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cherches suivies sur ce qu'aurait pu devenir la belle statue de l'Automne de notre sculpteur, que Blaise de Vigénère et Jules-César Boulenger affirment avoir admirée dans la grotte du château de Meudon.

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SÉANCE DU 5 JUIN 1846.

M. DE CHANCEL, Président, occupe le fauteuil.

M. Castaigne, Secrétaire, dépose sur le bureau une esquisse de moyenne dimension du buste de Balzac, due à M. Henri Magniant, né à Angoulême, élève de M. Rude; cette esquisse obtient les suffrages des membres présents à la séance, et l'assemblée émet le vœu que la Commune souscrive pour la plus forte partie des fonds qui seraient nécessaires pour l'exécution d'un buste de grandeur naturelle, et pourraient être complétés par une souscription des membres de la Société et des amis de la gloire du pays.

Trois membres de la Commission administrative des Hospices, qui assistent à la séance, font connaître à la Compagnie que cette Commission est dans l'intention de faire la demande à M. le Ministre de l'Intérieur d'un portrait de Balzac, destiné à être déposé à l'Hôpital, dont cet homme illustre a été l'un des bienfaiteurs; mais sur l'observation d'un membre de la Société, les honorables membres de la Commission des Hospices pensent qu'un buste placé dans la salle de leurs délibérations aurait quelque chose de plus solennel, et ils promettent d'insister auprès

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de leurs collègues pour que la demande adressée à M. le Ministre soit dirigée dans ce dernier sens.

M. le Secrétaire est prié, en conséquence, de demander à M. Henri Magniant, quelle serait la somme qu'il exigerait pour l'exécution de deux grands bustes de Balzac, l'un en marbre pour la Bibliothèque publique, et l'autre en bronze pour l'Hôpital.

M. le Secrétaire donne lecture d'une lettre adressée par M. le Ministre de l'Instruction publique à M. Tesnière, qui avait vivement sollicité une allocation pour la Compagnie : « J'apprécie les travaux de cette Société dont le zèle «< actif m'est connu, dit M. le Ministre, et je regrette « d'autant plus vivement qu'il ne me soit pas possible de << lui accorder dès à présent la subvention que vous deman<< dez pour elle. Malheureusement le fonds minime dont je pouvais disposer pour cet objet en 1846 est entièrement épuisé, et je ne puis que prendre note de votre demande « pour qu'elle me soit représentée l'année prochaine.»>

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M. Castaigne présente une plaque d'argent qui lui a été communiquée par M. Navarre, et qui fut trouvée en 1777 dans les fondations de la maison où est actuellement établi le Comptoir d'escompte de la Banque de France.

M. le Secrétaire donne verbalement sur ce sujet plusieurs renseignements, que l'assemblée le prie de vouloir bien rédiger et insérer dans la prochaine livraison du Bulletin.

M. Bolle entretient la Société de la destruction d'une ancienne statue trouvée dans la commune d'Anais; elle représentait un homme appuyé sur une roue, ayant un agneau à ses pieds.

Une conversation s'engage sur le Musée fondé par la So

ciété, et M. le Président propose de l'ouvrir au public le premier dimanche de chaque mois. Cette proposition est adoptée.

NOTA.-La plaque d'argent dont il est parlé dans le procès-verbal de la séance du 5 juin, a environ un millimètre d'épaisseur, un décimètre cinq millimètres de hauteur et six centimètres deux millimètres de largeur. Elle porte l'inscription suivante : « A. D. 1753°, R. Lud. 151 39°, ex Curid Parl. Consi. Engolismas missi pos. hanc columnam meridion. PP. DD. Lecler, Motteville; CC. DD. Aubin, Brayer, Petit, Poitvin, La Guillaumie, Jaquier, Fargonelle, S.-Euguet, Brisson, Langlois, Le Gras, Brochant, Boneuil, Téré, D'Abos, Fredy, Cochin, Flesselle, Chaillon. » C'està-dire « L'an du Seigneur 1753, le 39 du règne de Louis xv, des << Conseillers de la Cour de Parlement, envoyés à Angoulême, ont « élevé cette colonne méridienne. Présidents MM. Leclerc, <«< Motteville; Conseillers MM Aubin, Brayer, etc....... » Sur le derrière on a écrit avec la pointe d'un couteau: « Cette tablette « a été vue, en l'année 1777, à la fondation de la maison. Signé : « Monod fils. » La maison dont il s'agit ici et la petite plaque d'argent appartiennent aujourd'hui à Mme veuve Gilbert, née Monod.

