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qui ont pour but de proouvents et leurs possessions agressions injustes, et de les dans l'esprit de la perfection e. Parmi ces lois une des rtantes est celle de la clôture, e le couvent du monde par la on ou la restriction du comvec le dehors. Cette clôture est use surtout pour les couvents mes, et les motifs en sont trop pour qu'il soit nécessaire de les er. Elle défend aux religieuses de is quitter leur couvent, sauf les cas nécessité que la loi mentionne, tels l'incendie, la peste, une épidémie, dangers de la guerre; elle interdit Xséculiers de tout sexe et de tout at l'entrée du couvent, sans une permission expresse. Cette permission n'est donnée qu'à l'évêque pour des motifs graves, comme une visite générale, au confesseur pour administrer une religieuse malade, au médecin pour exercer son art, et, dans ces cas, certaines précautions sont prescrites, comme de faire accompagner le visiteur par deux sœurs âgées. Les visites ne peuvent se

bre à

L'influence du monachisme fut beau coup plus grande en Occident qu'elle ne l'avait été en Orient.

les villes et les villages, et devinrent | et des Camaldules (1), qui demeuraient en Orient la résidence habituelle de dans des cellules isolées et ne se réunisl'évêque, qui, dans l'Église grecque, saient que dans l'église, et, à certains appartient toujours au clergé régulier. jours, dans le monastère principal. Cependant l'ancienne forme de la vie claustrale subsiste encore dans l'Église grecque d'Orient, sur le mont Athos, en Macédoine, au couvent du Sinaï, au monastère de Saba, etc., etc. Quand ces couvents sont bâtis dans le désert, ils sont habituellement de véritables forteresses, garantissant leurs habitants contre les invasions des brigands arabes.

but d'unir la vie active à la vie con

Comme ce furent surtout les moines qui propagèrent le Christianisme en Oecident, et avec le Christianisme l'agri culture, la science, les arts, la civilisa tion, les couvents fondés par des moines missionnaires devinrent des foyers de lumière, qui dissipèrent les ténèbres du paganisme et de la barbarie. Élevees d'abord dans d'antiques et d'inaborda

des

Quoique le monachisme pénétra presqu'en même temps que le Christianisme en Occident, il ne fut complé-bles forêts, dans des solitudes inhospita tement connu que par les rapports de lières, ces maisons virent bientôt, grâce S. Athanase (1); bientôt après il fut à l'exemple de leurs pieux et actifs h:propagé par le zèle de S. Eusèbe de bitants, des champs cultivés, des villages Verceil, de S. Ambroise de Milan, de populeux, des villes industrieuses naiS. Augustin d'Hippone, et définitivement tre tout au tour d'elles. D'autres fois, constitué par S. Benoît de Nursie (2). abandonnant les déserts, les moines fon Ce patriarche fut pour l'Occident ce daient leurs cloîtres dans des contrées que S. Basile avait été pour l'Orient. Sa déjà populeuses, dans des villes réforme du monachisme eut aussi pour bourgs; soit pour y exercer plus effica cement leur mission civilisatrice, soit pour se mettre en sûreté et se garantir contre de brusques invasions ou de violentes déprédations. C'est ainsi que l'his toire explique pourquoi en Orient les couvents, au moins à l'époque la plus florissante, s'élevèrent dans les déserts, tandis qu'en Occident ils se propagèrent près des villes ou dans les villes mêmes. Cependant les habitudes variaient avec les divers ordres, qui s'établissaient de préférence les uns dans les vallées, sur les collines ou les montagnes, les autres dans les bourgs ou les villes.

templative, et dut nécessairement avoir une influence importante sur l'institution et l'organisation des cloîtres. Il y avait bien eu, dès le commencement, des couvents élevés en Occident à l'instar de ceux d'Orient, où l'anachorétisme était uni au cénobitisme, comme dans les couvents basiliens de la Sicile, de l'Italie et de l'Espagne, et ceux qu'avait fondés Cassien (3) au sud de la France. Le couvent de Montserrat, en Catalogne, avait été pour toute l'Espagne un modèle de l'ancienne institution. Mais bientôt la forme cénobitique l'emporta, devint seule prépondérante, et la vie érémitique ne fut conservée que dans les deux ordres des Chartreux

(1) Voy. ATHANASE (S.).

