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dre le titre et d'en porter les insignes, dont les formes ont été fixées par notre décret du 9 mars 1853.

Art. 2. Notre ministre secrétaire d'Etat au département de l'instruction publique et des cultes est chargé de l'exécution du présent décret, qui sera inséré au Bulletin des lois.

Fait au palais de Saint-Cloud, le 5 juillet 1853.

NAPOLÉON.

Par l'empereur: Le ministre secrétaire d'Etat au département de l'instruction publique et des cultes,

NAPOLÉON,

H. FORTOUL.

Par la grâce de Dieu et la volonté nationale, Empereur des Français, A tous présents et à venir, salut:

Sur le rapport de notre ministre secrétaire d'Etat au département de l'instruction publique et des cultes;

Voulant donner au vénérable chapitre de l'église métropolitaine de Paris, à l'occasion de notre mariage et pour en perpétuer le souvenir, un témoignage de notre bienveillance particulière.

Avons décrété et décrétons ce qui suit:

Art. 1er. Les membres du chapitre métropolitain de Paris porteront, sur l'habit de ville, une décoration suspendue au col par un ruban bleu clair de 95 millimètres de largeur avec liséré blanc de 5 millimètres sur les bords. Cette décoration sera une croix à cinq branches, émaillée de blanc et de violet, et portant, sur champ d'azur, d'un côté, l'effigie de la Sainte-Vierge, patronne de l'église de Paris, et, de l'autre, cette inscription: Chapitre métropolitain de Paris. 1853. Napoléon III empereur.

Art. 2. Notre ministre secrétaire d'Etat au département de l'instruction publique et des cultes est chargé de l'exécution du présent décret. Fait au palais de Saint-Cloud, le 5 juillet 1853.

NAPOLÉON.

Par l'Empereur: Le ministre secrétaire d'Etat au département de l'instruc-
tion publique et des cultes,
H. FORTOUL

Le Moniteur du 5 juillet reproduit dans ses faits divers un article du Journal des Débats, sur le monastère du Temple. Nous y remarquons les détails suivants sur la communauté des dames Bénédictines, dont la princesse Louise de Bourbon-Condé, fut la fondatrice et la première supérieure :

Les événements de 1814 firent changer la destination de cet édifice, qu'une ordonnance de Louis XVIII concéda plus ou moins légalement à la princesse de Condé, ancienne abbesse de Remiremont. Elle y établit une congrégation des dames de son ordre. Le couvent des Bénédictines de l'adoration perpétuelle du Saint-Sacrement subsista en cet endroit jusqu'à la révolution de février, époque à laquelle les religieuses furent réunies à celles d'un second couvent de cet ordre, rue Neuve-Sainte-Geneviève. Les bâtiments furent ensuite occupés par l'état-major de l'artillerie de la garde nationale.

• Depuis longtemps, le palais du Temple était revendiqué par le gouvernement, qui s'était pourvu devant le conseil d'Etat pour faire annuler l'ordonnance de Louis XVIII. Il eut gain de cause, et les matériaux de ces bâtiments sont devenus propriété nationale. »

Ces quelques lignes renferment presque autant d'erreurs que de mots. En effet, le roi Louis XVIII ne concéda point les bâtiments du Temple à la princesse de Condé; mais il les affecta à l'usage de la communauté que l'ancienne

abbesse de Remiremont se proposait de fonder à Paris, dans le double but d'expier les crimes de la révolution et d'élever la jeunesse. Quant à la légalité de cette affectation, non-seulement le gouvernement de Louis-Philippe, qui voulut l'attaquer à plusieurs reprises, n'eut jamais gain de cause, mais il eut encore le sensible déplaisir de voir le conseil d'Etat reconnaître solennellement les droits des Bénédictines à l'occupation perpétuelle du palais du Temple et de ses dépendances.

Ce ne fut donc pas en vertu d'une décision du conseil d'Etat que les Dames du Saint-Sacrement durent abandonner le monastère du Temple. Elles en furent violemment expulsées par M. Marrast, maire de Paris, sur un décret du gouvernement provisoire, rendu au mois de mars 1848, contre toutes les notions de la justice et du droit.

