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« jour, jusques à la concurrence de la somme de soixante « sols.» — Ces deux dernières rentes étaient représentées, aux termes du contrat, par la somme principale de 3,720 liv.; ce qui, joint aux 1,200 liv. du capital de la rente léguée aux PP. Minimes, nous donne un total de 4,920 liv.

L'acte est signé : J. LOUYS DE Guez, -FRANÇOIS (de Péricard), ÉVESQUE D'ANGOULESME, FR. DE GUEZ, FORGUES, etc. (1).

Les PP. Minimes furent satisfaits cette fois des conditions peu onéreuses qui leur étaient imposées; et le Chapitre provincial de Touraine, à l'approbation duquel furent soumises les nouvelles clauses, s'empressa de les accepter, le 28 septembre suivant, en ces termes pompeux et hyperboliques: « Postmodùm cum applausu unanimi acceptârunt multùmque laudârunt Patres legatum clarissimi viri nobilissimique domini Joannis Ludovici Balzacii, magni Franciæ Epistolarii, eloquentiæque Gallicanæ facilè principis, de cujus virtule præcipuâ, singulari morum integritate, effusâ in pauperes liberalitate, cæterisque egregiis animi dotibus, cùm quærimus quod dicamus, non invenimus modò, sed obruïmur. Is, pro antiquá erga Minimos suos benevolentiâ, Conventui nostro Engolismensi, rescisso ex mutuo partium consensu priori contractu, sexaginta

(1) La minute de cet acte se trouve au Dépôt des Minutes des anciens Notaires de l'Angoumois, parmi celles de Julhard, seconde salle, no 353, et la grosse aux Archives départementales de la Charente, lettre H, liasse 487, no 469. ·

libras annui perpetuique redditus fundat, sub onere trium Missarum submissa voce per singulos annos celebrandarum, duarumque Concionum statutis diebus in ecclesia dicti Conventus habendarum, retento tamen jure morticinii (vulgò d'amortissement) quoties libuerit præfato clarissimo domino, cui, pro singulari illius ergà nos amoris monimento, gratias rependimus immortales (1).»

Cependant la charité de l'auteur du Socrate cherstien était bien loin d'être épuisée; et, le 22 septembre 1653, il écrivait à son ami Conrart la Lettre suivante (la XIX® du Livre XXVI): « Depuis six ans que je suis menacé de <«< mort, j'ay fait plusieurs promesses à Dieu, et luy ay « tousjours manqué de parole. Je voudrois bien, cette <«< fois, n'estre pas infidèle comme les autres, et luy te« nir ce que je luy ay promis dans le dernier péril où je « me suis veu et où je me vois encore. Car, en effet, ma «< fluxion dure, et ma fièvre ne s'est point retirée de bonne foy, depuis qu'elle ne me fait plus de guerre réglée; et <«<ma foiblesse, ma maigreur, avec quelques autres << marques qui ne sont guères meilleures, m'avertissent « de l'estat douteux où je me trouve; quoy que d'ailleurs je n'aye pas tout-à-fait perdu l'appétit, et que je puisse

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(1) Cet extrait des actes du Chapitre est transcrit à la suite de l'acte du 7 juin 1652.

Dans une de ses Lettres latines (pag. 96 de la 2e partie du tome II de ses Œuvres), Balzac s'était déjà donné le titre qu'on lui décerne ici de Grand Epistolier de France, magni Franciæ Epistolarii.

« encore descendre de la chambre dans le jardin. En cet << estat peu assuré,

E non già tal ch' à lui resister possi,

« n'estes-vous pas d'avis, mon très cher Monsieur, que je « pense aux affaires de l'autre monde, et que je com«mence à travailler à cette chose, laquelle dans l'Évan«< gile est appelée seule nécessaire? Je n'ay que fort peu « de bien, et je suis résolu d'en faire avant ma mort quel<«< ques présens et quelques aumosnes, etc.................»

etc.......>>

En effet, par advenant du 1er octobre 1653, pièce bien plus importante que l'acte auquel elle est jointe, «< le<«< dict messire Jean-Louys de Guez, seigneur de Balzac, <«< conseiller du roy en ses Conseils d'estat et privé,.