(2) Voy. BENOIT (S.)

(3) Voy CASSIEN.

Valles sylvestribus undique cinclas Arboribus divus Bernardus amoenaque prala; Colles et montes Benedictus amavit et arces Cœlo surgentes, ex quarum vertice late

Prospectus petitur; recessum plebis uterea 2,

(1) Voy. CHARTREUX, CAMALDULES.
(2) Brussel, Tract, de Mon. Germ.

Ou:

Bernardus valles, montes Benedictus am at, Oppida Franciscus, magnas Ignatius urbes.

Le style dans lequel les couvents d'Occident furent bâtis fut déterminé par le caractère de l'architecture dominante à l'époque de leur fondation. Dans les temps les plus anciens l'architecture des couvents était aussi simple que possible, et plusieurs ordres ont en cela, comme dans le reste, observé la pauvreté et la simplicité la plus primitive, tels les Franciscains, les Capucins, les Hieronymites. Mais, lorsque l'esprit chrétien eut pénétré jusque dans le domaine de l'art et en domina toutes les branches, l'architecture des couvents dut nécessairement se ressentir de l'essor général, et les immenses richesses de certains ordres leur permirent de construire ces magnifiques monuments, dont, après bien des siècles, les splendides et pittoresques ruines décorent encore le sol qui les vit naître.

L'arrangement intérieur des couvents se modifiait nécessairement suivant le sexe de leurs habitants, les exigences particulières de la règle, la destination de l'ordre, selon qu'ils avaient pour but la contemplation, le ministère pastoral, l'instruction de la jeunesse ou le soin des malades. Ce qui se trouve dans tous les couvents, c'est : 1o l'église; 2o le chœur, c'est-à-dire la partie de l'église séparée de la nef par le maître autel ou par d'autres clôtures, et dans laquelle les membres de l'ordre chantent l'office quotidien; 3o le chapitre, c'est-à-dire la salle dans laquelle on lit aux frères ou aux sœurs réunis les principales parties ou chapitres de la règle, on leur donne des avis et des exhortations, on leur impose des pénitences, on fait les élections, etc.; 4o les cellules ou demeures des religieux; 5o le réfectoire ou la salle à manger; souvent 6o un dortoir ou chambre à

coucher commune; 70 l'infirmerie, pour les malades; 8° le parloir, pour les rapports avec les étrangers, parloir séparé des visiteurs par une grille dans les couvents de femmes; 9° la salle des confessions; 10o la bibliothèque; 11° le trésor; 12o le cloitre; 130 le caveau, ordinairement sous le chœur, quand les sépultures ne se font pas dans le cloître.

Le couvent, au point de vue catholique, est, tant par sa consécration que par sa destination, un lieu saint, une maison de Dieu; il reçoit son nom soit de l'ordre auquel il appartient, soit du saint sous l'invocation duquel il est placé.

Les couvents ont été souvent l'objet de la législation ecclésiastique, et il existe un grand nombre de décisions législatives qui ont pour but de protéger les couvents et leurs possessions contre des agressions injustes, et de les maintenir dans l'esprit de la perfection évangélique. Parmi ces lois une des plus importantes est celle de la clôture, qui sépare le couvent du monde par la prohibition ou la restriction du commerce avec le dehors. Cette clôture est rigoureuse surtout pour les couvents de femmes, et les motifs en sont trop clairs pour qu'il soit nécessaire de les exposer. Elle défend aux religieuses de jamais quitter leur couvent, sauf les cas de

