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A l'issue du concours, un déjeuner intime, offert par le Directeur, a réuni à l'hôtel du Lion-d'Or les membres de l'Association Normande et les membres des différents jurys du concours agricole M. le comte de Saint-Quentin, sénateur, M. le Maire de Bayeux et quelques autres notabilités.

Après le banquet, les membres de l'Association Normande, qui avaient prié leurs invités de prendre place au milieu d'eux, ont été photographiés dans la cour de l'hôtel par un photographe amateur de la région dont le talent est universellement connu.

Puis M. de Longuemare a invité ses collègues à venir voir la cathédrale.

Ils y ont été reçus par M. le chanoine Deslandes qui leur a fait visiter le monument dans tous ses détails et en leur donnant les explications techniques les plus intéressantes. Ils ont vu le trésor, la crypte, les inestimables manuscrits du chapitre gardés dans une des tours, enfin la bibliothèque du chapitre, dont ils ont fort admiré l'architecture, un des spécimens les plus purs et les mieux conservés du XVe siècle que l'on connaisse.

4 JOURNÉE, SAMEDI 21 JUILLET

SÉANCE DU SOIR

Clôture des Enquêtes.

La séance de clôture du Congrès a eu lieu à 8 heures 1/2, à la salle Saint-Laurent. M. de Longuemare, sous-directeur, donne la présidence à M. JoretDesclosières, président de la Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Bayeux.

Au début de la séance, M. Desclosières remet des médailles à MM. Anquetil, inspecteur de l'Association Normande et secrétaire de la Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Bayeux; Garnier, secrétaire, et Loisel, trésorier de la même Société. En quelques paroles aimables, M. Desclosières remercie ses collègues du concours qu'ils lui ont prêté.

M. de Longuemare donne ensuite lecture de la très intéressante étude ci-après, qui lui a été envoyée par M. Travers, archiviste de l'Association Normande, en ce moment à Vichy.

NOTES

SUR LA DATE ET LES ORIGINES

DE LA

TAPISSERIE DE BAYEUX

Par M. Émile TRAVERS,

Directeur-adjoint de la Société française d'Archéologie,
Secrétaire de la Société des Antiquaires de Normandie.

Entre les objets mobiliers que le moyen âge nous a légués, le plus important, the noblest, comme a écrit un Anglais, est à coup sûr la Tapisserie de Bayeux. Les archéologues sont unanimes à le proclamer, frappés qu'ils sont par la variété et le haut intérêt des renseignements qui s'y trouvent réunis sur quelques mètres de toile.

Bien des fois, depuis tantôt deux siècles, on a minu tieusement décrit ce qu'on a le grand tort d'appeler la Tapisserie de la reine Mathilde. Les membres du Con grès de l'Association Normande l'ont examinée avec la vive curiosité qu'elle inspire. Ils connaissent de longue date les recherches de Lancelot, de Montfaucon, de Ducarel, de l'abbé De La Rue, de Léchaudé d'Anisy. d'Achille Jubinal, de Stothard, du chanoine Laffetay, de Fowke, ainsi que d'une foule d'érudits français et anglais, et celles toutes récentes de M. Marignan et du professeur danois Johannès Steenstrup, auteur

d'études approfondies sur les Northmen et les premiers successeurs de Rollon. Nos confrères savent ainsi quelles polémiques ardentes ont soulevées la date et l'origine de la Tele du conquest de l'Angleterre ou la Toilette du duc Guillaume, comme on lit dans les inventaires du XVe siècle du trésor de l'église cathédrale de Bayeux.

Je n'entreprendrai donc pas ici la description ni l'histoire de la fameuse Tapisserie, longtemps oubliée dans le coin d'un grenier. Encore moins essaierai-je de relever les détails historiques, les scènes de mœurs, les mille et une indications précieuses qu'on y trouve et que, parfois, on chercherait vainement. ailleurs. Je me proposais d'exposer tout cela devant le Congrès avec les développements que le sujet exige. Malheureusement, et à mon très grand regret, je suis loin de mes affectionnés confrères, loin de la Normandie et. qui pis est, loin de mes livres et des notes que je m'efforce de compléter depuis bien des années. Me voici donc réduit à m'excuser de mon absence et à solliciter l'indulgence de mes amis pour les fautes de mémoire que je vais probablement commettre et que je devrai rectifier plus tard.

Qu'on veuille bien, par conséquent, considérer ce qui va suivre comme de simples notes, écrites à bâtons rompus sur la table d'un casino de ville d'eaux, où manque, d'une manière par trop absolue, tout élément d'information à l'usage de l'archéologue et de l'historien.

Il convient de rectifier avant tout cette appellation injustifiable et doublement erronée de Tapisserie de

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