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Dessine par Ami.

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MODÈLES D'ÉCLISES

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de la bonne science et de la meilleure hospitalité. Voici le programme des questions principales qui seront discutées dans les sections d'histoire, d'archéologie, de littérature et de beaux-arts :

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La domination romaine a-t-elle été avantageuse ou nuisible au développement de la population de la Gaule-Belgique? - Quel fut le premier établissement du Christianisme dans la Gaule-Belgique? Jusqu'à quel point le polythéisme romain y avait-il pénétré? Jusqu'à quelle époque continua la lutte entre le polythéisme et le christianisme? - Quelle fut, par rapport à l'affermissement du christianisme, à la civilisation et à l'agriculture, l'influence des monastères fondés avant le VIIIe siècle?-Rechercher les causes qui ont amené dans la Gaule-Belgique, aux vie et viie siècles, des missionnaires scoto-irlandais. Quels ont été les résultats de leurs prédications? Le christianisme était-il plus développé à cette époque de l'autre côté du détroit? - Étudier sous quelle influence les noms de lieux de la Gaule-Belgique ont été formés. Retrouve-t-on, dans les pratiques superstitieuses répandues dans les villages de la Gaule-Belgique, des vestiges du culte des peuples qui ont habité anciennement cette contrée? Signaler les premiers documents historiques, les premières poésies, les premiers actes rédigés dans les deux langues flamande et wallonne? - Quels sont les monuments qui attestent le passage de saint Bernard dans le nord de la France et les pays limitrophes? - Donner un aperçu de la formation progressive et de l'administration des villages. — Y a-t-il dans le nord de la France des inscriptions qui se rapportent à des divinités topiques ou locales? A quelle époque peut-on rapporter les tombeaux en plomb? Sont-ils exclusivement chrétiens? A quel caractère peut-on reconnaître les différentes époques auxquelles ils appartiennent? — A quelle époque doit-on faire remonter l'introduction du monnayage chez les Atrébates et les Morins? A-t-il existé des monnaies de verre chez les Gaulois, spécialement chez les Gallo-Belges? Quel était le caractère des sceaux avant l'adoption générale des armoiries? — Existe-t-il, dans les contrées qui faisaient autrefois partie de la Gaule-Belgique, des édifices du moyen âge authentiquement antérieurs au xe siècle! Quels sont-ils ? Quels sont leurs caractères? Quelles sont dans ces mêmes contrées les églises non voûtées? Quelles sont leurs dates? Leurs nefs sont-elles supportées par des colonnes ou des piliers, ou par une alternance des unes et des autres? Y a-t-il dans ces mêmes contrées des cryptes, des chœurs à l'ouest des églises, des corniches à petits arceaux ou autres parties communes aux églises romanes de l'Allemagne? Quelle en est la date? L'emploi du style ogival a-t-il été généralement adopté à la même époque dans toutes les parties de l'ancien comté de Flandre? L'occupation, par les armées anglaises des diverses provinces françaises, a-t-elle apporté des modifications au style ogival des monuments du xiv siècle, et ces modifications constituent-elles un style particulier? — Comment était organisé au moyen âge le système de surveillance employé pour la conservation des monuments religieux? - Rechercher et décrire la forme des autels depuis l'origine du christianisme jusqu'au xve siècle. - Tracer l'aperçu historique des écoles et associations littéraires qui ont existé dans le nord de la France et dans la Belgique. Quels sont les mots et locutions qui appartiennent en propre au patois artésien, et qui ne se rencontrent point dans les provinces voisines? - Déterminer l'influence que les Trouvères du nord de la France ont exercée sur la formation de la langue française. — Quelle a été l'influence des premiers traducteurs français sur la formation de notre langue? Les représentations des mystères furent très-nombreuses en Artois au xve et au xvIe siècle. Indiquer les documents inédits qui permettraient de faire l'histoire de l'art théâtral dans ce pays pendant cette période. - L'art dramatique peut-il devenir véritablement utile aux bonnes mœurs, et quelle direction peut-il recevoir pour atteindre ce but? — Histoire des beaux-arts dans le nord de la France. - Exposer les principes de la musique des anciens Grecs et les emprunts que lui ont faits le plain-chant et la musique liturgique. - Quelle a été l'influence exercée par les Trouvères sur la musique du xie et du XIIe siècle, sous le rapport de la mélodie et de l'harmonie? — Des musées de département, de leur but et de leur utilité; réformes et améliorations que l'on pourrait introduire dans leur organisation. Quelles sont les