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«< considérant que la piété envers les pauvres est un des principaux debvoirs d'un chrestien, et ne demeurant «< pas satisfait du don mentionné au contract cy-dessus « du septiesme juing mil six cent cinquante-deux, et vou<< lant non seulement l'augmenter d'une aultre fois aul<«< tant, mais subvenir encore aux aultres nécessités des « pauvres, selon que ses facultés le permettent, soit pour <«< les nourrir, vestir et instruire, qui est la nourriture la <«< plus importante dont ils ayent besoing, afin de ne s'es«< garer pas dans le chemin de leur salut, et apprendre à

glorifier Dieu, l'autheur de toutes choses; - A, de sa « libérale volonté et parce qu'il l'a ainsy déziré, donné <«< par donation pure entre vifs, et à jamais irrévocable «< pour quelque cause que ce soit, au Bureau des pauvres <«< dudict Hospital..........................: La somme de deux mille « huict cent dix livres en principal, faisant de rente an« nuellement, à raison de l'ordonnance, la somme de sept « vingt seize livres (156 liv.), pour estre ladicte rente

«< distribuée à perpétuité, tous les lundis de chascune sep«<< maine ... jusques à la concurrence de la somme de « soixante sols en argent, aux pauvres mendians qui se «< trouveront le susdict jour au-devant dudict Hospital,...... « lesquels lors de l'aumosne seront exhortés de dire un « Pater noster et un ave Maria pour le salut de l'âme << dudict seigneur de Balzac. Plus la somme de deux « mille livres en principal, pour estre employée aux né«< cessités dudict Hospital et à la nourriture et entretien « des pauvres malades estant en iceluy, par le jugement, << administration et conduite de Messieurs les Directeurs préposés au gouvernement dudict Hospital. Plus,

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<< pour soulager la misère des pauvres qui souffrent sou<< vent de grandes incommodités par leur nudité, la «< somme de trois mille livres en principal, faisant de «< rente annuellement, aussy à raison de l'ordonnance, «< la somme de huict vingt six livres dix sols (166 liv. « 10 sols), pour estre ladicte rente employée tous les ans « à perpétuité pour vestir soixante pauvres, tant de ceux « qui sortiront dudict Hospital, que aultres qu'on jugera «< en avoir le plus de nécessité. — Plus la somme de neuf « cents livres aussy en principal, pour d'icelle estre faict <«< rente par ledict Bureau, à la raison susdicte de l'ordon<<nance, en faveur des pauvres prisonniers de la concier<< gerie de ladicte ville et leur estre distribuée par les or<«< dres desdicts sieurs Directeurs, suivant leur besoing, et << dont il se repose sur leur conscience. Plus la somme « de dix huict cents livres en principal, sans aucun re« cours d'usufruit pour ce regard, pour la rente d'icelle « qui est cent livres estre dès à présent employée et à per« pétuité à l'entretien d'un dévot ecclésiastique, lequel «< fera tous les vendredis de chascune sepmaine un caté

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<«< chisme familier aux pauvres qui se trouveront audict Hospital, afin de les instruire de nostre créance et des « saincts mystères de la religion; lequel dict ecclésiasti«< que ledict seigneur de Balzac veut toujours estre prins «< du nombre des prestres de la Communauté de l'église « de Sainct-André de cette ville par le choix du Supérieur. Plus, afin qu'il puisse y avoir audict Hospital et en « ladicte église de Sainct-André une lumière perpétuelle « qui brusle devant le Sainct-Sacrement de l'autel, la « somme de treize cents livres, aussy payable dès à pré« sent et sans aucune retenue d'usufruit, pour achepter «< deux lampes d'argent, sçavoir, celle dudict Hospital du «< prix et valeur de cinq cents livres, et celle de ladicte église de Sainct-André de celle de huict cents livres... «Lesdicts dons cy-dessus exprimés montant accumu«<lés ensemble à la somme de unze mille huict cent dix « livres que ledict seigneur de Balzac a cédée et trans«< portée par ces présentes, cède et transporte audict Bu<«< reau, pour cette somme de unze mille huict cent dix « livres à prendre sur celle de seize mille cinq cents livres, sans comprendre les intérêts, de laquelle « Mre François de Guez, seigneur de Roussines, son frère, luy est débiteur par vertu de son contract de ma<«<riage avec dame Anne Prévéraud, sa femme, en <«< date du vingt-cinq may mil six cent trente-qua.» Et on lit sur la fin de l'acte :

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« tre, etc................

me

« Sera permis audict Seigneur de Balzac, pour mémoire «< perpétuelle de sa volonté, de faire mettre au devant <«< dudict Hospital une plaque de cuivre, sur laquelle elle « soit escripte, et qui serve d'un tiltre immortel à la né«< cessité des pauvres......>>

L'acte est signé: J. LOUYS DE GUEZ, GENTILS (procu

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