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Autre preuve Sur un point nommé le Teurtre, on trouve des tuiles romaines, des monnaies, des vestiges d'anciennes forges et des débris de constructions. Les monnaies, presque toutes du Haut-Empire, consistent notamment dans des Antonin-le-Pieux, Faustine I, Faustine II, Domitien, Lucius Verus, Gordien III, Philippe I (grand bronze et moyen bronze).

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Voici la nomenclature des divers objets qui font le sujet de cette notice :

I. Un anneau sigillaire garni au chaton d'une intaille représentant Rome assise, tenant une petite victoire d'une main et de l'autre un sceptre.

La pierre du chaton est connue sous le nom de Nicolo; elle est à deux couches, l'une gris-bleu clair et l'autre noire. No. 1 et 1 bis de la pl. lithographiée ci-contre.

II. Un camée, tête frisée.

Sardonyx à deux couches, l'une rougeâtre et l'autre blanche.
No. 2 de la pl.

III. Domitien: CÆSAR. DIVI. F. DOMITIANVS. COS. VII.
Tête laurée de l'Empereur.

R. PRINCEPS. ivventvtis. Un autel.

la pl. (81-96 après J.-C. ).

(Or). N°. 3 de

IV. Lucius Verus: LVCIVS. VERVS. AUG. ARMENIACUS. Tête laurée de l'Empereur.

⠀⠀R. TR. P. IIII. IMP. II. COS. II. VIC. AVG. Une victoire debout.(Or). No. 4 de la pl. (161-169 après J.-C.).

(Or avec grenats ).

V. Un anneau à six pierres. Entre chaque pierre, dessin filigrane, formant deux bordures entre lesquelles on lit, en lettres capitales, découpées à jour, d'une exécution correcte, cette légende ainsi disposée entre les pierres: FR VER EM E Nos. 5 et 5 bis de la pl.

VI. Boucles ou boutons d'oreilles, garnis, dans le chaton,

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d'émeraudes, le vrai smaragdus de l'antiquité, gemme différente de l'émeraude des joailliers modernes. No. 6 de la pl.

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VII. Une chaîne composée de petits barillets avec ses cro

chets.(Or). No. 7 de la pl.

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Tous ces objets ont été découverts au Teurtre, dans le courant de l'année 1848, à 1 mètre de profondeur environ, par un ouvrier qui creusait un fossé; ils étaient enfermés dans un petit coffre en fer, très-oxidé et tellement friable qu'il n'a point été possible d'en rassembler les fragments.

Le terrain contenant ce petit trésor ne présentait rien qui pût faire supposer l'existence d'une sépulture dans cet endroit. Il est probable que ces bijoux trouvés au milieu de débris de poterie, de fragments de tuiles, de morceaux de pavés et de résidus de charbon, n'ont été confiés à la terre que pour être soustraits au pillage de la conquête.

VIII. Petit bélier en bronze, hauteur 0m. 5c., longueur 0. 4. 5 mill. No. 8 de la pl.

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IX. Gordien. (moyen bronze ). IMP. GORDIANVS. PIVS. FEL. AVG. Tête laurée de l'Empereur.

R. ÆTERNITAS. AVG. S. C. Personnage debout. de la pl.

Le trou, dont la pièce de monnaie est percée, semble indiquer qu'elle a été portée comme médaillon.

Ce bélier et cette pièce de monnaie ont été trouvés en 1852, à environ 2 mètres de profondeur avec des débris de charbon et des fragments de tuiles. L'auteur de cette découverte est M. Levointurier père, tuilier à la Haye-Malherbe.

Cette réunion de bijoux qui paraissent appartenir à deux époques différentes (romaine et mérovingienne), qui ont été la propriété des vainqueurs ou des vaincus; ce camée, qui représentait peut-être les traits d'un fils chéri; cette petite bague avec son inscription, ouvrent le champ aux conjec

tures; mais je m'arrête ici, je laisse les jeunes imaginations rêver sur la vierge gauloise ou romaine qui a reçu et porté cet anneau à la formule fruere me ; j'abandonne à la science le soin de commenter ces documents que je crois dignes de son attention, heureux si l'intérêt qui s'y attache peut faire accueillir cette simple note avec l'indulgence que réclame un premier essai.

M. Ph. Renout, peintre en notre ville, a bien voulu, dans le seul intérêt de l'art, faire le dessin des antiques que j'ai signalées, et qui sont ici reproduites de grandeur naturelle par la lithographie.

