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construction, ce que notre « Illustration » est pour le pittoresque de la vie générale de l'Europe. L'abonnement court de janvier à décembre. Chaque volume composé de 50 livraisons..... 35 fr

Notre-Dame de REIMS, par PROSPER TARBÉ. Seconde édition. Un volume grand in-18 de 160 pages avec un plan, 6 gravures sur acier et 25 gravures sur bois. Histoire et description de l'admirable édifice. Cette monographie est une œuvre littéraire plutôt qu'archéologique; c'est une sorte de discours sur la cathédrale de Reims. La littérature est bonne, mais pas trop n'en faut; une substantielle description, comme celle des tombeaux de Saint-Denis, par M. de Guilhermy, eût mieux fait notre affaire. Les phrases encombrent donc un peu ce petit livre et ne laissent pas assez de place à la description technique. En iconographie, M. Tarbé a le tort de répéter les erreurs d'autrui et de ne rien scruter par lui-même. Ce livre en appelle un autre, soit de M. Tarbé, soit de quelque archéologue champenois, et nous indiquerions comme un bon modèle à différents égards celui de M. l'abbé Bulteau sur Notre-Dame de Chartres. Du reste, cet ouvrage de M. Tarbé a bonne mine beau papier, belle impression, gravures intéressantes. En format in-48, 5 fr. ; en format grand in-8°, gravures sur chine. . . 12 fr.

Les églises de L'ARRONDISSEMENT D'YVETOT, par M. l'abbé COCHET. Deux volumes in-8° de 378 et 434 pages avec des gravures sur bois dans le texte. M. l'abbé Cochet poursuit avec une rare patience la statistique aes monuments religieux de la Seine-Inférieure; après les arrondissements de Dieppe et du Havre, voici celui d'Yvetot, en deux volumes compactes, comme ses aînés. L'architecture, les tombeaux, les vitraux, les inscriptions, l'ornementation, l'ameublement, les artistes, les usages liturgiques, les coutumes locales, etc., tout est consigné dans cet ouvrage où les descriptions archéologiques sont complétées et contrôlées par les chartes et les chroniques. Le style de M. Cochet n'a rien perdu de son éclat, mais il a gagné en précision, et cette façon d'écrire, agréable et instructive à la fois, est un des meilleurs modèles qu'on puisse offrir aux jeunes archéologues. Il faut, en effet, que l'archéologie chrétienne soit savante sans être ennuyeuse. On connaît l'abondance et la variété des monuments de la Seine-Inférieure, aussi ces deux nouveaux volumes sont, on peut le dire, saturés de faits intéressants.... 40 fr.

OBSERVATIONS Sur les livres liturgiques du diocèse de Soissons, par M. JULES LECLERCQ DE LAPRAIRIE, président de la Société archéologique de Soissons. In-8° de 22 pages. Cette petite mais trop courte histoire des livres liturgiques d'un diocèse, montre combien l'histoire générale aurait de faits importants à recueillir si elle récoltait ainsi les anciens usages et les anciennes prières de nos diocèses. La messe propre au jugement par l'eau froide, la bénédiction du lit nuptial, la bénédiction d'un bourdon de pèlerin, et autres usages existant encore au XIe siècle, rappellent la foi absolue des populations, la simplicité des mœurs, l'héroïsme des pèlerinages lointains. 4 fr. 25 c. PROCESSIONALE ROMANUM, édition de Liége, 4852. In-12 de 204 pages avec la notation. 4 f. 50 c. GRADUALE ROMANUM. édition de Liège, 1851. In-12 de 672 pages avec la notation.. 6 fr. 50 c. VESPERALE ROMANUM, édition de Liége, 1850. In-12 de 667 pages avec la notation. Pour la notation du plain-chant, ordinairement si défectueuse en France, ces éditions belges attestent une habileté d'exécution qui serait facilement parfaite si l'on voulait... 6 fr. 50 c.

LES VRAIS PRINCIPES de l'architecture ogivale ou chrétienne et leur renaissance au temps actuel, par PUGIN, complété par KING. Traduction française. Un volume grand in-4° de XLVIII et 243 pages avec nombreuses gravures sur bois dans le texte, et 71 grandes planches hors du texte et dont quelques-unes sont en couleur. Voici une indication sommaire des chapitres qui composent cet ouvrage : Nécessité de restaurer l'architecture chrétienne. Exposition des vrais principes de l'architecture ogivale. Ouvrages en pierre, en métal et en bois. Tapisseries. Soieries. Tentures de

