DU MÊME AUTEUR: BOSSUET ORATEUR ÉTUDES CRITIQUES SUR LES SERMONS DE LA JEUNESSE DE BOSSUET (1643-1662) Ouvrage couronné par l'Académie française 1 vol. in-8°. Prix. 7 fr. 50 Paris. Imp. P.-A. BOURDIER, CAPIOMONT fils ainé et C, rue des Poitevins, 6. DE LA JEUNESSE DE BOSSUET ÉDITION CRITIQUE DONNÉE D'APRÈS LES MANUSCRITS DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRIALE AVEC LES VARIANTES DU TEXTE, DES FAC-SIMILE DE L'ÉCRITURE, DES NOTICES, DES NOTES 9-88171 Tracto St Undergraduate AVERTISSEMENT DE L'ÉDITEUR Il existe un grand nombre de recueils de Sermons choisis de Bossuet; quelques-uns sont en possession de l'estime publique, et je dirai volontiers que, par des raisons diverses, ils la méritent. Et pourtant j'en ai fait un autre, qui m'a coûté assez de peine. A quoi bon? m'at-on demandé, et ce travail était-il bien nécessaire? Je dois compte au lecteur des motifs qui me l'ont fait entreprendre. Le texte donné par les éditeurs de Versailles1 a fait autorité pendant trente ans pour les sermons comme pour les autres ouvrages de Bossuet. Les prêtres savants et modestes qui se cachaient sous ce nom, ne manquaient assurément ni de sens critique, ni de méthode, ni de patience; la confiance qu'ils inspirèrent était légitime, elle fut longtemps sans réserve, et personne ne songeait à se demander s'ils avaient constamment tenu à la lettre, dans toutes les parties de cette volumineuse collection, leur promesse si explicite de donner « Bossuet, tout Bossuet, rien que Bossuet 2. » 1. OEuvres de Bossuet, évêque de Meaux, revues sur les manuscrits originaux et les éditions les plus correctes. Versailles, Lebel, 1815, 43 vol. in-8. 2. Préface imprimée en tête du premier volume, p. xx. a Le célèbre rapport de M. Cousin: Sur la nécessité d'une nouvelle édition des Pensées de Pascal1, jeta quelque trouble dans les esprits : il fallut bien se demander, pour les éditions les plus autorisées de nos classiques, si elles reproduisaient fidèlement le texte original, surtout lorsqu'il s'agissait d'œuvres que l'auteur n'avait pas destinées à l'impression et auxquelles il n'avait pas mis la dernière main. A ce titre, les Sermons de Bossuet, publiés soixante-huit ans après sa mort 2, sur des brouillons qu'il avait eu le temps d'oublier lui-même3, œuvre inachevée et posthume, comme les Pensées de Pascal, réclamaient aussi l'attention de la critique. L'abbé Vaillant, dont l'ardente parole de M. Cousin avait enflammé le zèle, entreprit la comparaison des textes imprimés avec les manuscrits autographes conservés à la Bibliothèque impériale, et bientôt dans une thèse soutenue devant la Faculté des Lettres de Paris en 1851, il affirma résolûment, d'abord, que les éditeurs de Versailles n'avaient, pour les sermons, rectifié que très-peu de chose dans le texte donné en 1772 par Dom Déforis, et en second lieu, que Dom Déforis lui-même, dans cette première édition dont toutes les autres n'étaient que la reproduction plus ou moins fidèle, avait manqué de goût et de fidélité. Des exemples nombreux, 1. Journal des Savants (avril-novembre 1842). 2. OEuvres de messire Jacques-Bénigne Bossuet... nouvelle édition, enrichie d'un grand nombre d'ouvrages de l'illustre auteur, non encore imprimés. Paris, Boudet, t. IV, V, VI (1772) et VII (1778). 3. Presque tous les sermons ont été écrits de 1652 à 1669. Bossuet est mort en 1704. 4. Manuscrits français, n. 12821-25 (t. XI-XV des Manuscrits de Bossuet). 5. Études sur les Sermons de Bossuet, d'après les manuscrits. Paris, Plon frères, in-8, 1851. Voy. p. 3 et 256. |