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M. Lalun, qui était absent de Louviers le 20 mai, a signalé, dans une note adressée aux secrétaires, les objets ci-après :

1o. Plusieurs hachettes en silex trouvées en 1846, lors du dragage du canal de décharge des usines de St.-Germain ; 2o. une autre à l'extrémité en aval du canal de la Villette, lors du dragage de 1849-1850; 3o. une autre, dans les bois de Louviers; 4°. une autre à St.-Amand-des-Hautes-Terres; 5o. une autre aux environs de Gaillon; 6o. plusieurs petites fibules, une petite tête de lion en poterie rouge, faisant partie d'un vase, trouvées à la Londe depuis les publications faites par MM. Dibon et Eugène Marcel; 7o. un morceau de poterie rouge et une pointe en fer trouvés à Quatremare; 8°. deux petits fragments de poterie rouge, une hachette en fer et une clé trouvés à Acquigny, au hameau du Hamet ; 9o. une pierre sèche en forme de claveau, avec tuiles romaines, trouvées à la Rivette, dans la propriété de M. Lhuillier; 10°. un pot en terre brune, un fragment d'anse de seau, un bout de chaîne, deux meules, trouvés à la Haye-Malherbe, au lieu dit les Friches-Maugras; 11°. un pot de terre brune, un fragment de boucle de ceinturon, deux petites bagues trouvées à

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Vatteville. Beaucoup d'autres objets de la même provenance

ont été disséminés.

6. QUESTION.

A-t-on remarqué des restes d'anciennes sépultures, des urnes funéraires, des cercueils en pierre, etc. Tumulus de St.-Étienne-du-Vauvray; cimetières

mérovingiens.

On s'occupe d'abord du tumulus découvert à St.-Etiennedu-Vauvray en décembre 1842. M. Marcel présente au bureau un exemplaire de la très-rare notice publiée à ce sujet par M. Bonnin (Evreux, Ancelle, 1843, in-8°. ); à cet exemplaire ont été ajoutés les dessins de deux hachettes gauloises trouvées dans le tombeau, et qui sont déposées à la bibliothèque de Louviers, ainsi que le dessin d'un menhir encore debout sur le côté gauche de la route, à 40 pas environ audelà de l'emplacement du tumulus.

M. Rondeaux demande s'il n'existe pas d'autres tumulus gaulois dans ce pays.

On mentionne celui découvert à Cocherel en 1685 et qui est décrit dans l'Histoire du comté d'Evreux, par Lebrasseur. M. Bonnin parle des sépultures de Hondouville.

M. P. Dibon a reproduit dans une note remise au secrétaire les indications qu'il a données verbalement à l'assemblée sur deux cercueils trouvés dans le parc du château de Canappeville. Voici cette note:

TOMBEAUX DE CANAPPEVILLE.

« Il y a quelques années, en abattant un très-vieux chêne dans le parc de Canappeville, on trouva sous les racines un cercueil de pierre sans couvercle, et qui contenait quelques

ossements.

Cette pierre, creusée dans la forme d'une auge, a 2m, 25o.

de long, 0. 65°. de large, et 0". 42o. de hauteur aux deux bouts; elle est moins haute sur les côtés, et on dirait qu'elle a été taillée en bateau.

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Les ossements parurent au docteur Auzoux qui les a vus avoir appartenu à un homme; ils n'étaient accompagnés d'aucun fragment de verre ou de poterie.

Peu de temps après, en fouillant le terrain d'une allée contre l'endroit où avait été trouvé ce cercueil, on en découvrit un second dont les pieds paraissaient s'appuyer sur le travers du premier. Celui-ci, formé de même d'une seule pierre creusée à l'intérieur, a aussi 2m. 25 de long, 0m. 70 de large et 0o. 65 de hauteur extérieurement, mais il est recouvert en totalité par une autre pierre de même dimension en longueur et largeur, taillée en dôme sur le dessus et dont l'épaisseur n'est pas moindre de 0m. 35.

Ce tombeau, dont la tête était tournée vers l'Orient, contenait des ossements que le docteur Auzoux a reconnu être ceux d'une femme. Deux petits vases en verre étaient placés de chaque côté de la tête et un troisième de forme lacrymatoire au milieu sous le menton. Il y avait en outre aux pieds quelques petits clous de fer à tête ronde.

Ces trois petits vases ont été donnés à la bibliothèque d'Evreux par M. le marquis de Toustain, dans le parc duquel se trouvent encore les deux tombes, déposées sur terre à l'endroit même où elles ont été enfouies.»

3)

M. Lalun a adressé la note suivante :

• En 1851, à Martot, sur le bord de la route d'Elbeuf à Pont-de-l'Arche, dans un terrain appartenant à M. Grandin de l'Eprevier, on découvrit plusieurs cercueils en plâtre et deux sarcophages en pierre. Auprès de la plupart des corps se trouvait un vase orné de raies, de filets et d'entrelacs, pratiqués à l'estampille. Un seul vase était de verre. On a

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