Enfin les Dames du Temple n'ont jamais été réunies à celles d'un couvent de leur ordre, rue Neuve-Sainte-Geneviève. Après avoir fait pendant plusieurs années, soit auprès du gouvernement, soit auprès de l'administration municipale, des démarches inutiles pour rentrer dans leur ancien monastère, elles se sont définitivement établies rue de Monsieur, où elles forment, comme par le passé, une communauté distincte de celle de la rue NeuveSainte-Geneviève. Ces saintes religieuses ont repris, dans leur nouveau couvent, la vie de pénitence, de prière et de charité, que leur a léguée, comme son plus précieux héritage, la petite-fille de Saint-Louis.

L'abbé CH. LAVIGERIE.

Bulletin Politique de l'Etranger.

Turquie. Le théâtre principal a plusieurs fois changé dans l'affaire d'Orient. De Constantinople avec le prince Mentschikoff et les ultimatum, on a passé à Saint-Pétersbourg avec la note de M. de Nesselrode et le manifeste menaçant de l'empereur Nicolas maintenant nous revenons dans la capitale de l'empire ébranlé des Turcs pour voir comment on y envisage le passage du Pruth.

:

Les correspondances de cette ville, à la date du 25 juin, viennent d'être apportées à Marseille par le navire le Nil.

A cette date, sans connaître encore l'ordre définitif d'occupation, on s'y attendait. La note de M. de Nesselrode avalt fait renaître toutes les craintes de guerre qu'avait dissipées, pendant quelque temps, l'annonce de la médiation autrichienne. Mais il ne faut pas se hâter de croire que le nom de l'Autriche aura été inutilement invoqué dans ce conflit. Voici du moins ce que dit la Presse, de Vienne :

«Dans ses infatigables efforts pour empêcher tout sérieux conflit entre les cabinets de Russie et de Turquie, le gouvernement autrichien a offert sa médiation par la voie des bons offices, et nous savons de bonne source qu'elle a été acceptée.

« Par suite, le comte Giulay, qui venait d'être mandé de Milan, est parti hier pour Saint-Pétersbourg avec une mission. Le général de Steininger et plusieurs autres officiers accompagnent le comte Giulay, comme adjoints à l'ambassade.

• Nous croyons pouvoir attacher un poids tout particulier à cette démarche conciliatrice de notre cabinet, par cette raison que les bons offices offerts par l'Autriche ont été acceptés par les deux parties, aussi bien par la Russie que par la Porte. »

On ne paraissait pas douter à Constantinople qu'aussitôt la nouvelle du passage du Pruth officiellement connue, la Porte ne réclamât, des ambassadeurs de France et d'Angleterre, l'ordre de faire avancer leurs flottes, mouillées à Besika, jusque dans le port de Constantinople où ces flottes pouvaient arriver en 36 heures, remorquées par des bâtiments à vapeur. L'ouverture de nouvelles négociations paraissait seule de nature à prévenir cet événement que la Russie aurait considéré, disait-on, comme un casus belli.

Le 22 juin, Moustapha-Pacha, férik de l'amirauté, était allé complimenter les amiraux Dundas et La Susse au nom du gouvernement impérial.

D'après des lettres venues įde Bucharest, les troupes russes échelonnées sur la frontière s'élèveraient à 140 ou 150,000 hommes. La flotte russe était toujours à Sébastopol, d'où elle n'avait pas bougé. Une division s'en était détachée pour aller surveiller les côtes du Caucase, où un soulèvement général menaçait d'éclater.

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Parmi les bruits qui courent, et on sait combien il s'en produit partout et à toute heure, en voici deux nouveaux : Le commandant de la flotte américaine dans la Méditerranée, qui a été reçu par le Sultan en audience particulière, lui aurait offert le secours actif des Etats-Unis, dans le cas d'une guerre avec la Russie. D'autre part, la Correspondance de Berlin, du 4 juillet, annonce que l'empereur Nicolas a nommé le grand-duc Constantin, son fils, commandant en chef de toute l'armée d'opérations contre la Turquie.