nécessité que la loi mentionne, tels que l'incendie, la peste, une épidémie, les dangers de la guerre; elle interdit aux séculiers de tout sexe et de tout état l'entrée du couvent, sans une permission expresse. Cette permission n'est donnée qu'à l'évêque pour des motifs graves, comme une visite générale, au confesseur pour administrer une religieuse malade, au médecin pour exercer son art, et, dans ces cas, certaines précautions sont prescrites, comme de faire accompagner le visiteur par deux sœurs âgées. Les visites ne peuvent se

faire qu'au parloir devant la grille. Celui | une haute muraille, et habités l'un par

qui viole la clôture d'un couvent de femmes dans de mauvaises intentions est frappé d'excommunication et n'en peut être relevé que par le Pape.

des femmes, l'autre par des hommes.
Cette explication seule, confirmée par
l'histoire, suffirait pour justifier cette 1
institution; mais l'injustice des accusa-
tions est plus évidente encore lorsqu'on
envisage le but de ces maisons et l'épo
que à laquelle elles furent fondées. Ily
eut en effet un temps où l'on songeait
à guérir les maux de la société par des
moyens moraux et religieux s'adressant
directement aux âmes malades, aux es-
prits égarés, plutôt que par des mesures
de simple police ou d'administration mu

La clôture dans les couvents d'hommes consiste surtout dans la défense de laisser pénétrer des femmes dans l'intérieur du monastère. Le concile de Trente a donné aux évêques le pouvoir et l'obligation de veiller à l'observation de la clôture, et de prendre à cet égard des mesures conformes aux règles de la discipline ecclésiastique. La sécularisation a renversé, dépeu-nicipale, qui réglementent tout au plus plé, profané en Allemagne un grand nombre de couvents, c'est-à-dire de maisons dans lesquelles on servait Dieu, on s'occupait du salut des âmes, du progrès des sciences et des arts, et en a fait, comme la Révolution l'avait opéré en France sur une plus large échelle, des casernes, des maisons de correction, des manufactures, des rendez-vous de chasse, des fermes et des étables. Avec la foi renaissante renaissent de tous côtés des couvents où fleurissent la piété et l'amour chrétien.

Cf. COUVENTS DOUBLES; DROIT DE PROPRIÉTÉ DES COUVENTS.

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COUVENTS DOUBLES, Monasteria duplicia. Bien des institutions anciennes, respectables en elles-mêmes, considérées au point de vue exclusif des idées modernes, ont été injustement tournées en ridicule, tant les opinions et les sentiments de notre siècle diffèrent de l'esprit rigoureux et pratique du moyen âge. Ainsi les monastères doubles out servi

de thème d'accusation contre le monachisme, tandis que, vus d'un œil impartial, ils n'ont absolument rien qui prête à la critique. Deux ordres religieux, celui de Fontevrault et celui de SainteBrigitte, eurent des couvents doubles, c'est-à-dire des couvents qui, élevés l'un à côté de l'autre, étaient séparés par

le corps et la vie matérielle. Au lieu d'imprimer le sceau de la légalité à l'immoralité en protégeant des établis sements qui répugnent à l'humanité, on cherchait à réformer, par une éducation religieuse et des soins moraux, les tristes victimes de la corruption, et à les rendre à la société purifiées et conver ties. C'est dans cette vue charitable que Robert d'Arbrissel fonda l'ordre de Fontevrault. L'observation de la stricte regle de l'ordre étouffait d'abord le feu de la concupiscence. La piété comme l'aus térité éprouvée des prêtres admis à remplir le ministère pastoral à l'égard de ces femmes étaient des garanties qu'aug mentaient encore le silence perpétuel des femmes et le voile dont leur visage était toujours couvert. Tout soupçon dut s'évanouir lorsqu'on vit des femmes remarquables par leurs vertus et leur sainte vie demander à être admises dans cet asile du repentir. Il en fut de même de l'ordre de Sainte-Brigitte (1), qui naquit, chrétienne avait un penchant spécial à comme le précédent, au temps où la foi honorer la sainte Vierge.

