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pelant un extrait de la communication faite par M. Léopold Delisle à la séance de la Société des Antiquaires de France, en 1858, et dans laquelle notre savant compatriote normand citait des vers du manuscrit Laus sapientiæ divinæ, d'Alexandre Neckham, qui professait à Paris vers 1180 et qui, dans son Éloge de Paris, signalait d'immenses ruines attestant l'existence d'un cirque détruit par la foi des chrétiens. Le Secrétaire avait aussi rappelé les observations de M. HuillardBréholles sur le point précis où était situé le lieu dit des Arènes, qui devait son nom à cet ancien amphithéâtre. Les sagaces recherches de M. Huillard-Bréholles l'avaient amené à contrôler et à réfuter les assertions de Sauval, de Félibien et de Jaillot, sur le véritable emplacement desdites arènes; il citait à cet égard un texte de 1307. Enfin, le Secrétaire avait aussi mentionné divers articles des organes de la grande et de la petite presse, qui s'occupaient activement de la conservation de cette remarquable découverte, confirmant d'une manière aussi éclatante les données de la science archéologique.

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La Compagnie, tout en prenant un vif intérêt à cette importante restauration de la plus ancienne des ruines de la Lutèce gallo-romaine, ne veut prendre aucun parti et renvoie à son Conseil d'administration pour décider dans quelle mesure la Société des Antiquaires de Normandie pourrait, avec quelques chances de succès, intervenir dans la question qui lui était soumise.

Le Conseil d'administration, après avoir de nouveau entendu les explications et les détails donnés par le Secrétaire de la Société, après avoir pris connaissance des documents communiqués sur la découverte de l'amphithéâtre gallo-romain de la rue Monge et sur les dé

marches déjà faites par les divers corps savants de Paris et de la province, déclare que:

<< Tout en considérant cette découverte comme l'une << des plus intéressantes au point de vue de l'archéologie « et de l'histoire, mais n'espérant pouvoir intervenir « d'une manière efficace auprès de la municipalité de « Paris ni du Gouvernement, et d'un autre côté, la << Société setrouvant réduite à des ressources pouvant « à grand'peine suffire aux fouilles entreprises par elle, <«< il croit qu'elle ne peut former que des vœux pour la < conservation des arènes de Paris, et doit charger son « Président, M. le baron Le Menuet, d'exprimer à M. le ❝ vicomte Ponton d'Amécourt le regret de ne pouvoir << s'associer à sa généreuse entreprise, n'osant espérer << que l'expression de ses vœux puisse être de quelque « poids dans la décision des autorités compétentes. << Elle doit donc se borner à féliciter M. le vicomte a d'Amécourt de son dévouement à la science archéo« logique. >

Le Conseil d'administration soumet à la Compagnie le résultat de sa décision, qui est approuvée.

Le Président communique une lettre de M. le Recteur de l'Académie de Caen, rappelant à la Société qu'aux termes de l'art. 5 de l'arrêté du 30 mars 1869, la Société des Antiquaires peut choisir un délégué qui doit la représenter au jury appelé à examiner le mérite des ouvrages envoyés au concours, et à désigner le lauréat qui lui paraîtrait le plus digne du prix de l'Empereur en 1870.

La Compagnie choisit, pour la représenter, son Président, M. le baron Le Menuet, et le Secrétaire est chargé de notifier ce choix à M. le Recteur.

M. le Président pose la candidature de M. Duval,

percepteur à Lillebonne, présenté par MM. Bouet et Eug. Chatel.

Le Secrétaire annonce le décès de notre confrère, M. G.-S. Trebutien, conservateur-adjoint de la bibliothèque de Caen, et dépose sur le bureau un exemplaire du discours qu'il a prononcé sur la tombe de ce savant,

La Société remet en délibération la fixation du jour de sa séance solennelle, qui avait été primitivement fixée au jeudi 7 juillet, et définitivement remise au jeudi 24 novembre.

M. Roessler, secrétaire de la Société des Études havraises, présent à la Séance, lit une courte Notice sur les travaux de l'Institut smithsonien d'Amérique et un travail d'ensemble sur les antiquités du Musée du Havre.