Nous allons omettre un troisième bruit La question d'Orient aurait produit un désaccord dans le cabinet anglais, et le Standard parlait déjà de la retraite de lord Aberdeen. Mais le Morning Herald affirme le retour de l'accord, autrement dit un replâtrage. Principautés Danubiennes. Nous empruntons au Jonrnal des Débats des détails précis et intéressants sur les contrées que l'empereur Nicolas fait occuper en ce moment par un corps d'armée :

«La Bessarabie, d'où partent les troupes russes, a appartenu à la Turquie jusqu'en 1812, époque où elle fut cédée à la Russie par le traité de Bucharest. Elle est comprise entre le grand fleuve du Dniester, ancienne frontière de la Russie, et le Pruth, qui se jette dans le Danube entre Galatz et Reni. Au midi, elle est limitée par le cours inférieur du Danube, et à l'est par la mer Noire.

■La possession de la Bessarabie confère aux Russes plusieurs avantages dans les démêlés qu'ils peuvent avoir avec la Turquie. Rien ne les empêche de pénétrer directement dans la province de Silistria, territoire turc, en passant le bas Danube à Ismaïlof, qui leur appartient. D'un autre côté, en passant le Pruth, ils prennent à revers toute la Moldavie, province qui s'étend entre cette rivière à l'est et les montagnes carpathiques de la Transylvanie à l'ouest. Jassy, capitale de la Moldavie, est situé à quatre lieues seulement du Pruth, que les Russes ont passé le 3 juillet à Skouleni. Leur position le long du Pruth leur permet de passer en même temps cette rivière près son embouchure dans le Danube, vers Galatz, ce qui les met de plain pied en Valachie, province qui s'étend au midi de la Moldavle.

Cette fois-ci, les Russes viennent de passer le Pruth à Léova, petit bourg situé sur la rive gauche du fleuve, à moitié chemin de Galatz à Jassy, se dirigeant en droiture sur Bucharest, capitale de la Valachie. Six à huit jours

de marche les amèneront dans cette ville, qu'ils occuperout probablement le 9 ou le 10 juillet.

<< La Valachie est une vaste et fertile contrée, naturellement délimitée par les montagnes d'Hermanstadt, inflexion méridionale de la chaîne des Karpathes, et par le cours du Danube jusqu'à Brahilof. A cette hauteur, ses plaiues se confondent avec celles de la Moldavie. Chacune de ces deux provinces a sa Constitution politique et son prince appelé hospodar; mais la similitude entre les deux pays pour l'aspect naturel, les produits, la langue et les mœurs des habitants fait, qu'on désigne habituellement toute la contrée sous le nom de Moldo-Valachie.

<< Jassy est une ville de 40,000 âmes, construite en bois, sauf quelques grands édifices. Bucharest, capitale de la Valachie, a une population de 80,000 âmes, trois cent soixante-six églises, plusieurs palais et divers établissement scientifiques. L'instruction s'est rapidement développée dans la classe riche des Moldo-Valaques, qui savent presque tous le français ou l'italien, et dont un grand nombre vont faire leurs études à Paris ou dans d'autres capitales. C'est un peuple qui renaît à la civilisation et qui mérite les sympathies du reste de l'Europe. » — Saint-Ange.

Espagne.

Nous lisons dans le Cattolico de Madrid du 27 juin :

« La nouvelle des malheurs qui pèsent aujourd'hui sur les quatre provinces de la Galice est parvenue aussi à Naples. Là se trouve un cœur éminemment espagnol et chrétien, qui a été touché en apprenant de pareilles calamités. Voulant prendre part dans la souscription qu'on fait à Madrid en faveur de ces peuples, il a envoyé 20,000 réaux qui ont été remis ce jour à M. Deza, trésorier de la commission. La personne chargée de faire ce versement a reçu la lettre suivante :

Mon cher Morales de Pantoja,

« L'amour que j'ai pour ma patrie ne me permet pas de voir avec indif«férence les malheurs qu'éprouvent actuellement les provinces de la Gaalice. Ayant lu dans les journaux que l'on fait une souscription pour venir « à leur secours, je vous envoie, quoique avec un sentiment pénible pour • l'exiguité de la somme, vingt mille réaux pour aider, autant que je le puis, les malheureux.