rideaux et franges. Carreaux en terre cuite. Vitraux. Tombeaux et dalles funéraires. Convenance dans la décoration. Inventions modernes. Mécanique appliquée à l'art et notions erronées de notre époque. Diverses parties d'une église, leur usage spécial. Sentiments qui ont produit les grands édifices du moyen âge. Résultat de l'adoption du principe païen. Contraste de l'art chrétien et de l'art païen dans les églises, les monuments funéraires, les vêtements sacerdotaux, l'orfévrerie. Emblèmes de Notre-Seigneur, de la sainte Vierge et des saints. Musique religieuse et buffets d'orgue. Savonarole et sa doctrine sur l'art chrétien. — Livre de polémique en partie, c'est en même temps un ouvrage pratique et d'où l'on déduit de la science, de l'archéologie du moyen âge, les principes à suivre dans la rénovation de l'art moderne. Si, des différents volumes des «< Annales », on faisait un extrait en un volume unique, on aurait à peu près l'ouvrage de Pugin ainsi refait par M. King. Certes, toute cette archéologie anglaise est un peu troubadour c'est du flamboyant et du xve siècle, plutôt que du xire et du xine; cependant il y a là d'excellents conseils et des renseignements aussi curieux qu'utiles. Cette traduction française a été reçue avec une faveur telle, qu'elle est à peu près épuisée. Texte et planches....

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.... 30 fr.

BULLETIN MONUMENTAL, collection de mémoires et de renseignements sur la statistique monumentale de la France, par les membres de la société française pour la conservation des monuments, publié par M. DE CAUMONT. Année 1852. Un fort volume in-8° de 640 pages enrichies d'un grand nombre de gravures sur bois. MM. de Caumont, Cochet, Chaudruc de Crazannes, de Surigny, Victor Petit, F. de Roisin, H. Sauvage, J. de Fontenay, Raymod Bordeaux, George de Soultrait, L. Rostan, Dupuis, Alary, Ed. de Barthélemy, de Bonneuil, E. Hucher, Geslin de Bourgogne, Thiollet, Quantin, A. Voisin, Vieillard, Stanislas de Saint-Germain, G. Bouet, Durand, Pelet, Mgr Muller, Mme Philippe-Lemaître, ont donné à ce volume des mémoires ou des notices d'une certaine importance sur les découvertes d'antiquités, les inscriptions, les monnaies et les sceaux, les constructions proprement dites, l'iconographie, l'ameublement des églises, les carrelages historiés, la statistique monumentale de la France, le chant ecclésiastique. Un jour cette collection du « Bulletin monumental » sera l'un des ouvrages les plus recherchés par tous ceux qui s'occupent d'archéologie du moyen âge; nous dirons même avec plaisir que chaque volume gagne successivement en importance et en faveur. Ce volume, comme chacun des précédents....

... 15 fr.

ANNUAIRE des cinq départements de l'ancienne Normandie, publié par l'ASSOCIATION NORMANDE. Année 1853. In-8° de LXXVI et 623 pages. L'archéologie, puisque M. de Caumont est l'âme de cette Association normande, occupe une place importante dans cet « Annuaire ». M. de Caumont y a donné, en texte et gravures sur bois, la statistique ripuaire de la Dive; M. L. de Glanville, une promenade archéologique de Fécamp à Rouen. L'industrie, l'agriculture, l'économie sociale, la biographie de plusieurs savants, occupent le reste du volume.

... 5 fr.

ANNUAIRE DE L'Institut des PROVINCES et des Congrès scientifiques. Année 1853. In-42 de xxxI et 402 pages. Voici les principaux travaux que contient ce petit volume, si bien rempli et où l'on sent à chaque page l'inspiration de M. de Caumont : Mémoire de M. Quantin sur l'exploitation du fer dans le département de l'Yonne et les pays voisins, dans les temps anciens et au moyen àge; Mémoire de M. Duchatellier sur les langues et les monuments de l'Orient; Rapport de M. le comte d'Héricourt sur l'étude de la géographie des Gaules; Mémoire de M. le marquis de Chennevières sur l'enseignement de l'art à donner au clergé, sur les encouragements à donner aux artistes des départements; Mémoire de M. l'abbé Chavin de Malan sur les industries exercées par les moines; Rapport de M. l'abbé Lecanu sur les travaux des sociétés savantes des départements; Assises et congrès scientifiques; Les arts à Toulouse.....

3 fr. 50 c.

