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«< 8. Et voici un cheval pâle; et celui qui le montait se << nomme la mort l'enfer le suivait. »>

:

« Notre gravure, malgré ses imperfections, nous dispense de tout commentaire. Nous ferons cependant observer que le sculpteur a même cherché à rendre les départs successifs selon l'ordre du texte sacré. Nous remarquerons aussi une inspiration originale. Ce n'est pas pour peser les ames que le terrible cavalier noir s'est armé de la balance: elle est devenue entre ses mains un instrument de supplice, et ses plateaux vides vont, dans un élan rapide, se briser sur la tête des méchants, l'éternité commence!

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Signalons un fait peu connu. La face de ce tombeau, adossée au chœur et masquée par des tapisseries, continue l'illustration du texte sacré. Nous avons pu voir ces reliefs protégés par leur position. A la corniche près, violemment brisée à coups de marteau, sans doute parce que sa saillie eût rompu les lignes carrées et plates du tapissier, cette face est parfaitement conservée, et permet d'admirer l'habileté pratique du maître unie à une composition savante et harmonieuse. »

Ainsi l'œuvre attribuée à notre compatriote serait l'un des rares exemples de la sculpture énergique à cette époque remarquable de la Renaissance, dont le caractère distinctif est l'élégance gracieuse et naïve. Espérons que M. l'abbé Texier nous fera bientôt connaître les précieux dessins qu'il possède des autres reliefs qui figurent sur ce magnifique tombeau, in exquisiti operis sepulcro (Gal. christ.).

EUSÈBE CASTAIGNE,

Bibliothécaire de la ville d'Angoulême, Secrétaire de la Société Archéologique et Historique de la Charente.

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63. – Les principales sources à consulter sur les Conciles provinciaux tenus en Angoumois, sont :

1° - Conciliorum omnium generalium et provincialium Collectio regia; Parisiis, è typ. reg., 1644, 37 vol. in-fol.

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2° Sacrosancta Concilia ad regiam editionem exacta, studio Ph. Labbei et Gabr. Cossartii, cum duobus Apparatibus; Lutetiæ-Parisiorum, 1671-72, 17 tomes en 18 vol. in fol. On peut y joindre le Supplementum publié par J.-D. Mansi, Lucæ, 1748-52, 6 vol. in-fol.

30-Collectio regia maxima Conciliorum, ab anno 34 ad annum 1714, curavit Jo. Harduinus; Parisiis, ex typ. regiâ, 1715, 12 vol. in fol.

4° - Concilia ad regiam editionem exacta, à Nic. Coleti; Venetiis, 1728 et seq., 25 vol., in-fol.

5o Sacrorum Conciliorum nova et amplissima Collectio, à J. Dom. Mansi ; Florentiæ et Venetiis, 1757 et seq., 31 vol. in-fol.

Tous les autres recueils du même genre, antérieurs ou postérieurs, même celui de Laurent Surius (Cologne, 1567, 4 vol. in

fol.); sont compris dans ceux que je viens d'énumérer. Quant au Dictionnaire portatif des Conciles (par Alletz), Paris, 1758 ou 1764, pet. in-8°, réimprimé en 1822 (Besançon et Paris, in-8°), c'est un ouvrage à peu près insignifiant.

J'indiquerai ici, à propos de chacun de nos Conciles, le volume et la colonne où il se trouve dans les Sacrosancta Concilia des PP. Labbe et Cossart, collection la plus répandue en France et la plus estimée. Le P. Labbe avait publié, pour faire connaître le plan de cet immense recueil, un volume intitulé Conciliorum generalium, nation., provinc., diœces., cum vitis epistolisque Rom. Pontifi cum, Historica Synopsis; amplissima collectionis... prima dolineatio; Lut. Paris., 1661, in-4° Il n'est pas inutile d'y jeter un coup-d'œil, même après avoir consulté le grand ouvrage, qui ne commença à paraître que dix ans plus tard. J'oubliais de dire qu'on peut aussi avoir recours aux Constitutiones Synodales Santonensis Ecclesiæ (Pictav., 1541, in-8°), dont les PP. Labbe et Cossart citent souvent un ancien manuscrit.

64.- Premier Concile d'Angoulême (1117).

Ce Concile ne figure pas dans le recueil des PP. Labbe et Cossart, mais il est relaté dans la Collection de J. D. Mansi (tom. XI, pag. 319).

Il fut tenu, l'an 1117, pour vider une difficulté qui s'éleva entre deux abbayes de Bretagne, celle de Rédon et celle de Quimperlay, à propos de certain lieu, nommé Belle-Isle, qui avait été donné à cette dernière dès sa fondation, et dont les papes Léon IX et Grégoire VII avaient transféré la propriété à l'abbaye de Rédon. On voit que ce fait n'intéresse en aucune manière l'histoire générale de l'Église, ni l'histoire particulière de notre Diocèse.

Ce Concile et le suivant furent probablement présidés par Gérard II, évêque d'Angoulême, en sa qualité de légat du St-Siége.

65.

Second Concile d'Angoulême (1118).

