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fortifications, et si après avoir décrit l'origine de l'église, nous donnons, à la même date, l'origine des institutions ou fortifications contemporaines, il sera très-difficile de suivre, à travers les autres événements, le sort de cette église ou de ces fortifications, dans les siècles postérieurs; il faudra recourir à la table, après chaque époque cela n'est pas admissible.

Lorsqu'on voudra écrire l'histoire d'une petite localité il faudra se résigner à des répétitions et à n'intéresser que les habitants de cette localité; il faudra sacrifier la séduisante tentation de toucher au domaine de la grande histoire; si vous êtes assez heureux pour faire quelque découverte nouvelle, ce qui est bien rare, vous devrez vous borner à la signaler sans raconter les grands faits généraux auxquels elle peut se rattacher, il suffira de les indiquer: il faut également se défier de l'entrainement naturel à donner une grande importance aux faits de cette localité, il faut se contenter d'en donner très-scrupuleusement les preuves en laissant aux savants le soin d'en faire profiter l'histoire générale.

Il est à désirer que les petites localités puissent trouver leurs historiographes; par eux, bien des objets ignorés seront tirés de l'oubli ou de la destruction, bien des sujets serviront plus tard à fournir une lumière inattendue; de l'ensemble de ces petites histoires sortira naturellement la véritable histoire de la nation.

L'homme qui se livrera à ce travail ne devra espérer ni de nombreux lecteurs, ni l'éclat d'une œuvre intéressante, mais il aura la satisfaction d'avoir facilité des recherches utiles aux habitants et d'avoir, en les groupant, donné quelque valeur à des débris qui n'en avaient aucune dans leur isolement. Il sera personnellement assez rémunéré par la jouissance de fouiller le passé, de sentir, à la moindre découverte, ces émotions qui doublent la vie; de se créer enfin des occupations variées, incessantes, très-actives, qui mettent l'existence à l'abri de l'ennui, des défaillances du cerveau et des épreuves naturelles à l'humanité.

Ce modeste travail est, par sa nature, réservé à l'homme qui, après une vie laborieuse, éprouve toujours, dans le calme de la retraite, le besoin d'occuper les facultés qui lui restent; un petit jardin, des goûts modestes et des recherches historiques suffisent largement pour lui assurer une heureuse vieillesse.

Châtel-Censoir, le 10 janvier 1880.

E. PALLIER.

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