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ainsi que toutes autres mesures intéressant le musée, ne sont exécutés, dans la limite des crédits spécialement ouverts, que sur délibération prise entre le directeur et deux au moins des sous-directeurs.

» En cas de partage, la voix du directeur est prépondérante. Chaque année, à la séance de décembre, le directeur fait un rapport à la Société sur l'état du musée et les besoins généraux de l'établissement. >>

Peu de mots suffiront pour expliquer le sens et la portée des dispositions nouvelles.

La Commission a d'abord pensé que les sections actuelles du musée étaient trop nombreuses, que leur nombre même était un principe de confusion. C'est pour cela qu'elle propose de réunir sous le titre de Peinture et sculpture les trois sections des tableaux, des pierres sculptées et des gravures sur bois; - sous le titre d'Histoire naturelle, les deux sections de minéralogie, de zoologie, etc...; de comprendre enfin les émaux nominativement avec les sceaux et les médailles. A la section des Armes et Objets d'art elle a substitué celle des Objets d'art et d'industrie, dont les termes ont une compréhension plus étendue.

Mais sa proposition la plus importante se réfère à la section de Céramique, qui a déjà, en fait, un commencement d'existence, et à laquelle il ne manque que la consécration d'un classement définitif pour acquérir bientôt le développement qu'elle mérite pour elle-même et pour l'honneur de l'industrie locale.

Il y aura ainsi un directeur et quatre sous-directeurs, au total cinq fonctionnaires, nombre correspondant à celui des sections du musée; et, comme ils sont appelés désormais à délibérer en commun, nous ajoutons que ce nombre de cinq nous a paru tout à la fois assez élevé et assez restreint pour l'autorité comme pour la facilité de leurs délibérations.

Le directeur sera, comme auparavant, par la nature de ses attributions et la supériorité de son titre, le représentant immédiat de la Société en ce qui concerne le musée. Il aura l'initiative, l'action et une responsabilité personnelle proportionnée à l'étendue de ses pouvoirs. Le rapport qu'il est obligé de faire chaque année soumet enfin son administration à notre contrôle. Ce sont autant de garanties élémentaires d'une bonne gestion, trop précieuses pour ne pas être maintenues.

A la différence de ce qui se passe sous le régime actuel, il aura

à se charger lui-même de la conservation d'une section du musée, concurremment avec les sous-directeurs, qui seront aussi conservateurs chacun d'une section particulière. La commission a pensé que cette collaboration effective du directeur dans l'œuvre commune l'identifierait davantage avec les intérêts qui lui seront confiés. Il aura du reste à s'entendre avec les sous-directeurs pour faire entre eux et lui la distribution des différentes sections. Si nous ne laissons pas à la Société le soin de nommer individuellement les conservateurs de telle et telle sections, c'est que nous avons considéré, outre la compétition de plusieurs scrutins, le danger possible d'une nomination faite en dehors des vocations et des connaissances spéciales. Nos cinq fonctionnaires en seront entre eux les meilleurs juges.

La modification la plus importante consiste dans les rapports que le nouvel article 20 établit entre le directeur et les sousdirecteurs. Tandis que le règlement, tel qu'il existe, détache les conservateurs du directeur, et les confine dans leurs sections respectives en ne leur laissant qu'une part d'action insuffisante ou même nulle dans l'administration générale du musée, l'article que nous avons l'honneur de vous proposer les réunit, en quelque sorte, en ministère, en corps de gouvernement, et assure à tous une participation réelle aux mesures et aux actes qui peuvent être accomplis.

Leur gestion devient ainsi collective, cointéressée, au lieu d'être isolée et parfois peut-être indifférente. Appelés à délibérer ensemble sur les marchés, les travaux, les achats, en un mot sur tout ce qui peut concerner notre établissement, sans distinction de sections, ils prendront naturellement à l'ensemble de l'administration un intérêt solidaire et d'autant plus vif qu'ils y seront plus intimement associés.

Il ne fallait pas compliquer les rouages: aussi, prévoyant le cas où un ou deux sous-directeurs ne pourraient prendre part à la délibération, nous avons admis le directeur à délibérer avec deux au moins des sous-directeurs, en lui accordant, en cas de partage, voix prépondérante; privilége dont le bon accord entre collègues rendra certainement l'usage inutile.

Ce mécanisme est beaucoup trop simple pour affecter l'initiative et l'action du directeur. Dans le concours même des sousdirecteurs, il trouvera, au besoin, un point d'appui et une force de résistance que l'on n'a pas toujours seul dans les circonstances délicates où l'on est exposé à froisser des intérêts ou des

susceptibilités. Cette garantie, fort importante dans la pratique, manque dans notre règlement, qui a le tort de trop découvrir la personne du directeur. Nous avons donc essayé de la constituer en établissant une direction où la puissance collective se combine avec l'activité individuelle.