BULLETIN HISTORIQUE de la Société des antiquaires de la Morinie. Par cahiers trimestriels de 30 pages in-8°. Le dernier trimestre de 1852 contient une des plus curieuses notices que nous

ayons encore trouvées dans les publications de ce genre: c'est le récit, appuyé sur les pièces contemporaines et techniques, de la translation à Saint-Omer du portail de la cathédrale de Thérouanne. Ce récit est tiré, par M. L. Deschamps de Pas, des registres capitulaires de SaintOmer et des comptes du receveur de la fabrique de la collégiale. Cette dépose en 1553 et le transport des sculptures de Thérouanne qui sont nommées, et dont les fragments existent encore dans l'église actuelle de Notre-Dame de Saint-Omer, sont des faits des plus intéressants pour l'histoire des arts en France. L'abonnement à chaque volume du « Bulletin historique de la Morinie ».. 6 fr. Jeanne d'Arc était-elle Française? Réponse au mémoire de M. Henri Lepage, intitulé « Jeanne d'Arc était-elle Lorraine? », par Athanase Renard. In-8" de 34 pages. Le Champenois M. Renard revendique Jeanne d'Arc pour lui comme le Lorrain M. Lepage avait confisqué l'héroïne à son profit..... 4 fr. 50 c. LANGE DE LA MALTIÈRE, le véritable inventeur du Mégascope, par M. Léon de DuranVILLE. In-8° d'une feuille. Travail d'idées et de style.....

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4 fr.

Dessin pour le nouveau pont de WESTMINSTER. Chromolithographie, haute de 35 centimètres, longue de 92, par M. E. GANDELL. Devant le nouveau Parlement de Londres, construit et décoré en style ogival par les architectes Barry et Pugin, s'étend un vieux pont moderne qui tombe en ruines et qu'il s'agit de remplacer. M. Gandell a pensé qu'il fallait au palais en ogive un pont ogival, et c'est dans ce style qu'il a conçu son vaste projet. C'est une immense galerie couverte, éclairée sur la Tamise par 482 ouvertures en ogive. Le pont se partage en trois sections qui se relient, aux extrémités et au centre, par quatre piles, dont la forme et la physionomie rappellent les tours mêmes du Parlement nouveau. Si jamais ce projet se réalise, Londres possédera un ensemble vraiment extraordinaire de constructions modernes en style ogival, ensemble qui couvrira des kilomètres de terrain; en son genre, ce sera un palais de cristal, mais un palais solide et fixe, bâti en belles et bonnes pierres de taille et non en fer et verre seulement comme la serre chaude de l'Exposition générale. Ce projet fait honneur à M. Gandell, et nous en souhaitons vivement la réussite; on verrait alors à quoi peut servir, pour les constructions modernes, l'étude de l'architecture civile et domestique du moyen âge. Quand la France fera-t-elle des ponts gothiques à l'imitation de ce curieux projet? Comme planche, cette vaste chromolithographie est d'un charmant aspect : la brume de l'air, la transparence des eaux, la solidité des constructions, font de ce dessin un véritable chef-d'œuvre. C'est une planche à encadrer pour en orner une chambre ou un salon. . 7 fr.

NOTRE-DAME DE CHARTRES. Dessin par M. PAUL DURAND, lithographie sur douze pierres par M. E. BEAU, impression en couleur par M. A. BRY. La Notre-Dame de Chartres, dite la « Vierge Noire », est une des plus révérées de France. Marie, assise sur un trône, tient sur ses genoux l'enfant Jésus qui bénit de la main droite et pose la gauche sur un globe. De la main droite, la Vierge tient un objet qui a l'air d'un cœur et qu'on dit être une figue. Nous ne doutons pas de la fidélité du dessin, et cependant ce fond de ciel où se détache le groupe, cette espèce de terrain où pose le trône, nous inspire des soupçons. Dominé par un grand respect religieux pour cette statue, nous n'avons pas encore étudié cette figure sur place, et nous ne saurions dire si le dessin que nous annonçons est bien exact; nous n'oserions même affirmer l'époque du groupe. Quoi qu'il en soit, c'est une bonne idée d'avoir reproduit une Vierge aussi justement illustre; il a là un modèle que nos sculpteurs chrétiens doivent étudier. Nous aurions seulement désiré qu'on y mît un peu moins de pittoresque, car la suprême exactitude est la suprême qualité de pareilles représentations. La chromolithographie a 43 centimètres de large sur 22 de haut. . .

4 fr.

CHASSE DE SAINT ÉLEUTHÈRE

I.

