

M. Hippeau, membre correspondant de la Société, autrefois l'un de nos membres titulaires les plus zélés et les plus laborieux, qui a profité d'un court séjour au milieu de nous pour venir assister à notre séance mensuelle, informe la Compagnie qu'il poursuit avec activité la rédaction du dictionnaire topographique du département du Calvados. Ce travail, plusieurs fois annoncé, touche à son terme et pourra,

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