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«Saint-Michel archange, payable à la susdite recepte du « domayne.

« Plus autre partie, qui autres foys estoyt verger, «< ayant appartenu à feu Colas Bindet, au devoir aussy, << par chascun an et à chascune dite feste de Saint-Michel, <«< de huit deniers payables à Sa dite Majesté, à sa dite re<«< cepte, de mesme rente noble, directe, seigneuriale et << foncière.

«Tous les susdits devoirs accumulés ensemble reve« nant à la somme de onze sols huit deniers, laquelle les<«< dits seigneurs de Ballezat et de Roussines, tant conjointement que divizément, etc.....

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«< Fait en la ville d'Angoulesme, maison desdits sei« gneurs, les jour et an susdits, et ont signé ainsy signé « en l'original : Guez, : GUEZ, Guez, -F. DE GUEZ, A. ROUSSEAU,

« notaire royal (1). »

Il est bon de remarquer dans cet acte l'énoncé des confrontations, ainsi que le chiffre total des trois rentes seigneuriales, s'élevant à la somme de onze sols huit deniers, afin de pouvoir reconnaître plus facilement l'idendité de la maison de Guillaume Guez avec celle qui sera mentionnée dans les actes postérieurs que nous aurons occasion de citer.

Il paraîtra peut-être singulier que Jean-Louis Guez de Balzac ne figure pas dans cet acte d'aveu, et que ce soit son frère cadet qui soit co-propriétaire avec Guillaume son

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(1) Archives départementales de la Charente, lettre H, liasse 514, n°1.

père. Mais on conçoit que notre grand Épistolier avait bien autre chose à faire que de s'occuper de l'administration de ses propriétés, lui qui nous dit avec colère : « C'est << une mocquerie de n'avoir point d'affaires et d'escrire «< autant que douze banquiers, d'estre un oisif toujours occupé, et un paresseux à qui on ne permet pas mesme « de chomer les festes (1); » et qui s'écrie ailleurs avec tant de fierté : « A l'heure que je vous parle, il y a sur <«<ma table une centurie de Lettres qui attendent des res«<ponses; j'en dois à des testes couronnées (2). » Nous trouvons en effet que, le 25 mai 1634, par le contrat de mariage de François Guez, seigneur de Roussines, avec Anne Prévéraud, notre Balzac, qui n'estoit pas en volonté de se marier(3), avait cédé et transporté à son frère cadet ses droicts d'aisnesse et de légitime qu'il pouvoit espérer ès successions futures de Guillaume de Guez et damoyselle Marie de Nesmond, leurs père et mère communs, de leur exprès consentement et volonté, moyennant le prix et somme de soixante mille livres,

(1) Lettre X du Livre X, page 475 du tome I des Œuvres de monsieur de Balzac, Paris, 1665, 2 vol. in-fol. - Je cite toujours cette édition dans le courant de mon travail.

(2) Lettre VII du Livre XXVII, page 1006 du tome I. — Balzac dit ailleurs en parlant de lui-même : « Il est persécuté, il est as« sassiné de civilitez qui luy viennent des quatre parties du monde; <«<et il y avoit hier au soir sur la table de sa chambre cinquante « lettres qui luy demandoient des responses, mais des responses « éloquentes, des responses à estre montrées, à estre copiées, à « estre imprimées. » (Dissert. XXI, page 396 du tome II.)

(3) Voir la lettre XII du Livre III (page 88 du tome I), pour juger des intentions peu matrimoniales de notre Balzac.

dont quarante-huit mille furent payées comptant par le seigneur de Roussines(1). Par suite de cette cession, François, après la mort de Guillaume son père (2), prend presque toujours le titre de seigneur de Balzac; tandis que Balzac lui-même finit par se retirer dans le château de Neuillac, situé dans la paroisse d'Asnières, et appartenant à M11e de Campaignolles, sà nièce, ou plutôt à son mari messire Bernard de Forgues, maréchal-de-camp des armées du roi.