On ne sait de ce Concile que ce qui en est dit dans la Chronique de Maillezais, à l'année 1118: Tholosæ fuit Concilium, in quo confirmata est via de Hispania; et Engolismæ aliud, ubi archiepiscopus Turonensis et alii duo episcopi confirmati sunt: unus eorum

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Audebertus civitatis Agenno (pro Agennensis)....... (SS. Conc. P. Labbei et G. Cossartii, tom. X, col. 824; et Nova Biblioth. MSS. libr. du P. Labbe, tom. II, pag. 219).

66.

Troisième Concile d'Angoulême (1170).

La date de ce Concile n'est placée à l'an 1170, que parce qu'il est mentionné, dans le Cartulaire de l'Abbaye de Saint-Amant-de-Boixe, un pen avant la dédicace de l'église de cette abbaye, qui eut lieu cette même année.

On traita dans ce Concile d'une difficulté qui s'était élevée relativement à une donation faite à l'abbaye de Saint-Amant par un chevalier (miles), nommé Guillaume de La Prade. Bertrand, archevêque de Bordeaux, y assista avec ses suffragants, ainsi que Roger, sous-diacre de l'Église romaine et légat du Saint-Siége. On peut voir les détails de ce Concile dans la copie moderne du Cartulaire de StAmant-de-Boixe (pag. 120 et suiv.), qui se trouve aux Archives départementales de la Charente (Lettre H, no 421). Dans cette copie on lit Geraldus de la Prada, au lieu de Guillelmus, et Bernardus, au lieu de Bertrandus, qui était véritablement le nom de l'archevêque de Bordeaux. Il vaut donc mieux s'en rapporter à l'extrait donné par les PP. Labbe et Cossart (SS. Conc., tom. X, col. 1452), d'après l'ancien Cartulaire qui s'est perdu, où le passage cité se trouvait au fol. 77.

Du reste, c'est à tort que les savants éditeurs ont mentionné dans leur recueil (tom. X, col. 1451), à titre de Concile, la réu– nion d évêques et autres ecclésiastiques qui se fit sous la présidence de Bertrand, archevêque de Bordeaux, pour la dédicace de l'église de Saint-Amant-de-Boixe, le 17 des calendes de décembre (le 15 novembre) de la même année. Cette assemblée, où aucune question ne fut agitée, ne mérite pas plus d'être comptée parmi les Conciles, que toutes les réunions, plus ou moins nombreuses, qui eurent lieu en pareille circonstance, pendant toute la durée du moyen-âge. (Voir pag. 131 et suiv. de la copie moderne du même Cartulaire qui sera décrit plus loin, Subd. E.)

67. - Premier Concile de Cognac (1238).

Nous possédons en entier les actes de ce Concile, divisés en

trente-huit Chapitres ou Canons (SS. Conc. P. Labbei et G. Cos sartii, tom. XI, col. 556 et seq.). Ils ont pour but de réformer différents abus qui s'étaient introduits dans le Clergé et particulièręment dans l'administration de la justice.

Voici ce que j'y trouve de plus intéressant à signaler : — Le Chapitre VI exige qu'il y ait dans chaque chapellenie un sceau destiné à donner de l'authenticité aux assignations: Undè statuimus quod quælibet capellania habeat sigillum proprium, in quo tales litteræ sint insculptæ, Sigillum capellaniae N. ad citationes, capellaniæ expresso nomine, non personæ. - Les Chapitres XII et XIII défendent aux moines et aux prêtres de faire l'office d'avocats et de procureurs, ne pro aliquibus advocati existant et procuratores, seu defensores. Le Chapitre XIV recommande de donner aux pauvres ce que nous appelons aujourd'hui des avocats d'office: Mandamus ut si aliqui pauperes sint, qui pro paupertate advocatum habere non possint, det ipsis curia advocatum, si causa indiget advocato.- Le Chapitre XXIV défend aux moines de posséder aucun pécule, sous peine de privation de sépulture: Proprium autem vel peculium nulli habeant; quod si fortè in morte habere inventi fuerint, christiana careant sepulturá. Enfin le Chapitre XXVIII leur fait défense de manger de la viande hors du monastère, sub pœna excommunicationis districtiùs inhibentes ne in domibus laïcorum eas (carnes) comedant ullo modo.

A la fin des actes du Concile, est écrit: Actum apud Campinacum, die Lunæ post octavam Pascha (12o die Aprilis) anno Domini MCCXXXVIII, præsidente domino G. (Geraldo de Malâmorte), Burd. archiepiscopo. Le véritable nom latin de Cognac est Copriniacum; néanmoins les PP. Labbe et Cossart ont eu raison d'interpréter le mot Campinacum par Cognac, puisque dans l'ancien manuscrit des Constitutions de l'Église de Saintes, qui leur a servi pour l'impression du présent Concile, il est intitulé apud Cognac. Du reste le savant Laurent Bouchel avait adopté cette maniére de traduire dans ses Decreta Ecclesiæ Gallicana, Parisiis, 1609 et 1621, in-fol.

68. Second Concile de Cognac (1255).

Les trente-neuf Canons de ce Concile sont entièrement imprimés

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