Des vicissitudes politiques de la France: études historiques

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Amyot, 1860 - 527 pages
 

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Page 375 - HÉLAS, mon bon duc, Dieu nous a ôté toute notre espérance pour l'Église et pour l'État. Il a formé ce jeune prince ; il l'a orné ; il l'a préparé pour les plus grands biens : il l'a montré au monde, et aussitôt il l'a détruit. Je suis saisi d'horreur , et malade de saisissement sans maladie. En pleurant le prince mort qui me déchire le cœur, je suis alarmé pour les yivans. Ma tendresse m'alarme pour vous et pour le bon (duc de Beauvilliers). De plus , je crains pour le Roi ; sa conservation...
Page 401 - Ce prélat était un grand homme maigre, bien fait, pâle, avec un grand nez, des yeux dont le feu et l'esprit sortaient comme un torrent, et une physionomie telle que je n'en ai point vu qui y ressemblât, et qui ne se pouvait oublier quand on ne l'aurait vue qu'une fois. Elle rassemblait tout, et les contraires ne s'y combattaient point.
Page 68 - Pour former un gouvernement modéré, il faut combiner les puissances, les régler , les tempérer, les faire agir, donner, pour ainsi dire , un lest à l'une , pour la mettre en état de résister à une autre ; c'est un chefd'œuvre de législation , que le hasard fait (*) Voyez Justin. rarement , et que rarement on laisse faire à la prudence.
Page 192 - Je ne vous ai point appelés, comme faisaient mes prédécesseurs, pour vous faire approuver leurs volontés. Je vous ai assemblés pour recevoir vos conseils, pour les croire, pour les suivre, bref, pour me mettre en tutelle entre vos mains, envie qui ne prend guère aux rois, aux barbes grises et aux victorieux.
Page 415 - ... il ne leur reste que des esclaves dont le nombre diminue chaque jour. Qui leur dira la vérité? qui donnera des bornes à ce torrent? Tout cède; les sages s'enfuient, se cachent , et gémissent. Il n'ya qu'une révolution soudaine et violente qui puisse ramener dans son cours naturel cette puissance débordée : souvent même le coup qui pourrait la modérer l'abat sans ressource.
Page 367 - ... plus de grâce à ne pas différer ; et en le pressant de la sorte, je pris la liberté de le pousser doucement. Il me jeta un regard à percer l'âme, et partit. Je le suivis quelques pas, et m'ôtai de là pour prendre haleine. Je ne l'ai pas vu depuis. Plaise à la miséricorde de Dieu que je le voie éternellement où sa bonté sans doute l'a mis ! Tout ce qui étoit dans Marly pour lors en trèspetit nombre étoit dans le grand salon.
Page 369 - Quelles tendres, mais tranquilles vues ! quel surcroît de détachement! quels vifs élans d'actions de grâces d'être préservé du sceptre et du' compte qu'il en faut rendre! quelle soumission, et combien parfaite!
Page 415 - Télémaque, qu'il ya dans le gouvernement des peuples deux choses pernicieuses auxquelles on n'apporte presque jamais aucun remède : la première est une autorité injuste et trop violente dans les rois ; la seconde est le luxe qui corrompt les mœurs. « Quand les rois s'accoutument à ne connaître plus d'autres lois que leurs volontés absolues, et qu'ils ne mettent plus de frein...
Page 415 - II peut tout sur les peuples; mais les lois peuvent tout sur lui. Il a une puissance absolue pour faire le bien, et les mains liées dès qu'il veut faire le mal. Les lois lui confient les peuples comme le plus précieux de tous les dépôts, à condition qu'il sera le père de ses sujets...
Page 401 - Elle avait de la gravité et de la galanterie, du sérieux et de la gaieté ; elle sentait également le docteur, l'évêque et le grand seigneur ; ce qui y surnageait, ainsi que dans toute sa personne, c'était la finesse, l'esprit, les grâces, la décence, et surtout la noblesse. Il fallait effort pour cesser de le regarder.

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