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Labyrinthes. Je dois dire un mot des pavés figurant un labyrinthe; c'étaient quelquefois des carrés, mais plus souvent des espèces de grandes rosaces tracées au moyen de lignes concentriques, combinées avec une précision géométrique et coupées par d'autres lignes de manière à former dans leur ensemble un labyrinthe.

Ces labyrinthes étaient considérés comme l'emblême du temple de Jérusalem; à l'époque des croisades, on y faisait des stations qui tenaient lieu du pélerinage de la Terre-Sainte. Cela s'observait dans la cathédrale de Reims, dès le XIII. siècle (vers 1240).tnt

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Le labyrinthe de St.-Bertin, à St.-Omer, est détruit, mais on en possède un dessin publié par M. Wallet.

« Il était composé de carreaux blancs ou jaunes et de carreaux

« noirs ou bleus et était inscrit dans un carré; son chemin de parcours

« présentait, comme tous ceux que nous connaissons, un guillochis

« simple continu, mais ce guillochis était ici à angles droits.

« Ce pavé était composé de 49 carreaux de chaque côté; par conséquent, sa superficie présentait un nombre de 2,401 carreaux. n

Il se trouvait dans le transept méridional de l'église; on le détruisit, dit-on, parce que les enfants et les étrangers qui le parcouraient troublaient l'office divin.

C'était le plus ordinairement dans la grande nef que ces pavés étaient placés, quoiqu'il y en eût quelques-uns, comme à St.-Bertin, dans les transepts, devant les principales portes latérales.

On voyait, il y a peu d'années, au milieu de la nef de Chartres, un labyrinthe circulaire exécuté en pierre bleue, que l'on appelait communément la lieue, parce que pour le parcourir à genoux on mettait une heure à faire le chemin. Il avait 668 pieds de développement depuis l'entrée jusqu'au centre.

Le labyrinthe de la cathédrale de Sens, dont je présente aussi l'esquisse, ressemblait beaucoup au précédent : il était incrusté de plomb et avait 30 pieds de diamètre: il fallait, dit-on, une heure pour en parcourir tous les circuits et on faisait 2,000 pas en les suivant exactement.

Le labyrinthe de St.-Quentin est octogonal; il existe toujours, et celui de la cathédrale d'Amiens, qui n'existe plus depuis 1825, était de la même forme.

Le labyrinthe de la cathédrale d'Arras, détruit depuis la Révolution, se voyait dans la nef, comme ceux des cathédrales précédentes; il était de forme octogone, composé de carreaux jaunes et bleus, et présentait les mêmes combinaisons que ceux d'Amiens et de St.-Quentin.

A Bayeux, dans la grande salle annexée à la cathédrale, on voit un labyrinthe circulaire, d'une dimension peu considérable, comparativement aux précédents; il est formé de briques émaillées: son diamètre n'est que de 3 mètres 78 centimètres.

La voie du labyrinthe est composée de briques carrées à fond noir, chargées de divers ornements de couleur jaune. D'autres briques, d'une teinte noire et posées sur le champ, forment des lignes de séparation, tandis que des briques jaunes indiquent le point de communication d'un cercle à un autre. Chacun de ces cercles était composé de briques du même échantillon.

Les sujets qu'elles représentent sont des griffons, des armoiries, des rosaces, etc.

Quel fut, au XIIIo. siècle, l'état de la peinture décorative?

La peinture murale a reproduit parfois les mêmes sujets que la sculpture et concouru avec elle à décorer les églises la peinture fut très-habituellement usitée au XIII. siècle, et il n'y a guère d'église qui n'en offre encore quelques traces sous le badigeon

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qui la recouvre. Dans un très-grand nombre, j'ai trouvé le dessin suivant exécuté en rouge sur les murs. Ce sont des pierres d'appareil avec un fleuron au centre; ailleurs j'ai vu des arcatures et l'imitation de quelques détails architectoniques, toujours peints en rouge d'ocre, en vert, en jaune et en bleu sur un fond blanchâtre.

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On retrouve les mêmes teintes que dans les peintures du XII•. siècle, mais le travail a subi des changements analogues à ceux de l'architecture.

Vitraux peints.

Un nouvel élément de décoration fut produit en grand, au XIII•. siècle, par l'introduction des vitraux peints dans les églises; il y avait eu quelques vitres peintes dès le XII. M. Texier a publié le dessin d'un vitrail qu'il croit de 1135 et dont voici l'esquisse, mais ce ne

fut qu'au XIII*. siècle que ce genre de décoration put être adopté

partout.

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