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tendances de la peinture au XIXe siècle et, parmi ces tendances, quelle est la meilleure? -Comment pourrait-on régénérer la peinture religieuse, et quelle direction conviendrait-il de lui donner dans l'intérêt même de l'art? »

Les joueurs de personnages lillOIS AU XIV SIÈCLE. - Il est à croire que la ville de Lille est la première cité française où les légendes saintes et les « Gestes » de la chevalerie ont été publiquement représentés par des acteurs laïcs. En effet, dans les registres aux comptes de cette célèbre capitale de la Flandre, registres que M. Bernard, archiviste, nous a communiqués avec une obligeance dont nous conserverons toujours un reconnaissant souvenir, nous lisons:-1348. « A Pierot « qui esposoit les Évangilles, donnet par eschevins vIII 8. » — 4354. « A viii arbalestriers et 1 con& nestable, qui double, qui wetièrent à ш portes, quant on jua dou jeu de Ste Katerine, à cascun « XII truffes, vallent parmi le connestable XVI s. fors. » (Ailleurs : « le truffet pour 1 tournois. ») « Pour vin, fruit et fromage, que no signeur despensèrent, quant on jua audit jeu, xvIII s. fors. » Ainsi, dès 1354, le jeu, ou plutôt le mystère, l'histoire de sainte Catherine attirait dans la riche ville de Lille une foule telle, que « le magistrat » se voyait forcé de faire garder les portes, par mesure de prudence. Il est à observer, aussi, que la manière dont s'exprime l'argentier nous donnerait le droit de supposer que ces représentations, si éminemment populaires, n'y étaient pas nouvelles. Les recherches de M. Édélestand du Méril prouvent,au reste, que Lille pourrait revendiquer l'honneur d'avoir, la première entre toutes les villes de France, accueilli et richement rétribué les joueurs de mystères et d'histoires. Mathieu Paris, auteur du XIe siècle, nous apprend, il est vrai, que le jeu de Ste Catherine était alors fort goûté en Angleterre. (« Vitæ abbatum sancti Albani », à la fin de « l'Historia major », p. 56, éd. de 1639.) Nous avons encore la preuve qu'on jouait en 1378, dans rues de Londres, des mystères tirés de l'Ancien Testament («Origines latines du théâtre moderne », p. 35, no 4). M. du Méril nous fait connaître aussi que, en 1446, le mystère de l'Ascension fut joué à Lille (« ibid. », p. 63, no 4). - Incessamment nous ferons connaitre tous les détails de ce sublime mystère); mais les recherches de ce savant constatent aussi qu'avant cette dernière date aucun mystère en langue vulgaire, tel que celui de sainte Catherine, n'avait encore été représenté en France sur les places publiques. Quant aux moralités, le document suivant conférerait encore à Lille la même antériorité. 4351. « As compaingnons de le fuite des enfans Ay<< mery de Nerbonne, donné XL escus, qui vallent, à XXXI S. la pièce, LXII 1. fors. » (Voy. M. P. Pàris, « Manuscrits françois, » t. VI, p. 135 et suiv.) M. Édél. du Méril nous apprend, en effet (ouv. cit., p. 72, no 1), que la plus ancienne moralité représentée en France, à Tours, ne date que de 1390. Il est bon d'observer aussi que la somme, alors énorme, allouée par les échevins lillois, peut nous donner une idée de la magnificence de ces représentations scéniques à une époque si reculée. Le baron DE LA Fons Mélicoco. »

LE DRAME Religieux au XIX' SIÈCLE.