Si vous admettez, Messieurs, le nouvel article 20, il deviendra nécessaire de modifier aussi l'article 19: « Les pièces justificatives, dit cet article, doivent être signées.... par le directeur du musée et par le conservateur de la section lorsqu'il s'agit du musée. » Comme il n'y aura plus, du moins sous cette dénomination, de conservateurs de section, et qu'il y aura des sous-directeurs, il convient d'appropier le texte de l'article à ce changement.

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Mais la Commission s'est demandé si la signature seule du directeur du musée ne suffirait pas, quand l'article 19 se contente de la signature du secrétaire général ou du secrétaire-archiviste. Elle a pensé que c'était une garantie suffisante, alors surtout que désormais tout sera fait en conséquence d'une délibération prise par le directeur et les sous-directeurs. Elle propose donc de supprimer purement et simplement ces mots : « Et par le conservateur de la section ».

Aux observations que nous avons eu l'honneur de vous présenter nous ajouterons cette seule réflexion : c'est qu'il appartiendra aux honorables directeurs que vous aurez nommés de prouver, comme leurs devanciers l'ont déjà fait, que les règlements, si imparfaits qu'ils puissent être dans leurs dispositions écrites, peuvent devenir meilleurs dans l'exécution, suivant les hommes qui sont chargés de les appliquer, et cette réflexion contient tout à la fois des remercîments pour le passé, des espérances pour l'avenir.

SUR LE PROJET DE PUBLICATION

DES REGISTRES CONSULAIRES

DE LA VILLE DE LIMOGES,

LU PAR M. É. RUBEN

A LA SÉANCE DU 29 AOUT 1865.

MESSIEURS,

La Commission que vous avez nommée à la dernière séance a examiné avec attention ce qui conviendrait de faire pour la publication des Registres consulaires déposés à la bibliothèque publique.

Ces Registres, qui forment trois gros volumes in-folio, contiennent, année par année, l'histoire politique, civile et religieuse non-seulement de la ville de Limoges, mais encore de la province du Limousin, pendant une période de près de trois cents ans, c'est-à-dire pendant les xvi, XVII et xvir siècles. Le premier volume part de l'année 1504, et va jusqu'à l'année 1581; il contient 464 feuillets.

Le second, qui ne contient que 239 feuillets, raconte les évènements accomplis de 1592 à 1662.

Le troisième, de 411 feuillets, comprend, sauf quelques lacunes, notre histoire à partir de l'année 1662 jusqu'à l'année 1791.

Votre Commission a tout d'abord reconnu que, dans l'intérêt des études historiques, il est utile et urgent de livrer à la publicité des manuscrits qui, quoique surveillés avec le plus

grand soin, sont soumis à toutes les vicissitudes de ce monde. Elle s'est ensuite posé diverses questions que je vais vous faire connaître.

Et d'abord, plusieurs des pièces contenues dans les Registres consulaires ayant été reproduites soit dans le Limousin historique de notre regretté collègue M. Achille Leymarie, soit dans diverses autres recueils, doit-on se borner à ne donner que les parties complètement inédites?

Votre Commission a pensé que, les Registres consulaires n'étant qu'une sorte de journal, on s'exposerait, en omettant certains faits, à briser le lien des évènements; elle a pensé en outre que les exemplaires des différents recueils où ces pièces ont été publiées, et peut-être inexactement reproduites, sont nécessairement en petit nombre, et disparaissent de jour en jour; que par conséquent il serait très-difficile, quelquefois même impossible, de se procurer les pièces omises dans la publication que vous vous proposez de faire, et elle conclut à ce que les manuscrits soient donnés in extenso.

Après avoir décidé la reproduction complète des Registres consulaires, votre Commission s'est demandé si cette reproduction devait être scrupuleuse, sous le rapport de l'orthographe bien entendu. Après discussion, on a reconnu que, dans l'ignorance où l'on se trouve des véritables règles orthographiques de l'époque, il convenait de conserver aux Registres leur physionomie pittoresque, et de se borner, pour faciliter la lecture du texte, à rétablir la ponctuation, les abréviations, et à accentuer les voyelles suivant les règles actuelles. Toutefois, quant à l'accentuation, il serait peut-être prudent d'étudier plus mûrement la question (1).

Enfin, pour compléter ce qui a trait à la rédaction, il a été décidé que, tout en conservant aux Registres consulaires leur intégrité et leur physionomie, de manière à donner au public une sorte de fac-simile de ces Registres, il serait de temps en temps indispensable de joindre au texte quelques notes explicatives, soit historiques, soit grammaticales. Aussi votre Commission vous propose de donner à ce sujet plein pouvoir à la Commission soyez sûrs qu'elle n'abusera pas de cette liberté. Arrivons maintenant au mode de publication. Votre Com

(1) Le Comité de publication a décidé depuis qu'il n'y avait pas lieu de rétablir l'accentuation.

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