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mouvement provient de répulsions qui s'opèrent entre le fluide qui s'écoule dans les parties disymétriques de l'appareil et celui qui se trouve dans les parties conductrices fixes.

Quand le tourniquet a été mis en mouvement, il acquiert bientôt une vitesse de rotation assez considérable. L'action de l'air se trouve alors bien changée. Matteucci a fait voir que, dans l'air agité, la déperdition est moins grande que dans l'air en repos. On peut, en effet, quand le tourniquet se meut rapidement, obtenir une assez forte étincelle et une divergence bien sensible du pendule de Henley. On peut en conclure que l'air en contact avec les pointes n'a, pour ainsi dire, plus le temps de se charger de manière à produire une répulsion sensible et que les actions, dont nous avons, dans ce travail, analysé les effets, doivent seules maintenir constante la vitesse de rotation.

EXAMEN DE QUELQUES PARTICULARITÉS.

1o Dans une enceinte limitée, le tourniquet fonctionne d'abord, puis s'arrête. Ceci tient à la charge de l'air, et surtout des parois de l'enceinte. Cette charge empêche l'accumulation du fluide aux pointes, de telle sorte que les répulsions, plus énergiques que dans les circonstances ordinaires, n'agissent pas plus spécialement en un point qu'en un autre.

2o Le mouvement du tourniquet par influence se produit dans les mêmes conditions générales que celles que j'ai indiquées précédemment. Je crois inu

tile d'indiquer au long et des expériences et des résultats analogues à ceux déjà cités.

3o Aimé (Annales de chimie et de physique, t. LXII, 1re série), dans des expériences entreprises sur la masse du fluide électrique, a démontré que, dans le vide, le mouvement du tourniquet ne pouvait se produire, non plus que dans l'eau ni dans les liquides conducteurs. Il se produit, au contraire, très-bien dans l'huile d'olive.

Le vide joue le rôle de corps conducteur; la même explication conviendra à tous les cas.

La répulsion, cause du mouvement, exige, pour produire un effet un peu marqué, d'abord une grande quantité de fluide à la pointe et ensuite, sur les conducteurs de la machine, le maintien d'une certaine tension. Or, tout en admettant aux pointes une tension plus forte, par suite du passage par ces extrémités de tout le fluide que produit la machine, on voit qu'il ne doit plus exister de tension sensible dans les autres parties de l'appareil.

RELATIVES

AU MOUVEMENT DE LA POPULATION

DANS LE CALVADOS

DEPUIS LE COMMENCEMENT DU SIÈCLE,

PAR M. CH. GIRAULT,

Membre titulaire.

Nous nous proposons de présenter ici quelques remarques relatives au mouvement de la population dans le Calvados depuis le commencement du siècle. Ces remarques nous ont été suggérées par l'examen des tableaux de recensement déposés, à Caen, dans les archives départementales, et dont le premier remonte à l'année 1806, tandis que les autres se succèdent, à partir de 1821, de cinq ans en cinq ans, jusqu'en 1866, et trouvent leur complément naturel dans le dernier recensement, de 1872.

On sait que, de 1866 à 1872, le chiffre de la population générale de la France, réduite à ses limites actuelles, s'est abaissé de 36,470,000 à 36,103,000 âmes: c'est-à-dire que la France a subi, par le seul fait de la densité décroissante de sa population, une perte de 367,000 âmes, ou d'environ 1 %

Or, dans le même temps, le département du Calvados a perdu près 4 1/2 %, soit 21,000 âmes, sur 475,000 qu'il possédait en 1866.

Pour qui consulte les tableaux de recensement du Calvados relatifs à des époques antérieures à 1866, il n'y a pas lieu de s'étonner que la population du département soit aujourd'hui décroissante: elle l'a presque toujours été depuis 1806. Mais, ce qui peut surprendre à bon droit, c'est la grandeur et l'unanimité du décroissement final.

En effet, cette perte de 21,000 âmes, subie en 6 ans, dépasse les 2/3 de la perte supportée dans les 60 années précédentes, laquelle s'élevait seulement à 30,000 âmes, sur les 505,000 de 1806.

Dans cette période de 1866 à 1872, la dépopulation atteint tous les cantons; non-seulement ceux de Falaise, de Coulibœuf, de Livarot, d'Orbec, de StPierre-sur-Dives, de Cambremer, de Blangy, qui, descendus peu à peu, ne possèdent plus aujourd'hui que les sept dixièmes de leur population de 1806; mais encore les cantons les plus prospères, comme ceux de Pont-l'Évêque et Trouville, d'Honfleur, de Mézidon, de Caen, d'Isigny, de Condé-sur-Noireau, de Vire, qui, précédemment, avaient vu croître plusieurs fois le nombre de leurs habitants.

Lisieux seul fait exception. Ses deux cantons réunis n'ont rien perdu de 1866 à 1872; mais ils n'ont rien gagné non plus: c'est-à-dire que leur population est tout à coup devenue stationnaire, après 30 à 40 ans d'un développement continu.

La dépopulation, on le pense bien, affecte les différents cantons dans des mesures inégales; et, pour en apprécier toute la grandeur, il convient d'embrasser les dix dernières années, de 1861 à 1872.

On reconnaît alors que, dans cet intervalle, les cantons de Bayeux, Creully, Tilly-sur-Seulles, Troarn, Coulibœuf, Orbec, perdent 10 % ; celui de Vire, 9%; ceux de Caumont, Bourguébus, Bretteville-sur-Laize, Évrecy, Aunay, Falaise, 8 %; ceux de Balleroy, Ryes, Villers-Bocage, Bény-Bocage, Vassy, Blangy, Condé-sur-Noireau, 7 %, etc.

Parmi les cantons que nous venons d'énumérer, il en est plusieurs qui, formant autour de Caen une large ceinture, voient émigrer chaque année vers le chef-lieu une notable partie de leurs habitants; et néanmoins le chef-lieu, tout en attirant à lui les populations voisines, a perdu, dans ces dix dernières années, plus de 5 % de la sienne propre.

Il en est de même de Douvres, malgré l'attraction déterminée vers ce canton par les pèlerinages de La Délivrande et par les plages si fréquentées d'Ouistreham, Lion, Luc, Langrune, St-Aubin et Bernières. Cette attraction n'empêche pas que la population du canton de Douvres, après avoir atteint un premier maximum en 1826, puis un second en 1836, ne soit tombée aujourd'hui au-dessous du chiffre qu'elle atteignait en 1806.

Ces deux années, 1826 et 1836, méritent d'ailleurs, dans le Calvados, une mention particulière. Elles ont vu les deux chiffres de population les plus élevés après 1806, à savoir, suivant l'ordre des dates, 505,000 âmes en 1806, 501,000 en 1826 et 502,000 en 1836.

On peut citer ensuite le maximum de 498,000 âmes en 1846, lequel, moins général que les autres, concerne plus particulièrement les cantons de Caen,

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