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(1) Jen ai point retrouvé le contrat de mariage de François Guez; mais il est mentionné et analysé dans une Transaction, datée du 6 mars 1654, que ce même François passa par-devant Julhard, notaire royal héréditaire, avec Anne Guez, veuve de messire François Patras de Campagno (sic), quand vivoyt, capitaine du régiment des Gardes, pour régler entr'eux la succession de Jean-Louis Guez de Balzac, décédé dans le mois précédent. J'ai reproduit dans le Tableau généalogique les signatures de François de Guez et d'Anne de Guez, sa sœur, apposées au bas de cette transaction, qui se trouve au Dépôt des Minutes des anciens notaires de l'Angoumois, parmi celles de Julhard. Quant au nom

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écrit ici Campagno, je le trouve reproduit de plusieurs manières, même dans des actes authentiques. Balzac l'écrit Campagnol, Campagnole et Campaignole, et sa nièce signe tantôt M. Patras de Campaigno et tantôt M. de Campaignolles. Par une inadvertance singulière, Tallemant des Réaux, parlant de la sœur de Balzac, lieu de la nommer sa sœur de Campagnol, l'appelle sa sœur de campagne, comme s'il en avait une autre pour la ville. (Historiettes, pag. 127 du tome V de la seconde édition, Paris, 1840, 10 vol. in-12.) (2) Guillaume Guez mourut le 20 septembre 1650, âgé non de cent ans, comme l'a écrit Paul Thomas de Girac dans l'éloge latin qu'il a composé en son honneur (pag. 609 du tome II des OEuvres de M. de Balzac), mais seulement de 97 ans, puisqu'en 1642 il n'était que dans sa 89° année. Voir une lettre adressée par Guillaume Guez à son fils (pag. 695 du tome I).

Le contrat que je viens de citer, joint aux actes de baptême que nous transcrirons plus bas, prouve que Tallemant des Réaux (1) a eu tort de dire que M. de Roussines était l'aîné de Balzac.

François Guez, d'abord seigneur de Roussines, puis seigneur de Balzac et de Puy-de-Neuville, et propriétaire de la maison d'Angoulême, eut quatre enfants mâles d'Anne Prévéraud, son épouse: Guillaume, André, Claude et François. Guillaume et François moururent dans un âge peu avancé, laissant chacun un enfant naturel, le premier un garçon, le second une fille. Il ne resta qu’André, devenu seigneur de Balzac par la mort de son frère aîné, et Claude qui prit le titre de seigneur de Puy-de-Neuville, mais qui devint à son tour seigneur de Balzac, par transaction avec son frère, en date du 11 mai 1685 (2).

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André Guez, tout en abandonnant sa terre de Balzac, conserva la propriété de la maison de la ville, qu'il légua, l'année de sa mort, aux religieuses Carmélites d'Angoulême, par son testament olographe du 11 juin 1692, daté de la citadelle de Dunkerque dont il était gouverneur. La grosse que j'ai entre les mains avait été délivrée aux dames Carmélites par Jéhéu, notaire royal réservé à Angoulême. Voici le début de ce testament et le passage relatif à cette donation :

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« Au nom de la très saincte Trinité, Père, Fils et St

(1) Historiettes, notes 2 et 4 de la page 122 du tome V de la seconde édition.

(2) Voir pour tous ces détails le Tableau généalogique.

<«< Esprit, un seul Dieu en trois personnes, dans la foy du« quel je veux vivre et mourir.

« Je André de Guez ay fait mon testament et l'ay es«< crit et signé de ma propre main en la forme qui suit: « premièrement, je recommande mon âme à nostre bon « Dieu, implorant sa divine miséricorde, priant de tout « mon cœur la saincte Vierge, ma bonne maistresse, de «< m'assister de sa protection, le bien heureux St-Joseph, «< St-André mon patron et tous les saincts du Para« dis, etc...........

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«Je donne et lègue aux religieuses Carmélites d'An« goulesme ma maison située dans la paroisse de Sainct« Paul d'Angoulesme, et toutes les appartenances et dé« pendances d'icelle, à condition, et non autrement, de << donner à perpétuité à l'hôpital de la ville de Ruffec, << toutes les années, deux cents livres de rente pour ayder « à l'entretien des pauvres dudit lieu et autres gens <«< nécessiteux qui peuvent y passer; et à condition aussy « que mon espouse Marie Thomas (1) pourra entrer dans « leur maison et couvent toutes les fois qu'elle voudra, «et y aura une chambre et autre commodité pour s'y « loger tout autant de fois et pour aussy longtemps qu'elle « voudra. Veux aussy que toutes les religieuses Carméli«tes soient obligées à perpétuité de dire, tous les same« dis de chasque semaine, les Litanies de la saincte Vierge « et un de profundis à mon intention.......

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(1) Marie Thomas était fille de Paul Thomas de Girac, antagoniste de Costar dans la fameuse querelle qui s'éleva, en 1653, au sujet de Voiture et de Balzac.

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