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Voici ce que l'on lit à la page 316 de l'une des premières copies de l'ouvrage de M. Desbrandes, donnée sous le titre d'Histoire des antiquités d'Angoulême, 1781, MS. in-4° : « Sans parler de toutes « les maisons qu'on bâtit dans presque tous les quartiers de la ville, « je ne parlerai que de celle qui est à l'entrée de la place du Mûrier, « et sur laquelle il y a un méridien fait par un curé de La Roche<< foucauld en 1778 (1). Cette maison, qui a une des plus belles fa«< çades de la ville, fut bâtie dans les années 1777 et 1778. Dans son << emplacement étoit une ancienne maison fort basse, où les juges<< consuls ont longtemps tenu leur juridiction. La chambre où ils << tenoient leurs audiences n'avoit aucune ouverture sur la place; << et dans la partie extérieure il y avoit un méridien qui avoit été << fait par M. Binanville, Conseiller au parlement de Paris, qui étoit

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(1) On lit sur ce méridien: A DOM. RUPEFU. PASTORE. 1778.

« à Angoulême en 1752 (lisez 1733) avec quelques autres de son <«< illustre compagnie. Comme en démolissant l'ancienne maison, « on fut obligé d'ôter ce méridien, le propriétaire pour la satis<< faction du public fit faire celui qu'on voit aujourd'hui. »

Les Conseillers mentionnés par M. Desbrandes sont ceux qui figurent sur la plaque d'argent trouvée dans les fondements du pilastre qu'ils avaient élevé. Leurs noms ont été presque tous estropiés par le graveur; mais il serait facile de les rectifier d'après l'Almanach royal de l'époque. Parmi ces noms figurent celui de D'Abos qui était le nom de famille de M. Binanville, cité par M. Desbrandes comme étant l'auteur du cadran solaire ou méridien. Louis-Maximilien D'Abos de Binanville était en effet un véritable ami des sciences et des arts, qui, dans les loisirs de son exil, pouvait bien s'occude Gnomonique. C'est à lui que nous devons une Vue de la ville d'Angoulême, qu'il dessina pendant son séjour dans notre cité en 1753, et qu'il fit graver par B. Audran. Cette Vue, devenue rare, fut prise du côté de la borderie de Monseigneur l'Évêque, c'est-àdire du haut des Chaumes de Crage, vis-à-vis la maison qui appartient aujourd'hui à M. de Latouche et appartenait alors à l'Évêque d'Angoulême.

On s'explique facilement le séjour dans notre ville d'un certain nombre de Conseillers du Parlement, lorsqu'on se rappelle qu'en 1753 plusieurs curés Molinistes eurent l'audace de refuser les sacrements et même la sépulture aux personnes qui ne s'étaient pas confessées à des prêtres partisans de la trop fameuse bulle Unigenitus. Le parlement de Paris sévit contre ces turbulents ecclésiastiques avec une fermeté dont le gouvernement aurait dû lui savoir gré. Il n'en fut pas ainsi; et le roi eut la faiblesse d'envoyer en exil les membres de cette Cour suprême, dont deux Présidents et vingtdeux Conseillers arrivèrent, le 12 mai et les jours suivants, à Angoulême, d'où ils ne partirent qu'au mois d'août 1754. La plaque qui fait le sujet de la présente note est intéressante en ce qu'elle nous fait connaître, à l'exception de deux, les noms des honorables Conseillers qui se réfugièrent dans nos murs.

EUSEBE CASTaigne.

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RECHERCHES SUR LA MAISON

OU NAQUIT

JEAN-LOUIS GUEZ DE BALZAC,

SUR LA DATE DE SA NAISSANCE, SUR CELLE DE SA MORT,

ET SUR SES DIFFÉRENTS LEGS AUX ÉTABLISSEMENTS PUBLICS

ACCOMPAGNÉES

D'un Tableau généalogique de la famille Guez de Balzac.

,

:

Cet écrit n'est point une Histoire de la vie et des ouvrages de Balzac, monographie littéraire et bibliographique que je me propose de publier un jour et pour laquelle j'ai rassemblé de nombreux matériaux; c'est plutôt unesimple enquête sur quelques particularités peu ou point connues jusqu'à ce jour sur la maison où naquit notrè célèbre compatriote, sur la date de sa naissance, sur celle de sa mort, sur sa sépulture, et sur ses différents legs aux établissements publics. J'ai accompagné le tout d'un Tableau généalogique de la famille Guez de Balzac, résumé peu apparent d'un travail bien long et bien pénible. Je compte beaucoup sur l'intérêt qui s'attache à un nom illustre pour oser publier ces notes arides et même un peu désordonnées, recueillies en plus grande abondance que je n'avais lieu de l'espérer dans le début de mes recherches.

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