Depuis les Égyptiens, qui embaumaient les morts et leur élevaient des pyramides gigantesques, jusqu'aux mausolées de nos grands hommes; depuis le vieux conquérant Sésostris, si magnifiquement inhumé, jusqu'au tombeau du grand conquérant moderne apporté avec tant de pompe de son rocher désert; depuis l'origine du monde jusqu'à nos jours, il est une coutume constante, universelle c'est celle d'honorer la mémoire de nos semblables moissonnés par la mort. Tous les peuples et tous les siècles sont unanimes sur ce point; s'ils ont varié pour la forme, ils se sont accordés par le but et dans l'idée fondamentale, qui est le respect du vivant pour le mort.

Ce respect, ces antiques sépultures égyptiennes ou étrusques, ces cérémonies funèbres si pompeuses chez les Romains, ces tombeaux élevés aux portes de nos villes, ces cimetières touchants de nos campagnes seraient au besoin une preuve de l'immortalité de l'âme; car, si cette partie immatérielle de notre être ne survivait pas à son enveloppe matérielle, comment expliquer ces honneurs rendus au corps devenu la pâture des vers, « vermibus esca datus», à cette chaire corrompue, à ces cendres inanimées, à ce je ne sais quoi qui n'a plus de pom dans aucune langue, selon l'expression de Bossuet.

Cette coutume de respecter les morts, suivie chez toutes les nations civilisées, a été non-seulement observée par le peuple chrétien, mais élevée par lui à un degré inconnu jusqu'alors. Nos dogmes spiritualistes l'y portaient plus qu'aucune autre doctrine. Les autres religions se bornaient à conserver la dépouille mortelle et à lui élever une demeure fastueuse, comme faisaient les Égyptiens au dire d'Hérodote. Le christianisme alla plus loin: il ne se borna pas à conserver l'enveloppe humaine, il la proposa au respect et à la vénération des hommes. Pour lui, la mort a perdu son aiguillon : « Ubi est, mors, stimulus

XIII.

8

bune? » Dane dra udlaga «puritualietes, la mort, c'est la vie: la fin des justes est le comm ncement de leur béatitude. Ce ne sont pas lement des héros que la regon chrétienne adore, ce sont des saints qu'elle vénère. Les païens s'étaient contenta d'inhumer les corps avec soin; les chrétiens, dirigés par la croyance que les corps des saints seront revêtus de lumière et d'incorruptibilité, les conservent avec respect et leur attribuent une vertu surnaturelle. Les théologiens du moven age, comme saint Thomas et saint Bernard, se sont plu à énumérer les beatitudes des corps des saints; ils en comptent sept, qui sont la beauté, Pagilité, la force, la liberté, la santé, la volupté, la durée. « Ces béatitudes, représentées avec tant de noblesse au portail septentrional de Chartres', contrastent singulièrement, à l'avantage du christianisme, avec la peinture que fait Virgile des Champs Elysées. » La cathédrale de Tournai renferme aussi une chapelle du xm siècle consacrée au triomphe de la mort; elle est décorée d'images et d'inscriptions qui respirent le spiritualisme le plus ardent. En un mot, le respect antique a quelque chose de positif et de borné, comme les systèmes patens; la vénération chrétienne respire le spiritualisme le plus pur. Entre l'une et l'autre doctrine, il y a autant de différence qu'il y en a entre une momie égyptienne, déposée avec soin dans les profondeurs obscures d'un hypogée, et la chasse brillante exposée à la vénération des fidèles sous les voûtes aériennes de l'église ogivale.

Les tombes des premiers chrétiens étaient simples et modestes, comme il convenait à une religion persécutée. C'étaient des sarcophages en pierre, qu'on dérobait à la vue des persécuteurs dans l'obscurité des catacombes. Ces tombeaux vénérés, des martyrs et des vierges saintes, servaient de tables pour la célébration des mystères, et c'est de là que nos autels ont pris et gardé leur forme jusqu'à nos jours.

Quand la religion chrétienne monta sur la trône avec Constantin, et qu'elle embellit du prestige des arts les temples élevés au vrai Dieu, elle y réserva une place privilégiée aux glorieux confesseurs de la foi alors triomphante. Les corps des saints ornèrent l'autel du temple magnifique, comme ils avaient sanctifié la table plus simple des catacombes. Ils formèrent le trésor le plus précieux et le plus estimé des églises et des monastères; en posséder seulement une partie était regardé comme une faveur qu'on ne pouvait acheter trop cher, puisqu'elle était la source des bénédictions du ciel. Aussi pourrions-nous citer de nombreux exemples qui prouveraient quel prix on attachait à la possession des reliques. Des princes les achetaient en cédant des propriétés et des trésors.

4. Your, chats les « Annales archeologiques », volume VI, pages 49, 50 et 51, la gravure de ces Beatitudes on Vertus, qui sont au nombre de quatorze.

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