timètres de long. Au-dessus des pieds se trouvait un coquillage univalve, vulgairement appelé porcelaine ; l'ouverture longitudinale est bien conservée, on en voit parfaitement les denticulations. La lance, pareille à la première, occupe exactement la même position. L'umbo franc ne se présente pas, comme on le voit, sous une forme unique et invariable. Sa dimension variait également avec la stature du combattant. Il était une sérieuse arme défensive, comme l'indiquent les clous et l'épaisseur des bois. A en juger par la longueur des manipules, il pouvait avoir de 0-52 à 0-55 centimètres de diamètre dans les spécimens dont nous parlons. Il est de toute évidence que le bord s'étendait un peu au delà du clou qui fixait l'extrémité du manipule; la solidité l'exigeait ainsi. Les fragments de bois restés adhérents à l’umbo et au manipule ne permettent pas de douter qu'il ne fût en bois et non en osier. Les boucliers gaulois différaient donc beaucoup des boucliers francs, il est à peine utile de le dire. Les premiers, plus grands, souvent en osier, étaient pourvus d'un umbo qui parait avoir été un ornement plutôt qu'une arme défensive. Les seconds, au contraire, de forme ronde et petits, en bois et garnis d'un umbo en fer, offraient une grande solidité et constituaient une arme résistante. La monture variait, puisque nous trouvons, d'un côté un manipule courbe, et de l'autre un manipule rectiligne. Il y a lieu de supposer que le bouclier, dans la forme que nous lui connaissons dans la nécropole d'Oyes, était aussi en usage dans d'autres régions. Il se rapproche de ceux trouvés à Charnay, en Bourgogne. L'unique manipule, mentionné dans un mémoire de M. Baudot, est rectiligne, comme l'un de ceux que j'ai trouvés moimême. Cette ressemblance pourrait-elle autoriser à considérer la même arme comme étant en usage chez différentes peuplades barbares? La conclusion serait peut-être hardie. Il faudrait des faits plus nombreux. La présence de cette arme peut n'être que le résultat d'un fait isolé; de plus, les peuples en lutte s'inspirent mutuellement dans leurs moyens de défense, et alors les faits ne revêtent plus un même caractère originaire. La troisième tombe contenait un umbo d'une nuance différente. Les têtes de clous sont en cuivre, ainsi que le bouton qui termine le cône de l'umbo. L'incurvation du manipule n'est pas aussi considérable que dans le premier dont il a été parlé. Une quatrième tombe contenait aussi un umbo et une portion de son manipule. Enfin, une autre tombe a donné des fragments de manipule. Monnaies. Les monnaies recueillies dans le cimetière franc d'Oyes sont en petite quantité. Trois sont gauloises, les autres sont romaines. Les Mérovingiens n'ont fabriqué que de la monnaie d'or et d'argent, et ils n'ont jamais fabriqué de monnaies de cuivre. La monnaie usuelle sous leur domination était la monnaie romaine en cuivre. Cette dernière continua de circuler dans toute la Gaule, et servait pour les petites transactions, conjointement avec les monnaies d'or et d'argent, sous les chefs franks et burgondes. On s'explique ainsi comment les monnaies mérovingiennes font si complétement défaut. Plusieurs sont frustes, mais évidemment romaines; d'autres, et c'est le plus grand nombre, sont de Constantin; une d'elles, en or et de petit module, est de l'empereur Justinien ler. La présence de monnaies romaines après la domination de Rome et l'invasion des Barbares, se comprend facilement lorsqu'on se rappelle le prestige du nom romain sous les rois mérovingiens. L'une des monnaies gauloises représente un cheval d'une forme barbare, marchant à droite, et au-dessus de lui, un serpent; au revers, on voit un personnage courant à droite; ses cheveux sont flottants, d'une main il tient une pique, de l'autre un objet circulaire semblable à une couronne. Cette pièce est universellement attribuée aux Catalauni, elle est très-commune en Champagne. La seconde porte trois têtes d'hommes, nues et accolées à gauche; le revers présente un personnage ailé conduisant un bige, attelé de chevaux galopant à gauche. Sur la face on lit l'inscription REMO. C'est, comme on le voit, une monnaie des Remi. Les interprétations en sont nombreuses. Elles paraissent ètre les fruits de l'imagination et peu motivées. La troisième, très-altérée du côté convexe, représente sur la partie concave un dragon orné de perles. Une autre monnaie romaine faisait partie d'un collier en verre polychrôme, elle est percée et suspendue par un fil de laiton. La face représente la tête casquée de Rome avec l'inscription : VRBS. ROMA. Le revers représente la louve allaitant les deux enfants, Romulus et Remus. BIJOUX. Les fibules. Les fibules occupent une large place dans la parure XLII SESSION. 10 franque. Elles étaient nombreuses dans notre nécropole. Elles sont, comme on doit le présumer, de formes trèsvariées. Les unes sont simplement en cuivre, les autres sont en cuivre étamé, plusieurs sont en cuivre doré, enfin on en rencontre en cuivre orné de verroteries. Une forme attire particulièrement l'attention, c'est celle représentant un oiseau. Ce genre de fibule était très-répandu, on le voit par la variété des formes et la plus où moins grande richesse de la matière employée pour les confectionner. Ces fibules représentant des oiseaux appartiennent à la seconde moitié du vile siècle, et à la première moitié du viio. Les manuscrits de cette époque en reproduisent fréquemment le dessin. Les fibules les plus riches se trouvaient généralement deux ensemble dans la même tombe. En plusieurs cas, une chaînette en métal les réunissait. Colliers. Des colliers ont été trouvés également. Ils sont, pour le plus grand nombre, formés de grains en pâte de verre uni ou polychrôme. Les formes en sont très-variables. Les grains étaient, dans plusieurs circonstances, réunis par un fil de laiton. L'ambre était aussi fort employé pour faire les colliers, tantôt seul, tantôt alternant avec d'autres grains de différentes natures. Quelques-uns de ces grains étaient dorés. Les grains eux-mêmes affectent les formes les plus diverses et leur variété donne au collier un aspect particulier sans symétrie et sans régularité. Bagues. Un certain nombre de sujets avaient une bague au doigt. La plupart étaient fortement altérées par le temps. Cependant, nous avons pu en conserver quelques-unes. L'une d'elles est ornée d'un chaton en verre bleu, la seconde porte une croix grecque, et la troisième se compose d'un simple anneau. Boucles d'oreilles. Les boucles d'oreilles faisaient partie de la parure. Ce que nous avons pu conserver n'offre rien de bien intéressant. Pinces épilatoires. Des pinces épilatoires y figurent aussi. Les deux que nous avons trouvées dans un état de conservation satisfaisant, sont en bronze. Elles présentent deux formes différentes. Styles. Les styles se présentaient avec beaucoup de variété. Il est difficile d'admettre qu'ils n'étaient point intentionnellement déposés, mais simplement employés pour fixer les linceuls. Ils étaient placés dans les sépultures au même titre que les autres objets. Boucles de ceintures. Les boucles de ceintures, par leur nombre, la diversité de leurs formes et de leurs dimensions, méritent une mention spéciale. Plusieurs étaient en fer simple, mais d'autres étaient richement damasquinées en argent. Ces beaux objets sont rarement bien conservés. L'oxydation |