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PROJET

DE

PUBLICATION DES MANUSCRITS

DU GRAND-SÉMINAIRE.

RAPPORT DE M. L. GUIBERT

MESSIEURS,

La Société a, dans sa dernière séance, chargé deux de ses membres de se rendre auprès de M. le Supérieur du Grand-Séminaire pour lui présenter de votre part une requête. Cette mission, M. l'abbé Tandeau de Marsac et moi l'avons de notre mieux remplie, et je viens vous rendre compte de ses résultats.

Vos deux délégués ont reçu au Séminaire le plus bienveillant accueil. Nous avons trouvé, chez M. le Supérieur d'abord, puis chez M. Dupeyrat, directeur au GrandSéminaire et bibliothécaire, des dispositions très-favorables au projet dont on vous a entretenus à votre réunion du mois dernier. L'un et l'autre nous ont témoigné un vif désir de faciliter les travaux de la Société. M. l'abbé de Vaillac sait quelles richesses il a en dépôt. C'est précisé

ment parce qu'il en connaît le prix que, bien éloigné de l'égoïste avarice trop commune parmi les possesseurs de trésors semblables, il verra avec plaisir les siens mis, par une publication prochaine s'il est possible, à la disposition de toutes les personnes ayant un intérêt quelconque à les consulter. Le Séminaire de Limoges est hospitalier; mais un tel établissement ne peut l'être, on le comprend, que dans une certaine mesure. L'impression des pièces les plus intéressantes de ces archives, que plus d'un savant, M. Michelet en tête, ont compulsées avec fruit, et où presque tous nos auteurs limousins ont largement puisé, sera donc un véritable service rendu à la science.

M. le Supérieur accordera à la Société toutes les facilités désirables pour le travail d'examen et de copie qui doit précéder la publication. Il consent même à ce que les manuscrits sortent de l'établissement. Il a été convenu, à ce sujet, que nous n'en prendrions, dans aucun cas, plus de deux à la fois; qu'ils seraient délivrés contre un reçu du Président ou du Secrétaire général de la Société, et qu'ils resteraient à notre disposition dans un dépôt public, la Bibliothèque de la ville ou les Archives départementales par exemple.

Il est bien entendu que nous ne prenons aucun engagement soit touchant l'époque, soit touchant les conditions de la publication : la Société agira, à cet égard, selon ses convenances et ses ressources; elle demeure libre enfin de ne publier, d'un manuscrit, que les parties offrant un sérieux intérêt, et dont l'objet rentre dans le cercle de ses études.

M. le Supérieur ne pose qu'une seule condition le dépôt, à la bibliothèque du Séminaire, de deux exemplaires, et au secrétariat de l'Evêché, d'un exemplaire

des ouvrages ou parties d'ouvrages ainsi publiés. Cette condition n'eût-elle pas été formulée, vous auriez certainement regardé comme un devoir de la remplir.

Une demande nous a été, à ce sujet, adressée par M. de Vaillac, et je m'étonne, je vous l'avoue, Messieurs, qu'elle ne vous ait encore été spontanément soumise par aucun de nos collègues. M. le Supérieur désirerait que la Société voulût bien faire don au Séminaire de Limoges d'un exemplaire de toutes ses publications, bulletin ou autres. Nous nous faisons avec empressement auprès de vous les interprètes de cette demande. Nulle part, en effet, nos publications ne seront aussi bien, aussi fructueusement placées qu'à la bibliothèque du Séminaire. Cet établissement a été jusqu'ici et restera, nous l'espérons, dans l'avenir, une pépinière de précieux collaborateurs pour vous. Notre clergé a pris une trop grande part à la renaissance des études historiques en France pour ne pas tenir à honneur de conserver ici le rang qu'il y a de tout temps occupé. Saisissons l'occasion qui nous est offerte de faire, en ce temps de passions violentes et subversives, une innocente propagande pour la passion, pacifique et éminemment conservatrice, de l'archéologie. Puissent nos jeunes séminaristes puiser dans la lecture de vos intéressants mémoires le goût des études auxquelles vous vous consacrez, et puisse le souvenir de ces lectures leur inspirer plus tard le désir de s'associer à vos travaux !

Il me reste, Messieurs, à vous dire quelques mots des archives elles-mêmes. Il en a été dressé plusieurs catalogues, et le Séminaire en possède un, sur fiches, qui nous a paru à peu près complet. Nous vous donnons néanmoins cette appréciation sous toutes réserves. Le premier soin de la Commission que vous jugerez sans doute nécessaire de

nommer pour préparer la publication de ces archives devra être de dresser un catalogue exact et complet de tous les manuscrits qu'elles renferment. Il ne sera pas sans utilité de déposer des copies de ce catalogue aux Archives du département et à la Bibliothèque de la ville.

Les archives du Séminaire renferment deux catégories de documents qui, bien que dignes l'une et l'autre d'appeler l'attention de l'érudit, ne présentent pas un égal intérêt au point de vue des études spéciales de la Société Archéologique. Nous ne pouvons guère songer à la publication, même partielle, des ouvrages purement religieux ou ecclésiastiques, ordos, rituels, cérémoniaux, sermons, ouvrages liturgiques ou de controverse: tout au plus serait-il permis à quelques-uns d'entre vous, familiers avec cet ordre particulier de recherches, d'y prendre d'intéressantes notes et d'y puiser les éléments de quelques mémoires. Nous écartons aussi les recueils de poésies, d'énigmes, les cahiers de philosophie, des fragments d'un dictionnaire de basse latinité et même les calendriers limousins dont on trouve une grande variété. Forcément restreints dans notre choix, et rendus plus circonspects par la richesse même du dépôt qui nous est ouvert, nous nous attacherons de préférence aux manuscrits traitant d'archéologie et d'histoire. Dans ces limites même, vous aurez le regret de laisser de côté bien des ouvrages intéressants. La liste ci-dessous, que nous ne vous donnons pas comme complète, suffira pour vous en convaincre. Et cependant que de lacunes n'aurez-vous pas le regret de constater, en comparant cette liste au catalogue des manuscrits achetés par le Séminaire après la mort de l'abbé Legros, imprimée dans le Bulletin même de notre Société, année 1863,

T. XIII, page 210, d'après une note de M. Allou conservée à la Bibliothèque de Limoges !

OUVRAGES DE NADAUD.

1o Mémoires pour scrvir à l'histoire du diocèse de Limoges (3 vol.).

2o Table alphabétique des Mémoires; notice sur l'histoire du Limousin (1 vol.).

3o Histoire du Limousin (1 vol.).

4o Recherches (1 vol.).

5 Mémoires pour servir à l'histoire du diocèse de Limoges, dits Pouillé rayé (2 vol.).

6 Nobiliaire de la généralité de Limoges (2 vol.).

7 Dissertation sur saint Martial (mss. de Legros) (1 vol.).

OUVRAGES DE LEGROS.

1o Vies des Saints du Limousin (3 vol. janvier et février, mars et avril, mai et juin).

2° Table alphabétique des vies des Saints (avec renvois aux mss. de Nadaud) (1 vol.).

3o Supplément aux vies des Pères (4 vol. : janvier, février, mars, avril, juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre; mai et juin manquent ils étaient sans doute en lecture lors de notre visite).

4° Martyrologe du diocèse de Limoges (1 vol.).

5° Mémoires sur les Evêques de Limoges (1 vol.).

6° Mémoire historique et chronologique sur Mgr de La Fayette; à la suite, un mémoire sur Mgr de Langeac (1 vol.).

7° Mémoires sur l'histoire des abbayes du diocèse de Limoges (1 vol.).

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