Telle était l'idée qui animait, tel était le but auquel aspiraient ces fondations, et qui soumirent humblement les religieux aux ordres de l'abbesse, en conséquence

(1) Voy. BRIGITTE (ordre de Ste).

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d'un passage de l'Écriture: Jésus dit au disciple: Voici votre mère (1).

A cette époque d'ailleurs on avait singulièrement relevé la dignité de la femme et la chevalerie l'avait notamment glorifiée. Le reproche adressé à ces monastères, qu'on s'y conduisait si non caste, tamen caute, est positivement contredit par les contemporains, et nous n'avons aucun motif de nous faire les échos des calomnies dont ces couvents ont été l'objet de la part de ceux qui n'en ont pas sérieusement étudié l'histoire. Notre époque donnerait à la postérité une triste idée de sa moralité si elle ne pouvait admettre que jamais le rapport entre personnes des deux sexes ne saurait être innocent et pur. Du reste, et ceci tranche la question d'un mot, en aucun temps ce rapport n'a existé dans ces instituts.

FEHR.

COVENANT, association conclue en Écosse, l'an 1638, entre tous les États de ce royaume, pour résister à la nouvelle liturgie ordonnée par Charles Ier, sous l'archevêque Laud, et pour rejeter le régime épiscopal. Le covenant adopta le symbole des presbytériens de l'Église d'Écosse de 1580 et 1590. Les trois principaux points de cette confédération furent :

1o Le renouvellement du serment des anciens, prêté sur le symbole réformé en 1580, confirmé par les États en 1581;

2o La déclaration de tous les États dé cidés à maintenir le symbole réformé;

3o Le rejet du gouvernement épiscopal et de tout ce qui était contraire au symbole écossais.

Malgré la défense de Charles Ier le covenant se consolida, et le pays se partagea en confédérés et non confédérés. Les États d'Angleterre admirent le covenant en 1643, sous prétexte de ra

(1) S. Jean, 19, 27.

mener à l'uniformité les trois symboles d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande; mais, au fond, c'était, comme en Écosse, une mesure politico- religieuse. Déjà en 1638 Charles Ier l'avait adopté avec quelques restrictions; on l'avait surnommé le covenant royal; mais le parti strict rejeta ce covenant mitigé comme une demi-mesure qui ne menait à rien. Voyez Salmonet, Hist. des Troubles de la Grande-Bretagne.

LARREY.

CRACOVIE (ÉVÊCHÉ DE). L'historien polonais Dlugoss (1) et après lui la plupart des Polonais racontent que le premier duc chrétien de Pologne, Mieczyślaw, fonda, outre l'archevêché de Gnesen, l'archevêché de Cracovie. Cette tradition n'est plus admise aujourd'hui.

D'après Dithmar de Mersebourg, Cracovie fut érigé en évêché l'an 1000, et subordonné, avec Breslau et Kolberg en Pomeranie, à l'archevêché de Gnesen (2). Avant cette époque Cracovie ne pouvait être un archevêché polonais, par la simple raison que la petite Pologne, y compris Cracovie, n'appartint pas avant l'an 1000 au royaume polonais des Piasts. Ce fut Boleslas le Grand qui le premier, en 1000, enleva cette province, ainsi que Cracovie et la haute Silésie, aux Bohêmes, qui les avaient vraisemblablement conquises avant 973. L'acte de fondation de l'évêché de Prague, que nous ne possédons que dans un document de l'empereur Henri IV, rappelant cet acte en 1086, nomme les fleuves Styr et Bug comme fron. tière du diocèse de Prague, Cracovie, et la contrée qui en dépend, comme partie intégrante du même diocèse. Par conséquent il ne peut y avoir eu un évêché de Cracovie proprement dit avant l'an 1000. Fondé vers cette époque sous Boleslas, l'évêché de Cracovie fut subordonné à Gnesen.

(1) Voy. DLUGoss. (2) Voy. GNESEN.

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