Au temps du romantisme: études pittoresques et littéraires

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E. Sansot, 1909 - 259 pages
 

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Page 52 - J'ai vu la Paix descendre sur la terre, Semant de l'or, des fleurs et des épis ; L'air était calme, et du dieu de la guerre Elle étouffait les foudres assoupis. « Ah ! disait-elle, égaux par la vaillance, Français, Anglais, Belge, Russe ou Germain, Peuples, formez une sainte alliance, Et donnez-vous la main.
Page 49 - Un conquérant, dans sa fortune altière, Se fit un jeu des sceptres et des lois, Et de ses pieds on peut voir la poussière Empreinte encor sur le bandeau des rois.
Page 51 - Oui, voilà les rives de France; Oui, voilà le port vaste et sûr, Voisin des champs où mon enfance S'écoula sous un chaume obscur. France adorée! Douce contrée! Après vingt ans enfin je te revois; De mon village Je vois la plage, Je vois fumer la cime de nos toits.
Page 107 - On ne saurait s'y prendre de trop de façons et par trop de bouts pour connaître un homme, c'est-à-dire autre chose qu'un pur esprit. Tant qu'on ne s'est pas adressé sur un auteur un certain nombre de questions et qu'on n'ya pas répondu, ne fût-ce que pour soi seul et tout bas, on n'est pas sûr de le tenir tout entier, quand même ces questions sembleraient le plus étrangères à la nature de ses écrits : — Que pensait-il en religion?
Page 42 - ... l'illustre chansonnier. Une tête chauve, un air un peu rustique, mais fin et voluptueux, annoncent le poète. Je repose avec plaisir mes yeux sur cette figure plébéienne, après avoir regardé tant de faces royales; je compare ces types si différents : sur les fronts monarchiques on voit quelque chose d'une nature élevée, mais flétrie, impuissante, effacée; sur les fronts démocratiques paraît une nature physique commune, mais on reconnaît une nature intellectuelle, haute : le front...
Page 127 - Je te dirai le fin mot à toi seul : c'est par religion que je veux absolument me marier et que je m'y donne tant de peines. Il faut enfin ordonner sévèrement son inutile existence selon les lois établies, divines ou humaines, et, d'après ma doctrine, les humaines sont divines. Le temps s'écoule, les années se chassent, la vie s'en va, profitons du reste; donnons-nous un but fixe pour l'emploi de cette seconde moitié et que ce but soit le plus élevé possible, c'est-à-dire le désir de nous...
Page 53 - Viens reposer dans l'asile des arts. Retourne boire à la Seine rebelle, Où , tout sanglant, tu t'es lavé deux fois. Hennis d'orgueil, ô mon coursier fidèle ! Et foule aux pieds les peuples et les rois. Comme en un fort, princes, nobles et prêtres, Tous assiégés par des sujets souffrants, Nous ont crié : Venez, soyez nos maîtres; Nous serons serfs pour demeurer tyrans.
Page 107 - ... plus étrangères à la nature de ses écrits : — Que pensait-il en religion ? — Comment était-il affecté du spectacle de la nature ? — Comment se comportait-il sur l'article des femmes ? sur l'article de l'argent ? — Etait-il riche, était-il pauvre ? — Quel était son régime, quelle était sa manière journalière de vivre ? etc. — Enfin, quel était son vice ou son faible ? Tout homme en a un.
Page 50 - J'ai mon drapeau dans ma chaumière. Quand secoûrai-je la poussière Qui ternit ses nobles couleurs ? II est caché sous l'humble paille Où je dors pauvre et mutilé, Lui, qui, sûr de vaincre, a volé Vingt ans de bataille en bataille ! Chargé de lauriers et de fleurs II brilla sur l'Europe entière. Quand secoûrai-je la poussière Qui ternit ses nobles couleurs ? Ce drapeau payait à la France Tout le sang qu'il nous a coûté.
Page 119 - Après tout, ôtez le ciel d'Italie et le costume de Procida, ce n'est qu'une aventure de grisette, embellie et idéalisée par l'artiste, élevée après coup aux proportions de la beauté, mais une de ces aventures qui ne laissent que trop peu de traces dans la vie, et qui ne se retrouvent que plus tard dans les lointains de la pensée, quand le poète ou le peintre sent le besoin d'y chercher des sujets d'élégie ou de tableau. Il en est autrement de la femme qui fut chantée sous le nom d'Elvire.

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