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FA18.3

Harvard College Library Nov 14. 1912

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CATHÉDRALE DE SENLIS

Il y a un siècle, les évêchés de France étaient beaucoup plus nombreux qu'aujourd'hui : la tourmente révolutionnaire les entraîna tous dans l'abîme, et lorsqu'après le calme rétabli, on réorganisa la division territoriale de la France, le nombre des diocèses fut mis en rapport avec cette nouvelle division; de là plusieurs évêchés célèbres furent supprimés et réunis à ceux qui étaient conservés. Senlis, l'ancienne cité des Sylvanectes, vit disparaître pour toujours son évêque et se rompre ainsi la chaîne si glorieuse dont le premier anneau remontait à saint Rieul, l'illustre compagnon de saint Denis, qui apporta aux Sylvanectes la bonne nouvelle de l'Evangile. Les chrétiens étaient alors fort peu nombreux et obligés de se cacher pour célébrer les solennités du nouveau culte : aussi, la première église ne fut-elle bâtie qu'au commencement du Ve siècle. C'était une modeste chapelle aux dimensions exiguës, que son insuffisance fit remplacer en 990 par un édifice beaucoup plus vaste, qui lui-même fut ruiné par un incendie au commencement du XIIe siècle.

A cette époque, l'architecture avait fait de grands progrès

et s'était dégagée de l'étreinte des inflexibles règles de l'art grec et romain : l'édifice du Moyen Age commence à s'élargir, à s'élancer vers le ciel; il se fait dans toute la France un mouvement général pour la construction de ces magnifiques créations qui nous étonnent. Thibaut, évêque de Senlis, ne peut demeurer en arrière; sa cathédrale est ruinée : il fera un appel à la foi de ses peuples, s'entourera d'habiles ouvriers et enfin il posera les fondements d'un édifice beaucoup plus considérable que le précédent, qui fut terminé en 1191. Voici le procès-verbal de la consécration :

L'an de l'Incarnation de Notre-Seigneur 1191, et le 26 des calendes du mois de juin, à la louange de Dieu, et en l'honneur de Benoîte Vierge Marie, fut consacrée et dédiée cette sainte église de Senlis, par Révérend Père en Dieu, Guillaume, archevêque de Reims et cardinal de la sainte Église de Rome, Nicolas de Cerizy, évêque de Soissons, Roger, évêque de Laon, Étienne, évêque de Noyon, Simon, évêque de Meaux et Geoffroy, évêque de Senlis ; lesquels confiants en la miséricorde de Dieu, et des mérites de la glorieuse Vierge Marie et de tous les Saints et Saintes du paradis, délogèrent et relâchèrent tous les vrais confès et repentans de leurs péchés, et donnèrent cent jours de pardon à ceux qui visiteraient la susdite église.

Au moment de cette consécration, il restait encore à terminer quelques travaux de détail qui furent promptement exécutés, et bientôt la cathédrale fut complète. Elle demeura intacte jusqu'au XVe siècle, qui fut pour l'église de Senlis une époque de désolation. En 1407, un orage violent éclate sur l'édifice, et y cause de grands dégâts; en 1417, c'est un incendie; enfin, c'est à peine si les réparations sont terminées, qu'un sinistre épouvantable vient fondre sur la cathédrale en 1504, un orage terrible éclate, la foudre tombe sur l'édifice, y allume un si violent incendie, que la toiture

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