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sont : l'Assomption, Notre-Seigneur servi pour les anges, une Descente de Croix, le Martyr de saint Laurent, la Mort de saint Joseph (1).

Le tableau de l'Assomption de la Vierge est une grande toile qui occupait le fond du chœur, avant qu'on y ait réouvert, en 1862, la fenêtre du milieu, murée dans le temps, et où a été posé cette année un vitrail du martyre du patron de l'église.

Le tableau de Notre-Seigneur servi par les anges porte la signature F. André Jacobin fecit; il faisait partie de la collection des belles toiles du frère André, de l'ordre des Frères prêcheurs, qui décoraient l'église des dominicains de Grenoble avant leur suppression en 1790.

Le tableau d'une Descente de croix était déjà à SaintLaurent en 1683, étant indiqué, comme estimé, dans le procès-verbal de visite de cette église, faite cette année par l'évêque, le cardinal Le Camus (2).

Quant au tableau du Martyre de Saint-Laurent, il a été donné à l'église, en 1852, par deux frères de cette paroisse. Alexandre et Ferdinand Jail; il est l'œuvre d'un jeune

(1) Ces tableaux sont de grandes toiles; il y en a d'autres plus petits une crèche, ou naissance du Christ, au-dessus de l'autel de saint Joseph (on voit, dans le fond, deux personnages, un homme et une femme, probablement les donateurs du tableau); saint Hugues et saint Bruno, tableau mystique, au-dessus de l'autel du Cœur de Jésus; les quatre évangélistes, deux à droite et deux à gauche, dans le chœur. D'autres tableaux sont dans la chapelle particulière, à droite de l'église sainte Anne, saint Jé– rôme, saint Nicolas, sainte Lucrèce, sainte Luce, etc.

(2) A un angle du tableau, l'artiste a peint un écusson où est un griffon ailé, blason de la famille Gratet; il est à présumer que le donateur du tableau est un membre de cette famille, de laquelle il ne reste plus que la branche Gratet du Bouchage.

artiste de notre ville, Auguste Marquiand, enlevé aux arts au moment où il semblait se promettre un avenir d'espérance.

La nef de l'église, de la plus grande simplicité, est un carré long sans ornements; elle n'a qu'un plafond. Les fenêtres sont à ogives. Le chœur seul mérite d'être signalé; il est voûté, percé de trois larges fenêtres à plein cintre, et dont chacune est ornée à l'intérieur et à l'extérieur de deux colonnettes à chapiteaux historiés. Ces chapiteaux sont de fantaisie et variés; l'un d'eux est un groupe de deux aigles; un autre est formé de deux enfants tenant des bandelettes.

Le diamètre du chœur est de six mètres et son élévation de neuf mètres. Ce choeur a été restauré en 1862 et peint la même année d'après des modèles de M. Debelle, conser vateur du Musée de peinture à Grenoble.

Le maître-autel, en marbre, est une œuvre exécutée en 1748, par un Italien, François Tanzi; il coûta, la pose comprise, une somme de 3,500 livres.

Au dehors, l'abside du choeur est ornée d'une corniche en modillons ou têtes fantastiques (1), et, au-dessous, sont sculptés deux dragons ou serpents ailés et à figure humaine. Les colonnettes et les chapiteaux du fronton, à l'exté rieur, sont absolument de même modèle, de la même forme et de la même pierre que les colonnettes et les chapiteaux du chœur à l'intérieur de l'église. Il est évident qu'il s'agit d'un travail dû aux bénédictins, à qui furent confiés, en 1012, la restauration et la desserte de notre église paro.ssiale.

(1) Lors des travaux de 1851, on remplaça les têtes ou mascarons qui manquaient par de simples dés en molasse placés sur la corniche.

Au-dessous de l'église de Saint-Laurent, sous l'emplacement même du chœur, existe une crypte bien conservée. remarquable par les caractères de son architecture, d'une époque reculée. On y arrive par une porte et un escalier de dix-sept marches, pratiqués dans l'édicule à gauche, bâti en 1851; autrefois on y accédait soit intérieurement par le cloître du prieuré y attenant, soit directement de l'église, au moyen d'un escalier contre le mur, à gauche, du côté des remparts et qui aboutissait à un corridor ou couloir subsistant encore en partie. Cette dernière communication ayant été supprimée, on la remplaça par un passage ouvert dans l'épaisseur du mur du côté également du bastion. Aujourd'hui l'état primitif des lieux est complètement changé, du moment surtout qu'on a détruit les constructions adossées à l'église, établi la plateforme actuelle autour de l'édifice religieux, élevé les deux édicules y attenant et pratiqué la nouvelle entrée de la crypte.

Diverses opinions ont été émises sur l'origine et la destination première du monument souterrain. Les uns ont cru y voir un ancien temple d'Isis; d'autres, un temple d'Esculape, à cause des deux serpents ou dragons sculptés près de la corniche qui orne, à l'extérieur, l'abside du chœur construit au-dessus de la chapelle; d'autres aussi ont fait de cet édifice un prétoire gallo-romain, où l'on aurait dans le temps rendu la justice; mais ces trois versions sont assurément peu fondées. Le monument qui nous occupe n'offre aucun caractère d'un temple ni d'un prétoire; tous les emblèmes qu'on y voit sont chrétiens : les deux serpents, symboles eux-mêmes du christianisme (soyez prudent comme des serpents), appartiennent d'ailleurs à un âge bien postérieur à celui de l'existence d'une première église. La tradition, d'un autre côté, a toujours considéré la chapelle comme le lieu où les premiers chrétiens

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