Après ces lectures très-intéressantes, dont le Président félicite notre confrère du Havre, le Secrétaire profite de la présence de M. Roessler, qu'il remercie chaleureusement d'avoir, le premier, averti la Société de la découverte de la mosaïque de Lillebonne, pour donner des détails sur cette splendide mosaïque, qu'il était allé étudier sur les lieux, afin de relever les dernières lettres de l'inscription figurant sous les pieds du personnage. M. Eug. Chatel n'a, dans cette première visite, voulu s'occuper que de la seconde des inscriptions, la première, celle qui domine les personnages, étant sans difficulté et ayant été parfaitement lue par MM. l'abbé Cochet et Roessler. Quant à la seconde, qui n'est que la suite de la première, elle présente une difficulté encore non résolue, à cause du C et du digamma éolique F terminant le mot AMOR et donnant le mot AMORCE, qui désigne peut-être le nom d'un gaulois, disciple de l'artiste de Pouzzoles, T. SEN.

FILIX, dont on lit le nom dans le cartouche d'en haut; peut-être aussi faut-il séparer les deux dernières lettres du mot AMOR, devenant un nom propre, comme les noms des familles Damour, Saint-Amour, et les deux lettres CF détachées du nom propre se pourraient traduire par « fils de C. C. F[ilius]. » Le C serait l'initiale d'un nom. Quoi qu'il en soit de ces hypothèses et de ces conjectures, les deux dernières lettres sont bien, dans l'inscription, CF.

Quant à la mosaïque en elle-même, le Secrétaire espère en faire circuler à la séance prochaine une reproduction exacte, grâce à notre confrère M. Bouet et à M. Duval, percepteur à Lillebonne, qui doivent la dessiner ce mois-ci et ainsi rendre plus facile à suivre la description qui sera faite à la Compagnie.

Le Président prend acte de cette promesse et lève la séance à 9 heures 1/2.

M

Séance du 1a juillet 1870.—Présidence de M. le baron
Le Menuet.

Le Secrétaire lit le procès-verbal de la séance du 3 juin, qui est adopté, et donne la liste des livres, signalant à l'attention de ses confrères le travail de M. le Dr Jousset sur « Le Vieux Bellême. »

Puis, il fait circuler les divers objets provenant des cimetières mérovingiens de la vallée de Conteville.

Lettre de M. l'abbé Noël, curé de St-Aignan-de-Cramesnil, confirmant ses premières lettres, qui constataient l'existence d'un très-ancien cimetière « ayant des sé<< pultures militaires au nord, vis-à-vis du bois de sapin « de notre confrère M. Harel, et des sépultures ordi

« naires et simples dans la partie occidentale où a été << trouvée la petite rosace en zigzags, enfin des cercueils « en pierre dans la partie orientale où ont été ra• massées les armes et les agrafes. » Autre lettre de M. l'abbé Noël donnant avis que l'on pourrait se procurer pour 1,500 fr. au lieu de 2,000 fr. la célèbre collection de la copie des vitraux de la cathédrale de Bourges, due au travail de deux savants jésuites, et éditée avec le concours du Gouvernement.

Le Président procède à l'élection au scrutin de M. Duval, percepteur à Lillebonne, qui rendra de sérieux services à la Société en relevant toutes les découvertes faites dans cette localité.

M. Duval est admis membre titulaire de la Société. Le Secrétaire fait circuler les dessins que notre confrère M. Bouet a bien voulu aller tirer de la mosaïque de Lillebonne, et pour lesquels il a été aidé, avec un dévouement plein de cordialité, par M. Duval, dont l'habile crayon a reproduit avec un vrai bonheur la scène centrale de la mosaïque, et de laquelle il nous promet une reproduction complète.

M. le conseiller Gustave Dupont lit deux épisodes de la guerre des Normands et des Anglais, fragments de son excellent ouvrage sur les Origines historiques du Cotentin et de ses îles.

M. le Président remercie M. le conseiller Gustave Dupont de sa très-intéressante lecture.

Le Secrétaire lit une note qu'il a reçue de nos confrères du Havre, relative à la découverte d'un ancien cimetière gallo-romain.

« Il y a deux mois, des travaux de construction, en«trepris chez les Dominicains récemment établis au Havre, firent découvrir un vase rempli d'ossements

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