« Naples, le 14 juin 1853.

«Signé : CHARLES-Louis. »

• Une des qualités de la royale et ancienne famille des Bourbons, c'est de compâtir aux calamités publiques. Ils sont les premiers à les secourir par tous les moyens dont ils peuvent disposer. Fils aînés de l'Eglise catholique, quelle que soit la position que la Providence leur fasse, la charité ne s'épuise jamais en eux, car ils savent la nourrir aux rayons les plus ardents de la religion. >> Alfred DES Essarts.

Mgr Vincent Spaccapietro, évêque d'Arcadopolis et délégué apostolique de S. S. le Pape Pie IX auprès de Faustin I, empereur d'Haïti, est arrivé à Port-au-Prince et a été reçu en audience solennelle par l'empereur. La population a fait éclater sur son passage le plus vif enthousiasme. L'accueil qu'il a reçu de Faustin Ir est d'un bon augure pour les relations du SaintSiége et de l'empire d'Haïti.

La cérémonie du couronnement de la Sainte-Vierge à NotreDame-des-Victoires aura lieu samedi matin, à 10 heures.

Les fidèles ne pourront pas entrer dans l'église avant 9 heures.

Un caolique faisait devant nous cette réflexion :

On a beaucoup parlé de sacre, de couronnement par le Chef de l'Eglise, et à ce te occasion, a-t-on dit, deux empereurs auraient attendu le même honneur. Mais voilà que, s'élevant au-dessus de toute politique, Pie IX envoie à Paris une autre couronne, celle de Notre-Dame-des-Victoires. Qui pourrait, sur la terre, jalouser la Reine du ciel ?

Il nous a paru que cette réflexion chrétienne devait être comprise de tous les partis qui font profession de christianisme. RANC.

Nouvelles Religieuses.

DIOCÈSE DE Versailles. · Lundi dernier, jour de la St-Martin d'été, a été célébrée la fête patronale de la société de secours mutuels qui existe depuis plusieurs années dans le canton de Montmorency et qui, grâce au développement, à l'habileté, à la sage réserve de son honorable président, M. Sylvain Caubert, ne cesse de rendre les plus grands services aux intérêts matériels et moraux des populations laborieuses pour lesquelles elle & été fondée.

Nous empruntons à l'Univers les détails suivants:

Le matin, à dix heures, une messe solennelle a été célébrée par Mgr l'évêque de Samos, assisté de M. l'abbé de la Bouillerie, vicaire général de Paris, et de M. l'abbé Coquereau, chanoine de Saint-Denis.

Tous les membres de la société et leur famille remplissaient la vieille et charmante église fondée par Anne de Montmorency, Mgr l'évêque de Samos a prononcé quelques paroles d'encouragement et de bon conseil qui ont vivement touché tous les ouvriers.

Au moment de l'offrande, plus de deux mille personnes sont venues s'agenouiller, avec le recueillement le plus édifiant, devant le vénérable prélat et baiser son anneau épiscopal.

Après la cérémonie, Monseigneur de Samos a été conduit sous le dais jusqu'à l'entrée du grand portail. Là, M. Sylvain Caubert, entouré de tous les membres de la société, a remercié Monseigneur d'avoir bien voulu présider à cette belle solennité; il a prié Sa Grandeur, elle qui a défriché tant d'autres terres incultes et moissonné tant d'âmes pour Dieu, de vouloir bien bénir les terres cultivées par les ouvriers de ce canton et accepter, en souvenir de leur reconnaissance, le diplôme de membre de la société. En terminant ces paroles, M. Sylvain Caubert, tous les associés et les fidèles présents se sont mis à genoux, et Monseigneur, élevant la voix et la main, du haut de ce tertre qui domine la vallée de Montmorency, à dix lieues à la ronde, a béni les campagnes cultivées par les pieux membres de cette société de secours mutuels.

Le soir, on voyait descendre de toutes les collines bolsées de la vallée une multitude d'hommes et de femmes, dans leur plus belle toilette, se dirigeant vers le village de Soisy, où se trouve le beau parc de M. Sylvain Caubert.

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