Page images
PDF
EPUB

M. Michelin signale, près Donnemarie, plusieurs sépultures gallo-romaines dans lesquelles on a trouvé à la fois des ossements, des glaives, des colliers, des bracelets et même, dans un vase de verre, des nattes de cheveux qui paraissent avoir été coupés à une jeune femme ou à une jeune fille. A Jaulnes, on trouve également de grands cercueils en pierre ayant le caractère que M. de Glanville attribue aux sépultures mérovingiennes. A Heurtebise, au contraire, le caractère des sépultures est complètement romain.

M. Michelin fait passer sous les yeux des membres du bureau une curieuse boucle de ceinturon trouvée dans ce dernier pays.

M. de Glanville fait remarquer qu'aucune des explications données jusqu'à ce moment n'indique quels caractères particuliers distinguent les sépultures de l'âge romain. Il recommande cette étude aux archéologues du département.

Un membre demande que M. Corrard soit prié de donner lecture au Congrès du travail qu'il a présenté à l'Académie de l'Aube sur les fouilles de Verrières. Le Congrès décide qu'en tout cas ce travail sera imprimé, avec les pièces annexées, au compte-rendu de la session.

La note suivante est communiquée au nom de M. Cou

tant:

« Les sarcophages découverts dans l'arrondissement de Bar sont des auges en pierre plus étroites d'un bout que de l'autre.

« On rencontre fort peu de chose dans ces tombeaux, quelquefois des clefs, des grains de collier, des couteaux.

« Aux Riceys, on rencontre encore assez souvent des agrafes de ceinturon et quelques monnaies romaines.

« Le père Vignier dit avoir vu découvrir aux Riceys un tombeau contenant deux squelettes, l'un d'homme, ayant une couronne et un diadême, des bracelets et une lourde

épée; l'autre, de femme, ayant un diadême et un bracelet.

<< Tous ces objets ont été déposés par Vignier entre les mains de M. Bonhomme, chanoine de la cathédrale, à Troyes.

« Il a laissé des dessins inédits; que sont-ils devenus? c'est ce que nous ignorons.

« A Balnot, j'ai assisté à l'ouverture de plusieurs tombeaux : l'un d'eux contenait un squelette décapité, le crâne ayant été renversé avec intention sur l'os du col, ne laissait aucun doute à cet égard. J'ai offert ce tombeau au musée. »>

M. de Caumont attire l'attention du Congrès sur une inscription carlovingienne d'une admirable conservation, trouvée à Château-Gonthier et estampée par M. de la Beauluère de Laval. Il en expose un fac-simile sur le bureau. Cette inscription est ainsi conçue:

SUB HOC LAPIDE, REQUIESCIT CORPUS VIRI RELIGIOSI

BEATE MEMORIE NOMINE GISHOVATE CUJUS

FIDES VERA ET VITA FUIT BEATA.

HIC DECESSIT IN V. L. APRIL

HUC QUICUMQUE VENIS ET CERNIS

DICITO QUÆSO

GISHALLI FAMULI REX MISERERE DEUS

ANNO INCARNATIONIS DMI DCCCIXXVI

INDICCIONE VIIII

REGNANTE KAROLO IMPERATORE

ANNO PRIMO.

M. Protat, membre de la Commission archéologique de la Côte-d'Or, communique au Congrès un travail sur les pierres ségillaires. Ces pierres, étant d'un intérêt général, ne pouvaient rester étrangères à la Champagne.

M. Protat restitue plusieurs inscriptions qui jettent un jour tout nouveau sur l'origine de ces cachets et sur leurs rapports

avec le culte gallo-romain. L'auteur du mémoire est naturellement entraîné par son sujet à parler des asclépiades. Il jette un coup-d'œil sur leur origine et sur les doubles fonctions qu'exerçaient ces hommes, moitié prêtres, moitié médecins. Il raconte leur venue et leur succès à Rome, d'où ils se sont répandus dans les Gaules par les ordres et sous la protection des empereurs. M. Protat va plus loin; il affirme que les asclépiades ont apporté dans ces contrées et fait adopter à nos ancêtres leurs dieux avec la forme même et l'appareil qu'ils avaient dans leur pays; enfin, se fondant sur les inscriptions qu'il a interprétées dans la première partie de son mémoire, il soutient que les asclépiades ont introduit dans les Gaules l'unité du culte, c'est-à-dire l'adoration de la lumière représentée par une seule et même divinité sous les noms divers d'Apis, Osiris, Appollon, Bacchus, Mercure, etc.

Le Congrès apprend que ce mémoire a été déjà offert à la Commission des antiquités de la Côte-d'Or, qui en a ordonné l'impression. Cette circonstance s'oppose à ce que ce travail prenne place dans le compte-rendu de la présente session.

La séance est levée.

L'un des Secrétaires-généraux,

A. GAYOT.

Séance du 10 juin.

Présidence de M. SOMPSOIS, curé de St.-Jean.

Etaient présents au bureau MM. de Caumont, directeur de la Société; Gaugain, trésorier; comte de Mellet; Michelin; Tridon et Gayot, secrétaires-généraux.

La parole est d'abord donnée à M. Dosseur pour la lecture du procès-verbal de la visite faite par la Société, la veille au soir, à l'église de St.-Martin-ès-Vignes et à la chapelle du Petit Séminaire qui s'élève à côté.

M. Dosseur, qui avait bien voulu se charger de ce travail pour venir en aide au secrétaire-général M. Gayot, dont les deux procès-verbaux des séances de la journée avaient absorbé tous les instants, a suivi pas à pas les savants visiteurs, et non-seulement a recueilli avec soin les appréciations, les remarques et les explications qui ont été données sur chacune des verrières de l'église de St.-Martin, et sur l'ensemble de la construction et les détails de la chapelle du Petit Séminaire, mais a saisi jusqu'aux sensations qui se sont produites dans l'assemblée émerveillée à la vue de ces chefs-d'œuvre, et a su les rendre dans un style en harmonie parfaite avec ce brillant sujet.

M. Gayot donne ensuite lecture du procès-verbal de la séance précédente, et remet sous nos yeux, dans un langage aussi naturel que lucide, le résumé des travaux du matin.

M. Coutant, président de la Société de sphragistique, fait hommage à la Société archéologique 1°. du Bulletin n°. 9 de cette Société, où entr'autres sont publiés les sceaux des doyens de St.-Pierre et de St.-Maclou de Bar-sur-Aube, du chapelain du château, de l'église de Sainte-Marie-Magdeleine, de l'archidiaconé et de la prévôté de la même ville.

M. Mignard, de Dijon, offre une lithographie représentant le tympan de la porte principale de l'église de Prusly-surOurce.

« J'ai l'honneur d'appeler l'attention du Congrès, dit M. Mignard, sur un fragment d'architecture romane de la meilleure époque, seul reste d'un édifice religieux important. Il

[graphic][ocr errors]
« PreviousContinue »