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Le « Constitutionnel » du 19 avril dernier contenait le fait suivant :--- « On écrit de Nice au « Parlamento » : « Décidément la principauté de Monaco « veut se mettre en évidence. Cette année, on y a répété l'antique mystère de la Passion, dans les << derniers jours de la Semaine-Sainte. Une grande partie de la population jouait un rôle dans ces << scènes que l'on exécutait sur la voie publique, et qui ne sauraient faire honneur aux habitants de « la principauté. » Mais, vieux «< Constitutionnel » voltairien que vous êtes ou que vous étiez, et bavard Parlamento » que vous n'avez cessé d'être, en vérité, est-ce que la population de la principauté de Monaco se serait fait un bien plus grand honneur en représentant, les jeudi, vendredi et samedi saints, les « Amours du Diable », « Un affreux Chenapan », « Mimi Pinson », « Ma Lisette », « la Dame aux Camélias », le « Papa Très-Bien « et autres « Faridondaines » de ce genre dévergondé? Le « Constitutionnel », dévot d'aujourd'hui, le « Constitutionnel » de 1853 trouve bon, excellent même qu'on fasse trève pendant les derniers jours de la Semaine-Sainte aux joyeuses

polissonneries qui se jouent, durant l'année entière, à l'Opéra-Comique et à l'Opéra sérieux, afin de chanter le Stabat de Rossini » et autres musiques religieuses, soi-disant « spirituelles ». Pourquoi donc alors les habitants de Monaco se seraient-ils déshonorés en représentant le Mystère de la Passion pendant les jours mêmes où Jésus-Christ souffrit et mourut? Parce que de voltairien on est devenu presque bigot, comme le vieux « Constitutionnel » de nos jours, ce n'est pas tout à fait une raison pour se montrer illogique et inconséquent. Nous supplions donc le sudit « Constitutionnel de laisser jouer les Mystères et le drame religieux de la Passion par qui et devant qui cela peut amuser encore aujourd'hui, et même par le prince souverain de Monaco, si ce prince y prend quelque plaisir. DIDRON aîné.

USAGES ET ORNEMENTS FUNÈBRES. Un de nos souscripteurs s'occupe d'un travail considérable sur ce qu'on pourrait appeler l'histoire des funérailles. Sujet peu récréatif, mais magnifique à traiter. Il y a longtemps que nous y avions songé pour notre propre compte, mais puisqu'un autre a pris cette lourde et belle tâche, nous en sommes enchanté, et nous allons y aider de notre mieux, en publiant de temps à autre des documents sur cette vaste question. Nous prions même tous nos abonnés de nous adresser les données inédites et curieuses qu'ils pourraient avoir à ce sujet. Les renseignements qui nous seront envoyés, nous les ferons parvenir à l'historien des funérailles par la voie même des «< Annales », comme nous le faisons aujourd'hui. - M. Fanjoux, ancien élève

de l'École des Chartes, a bien voulu nous communiquer, il y a déjà plusieurs années, le document qui suit, et qui date de 1326; un tombier, un sculpteur de monuments funèbres y est nommé. Mais son œuvre a disparu complétement, à ce qu'il semble, car M. Fanjoux, malgré ses recherches, n'a pu en retrouver la trace.

« A touz ceus qui ces lettres verront, Hugues de Crusi, garde de la prévosté de Paris, salut. Sachent tuit que pardevant nous vint en jugement Jehan de Huy, tombier et bourgois de Paris, recongnut et confessa en droit avoir eu et receu enterin paiement de haut homme noble et puissant monseigneur Loys, conte de Clermont, seigneur de Bourbon, chamberier de France, ou de ses gens pour lui, de tout ce qu'il li pourroit demander pour cause de la façon de la tombe qu'il avoit faite pour haute dame et noble de clère mémoire jadiz madame la contesse de Namur ', jadis suer dou dit monseigneur Loys, sauf et réservé un tabernacle de marbre et d'alabastre pour mettre sur la dicte tombe, de quoi il n'avoit eu point de paiement, si comme il disoit. Des quiex choses dessus dictes, sauf le dit tabernacle de marbre et d'alabastre, le dit Jehan de Huy quitta bonnement et à tousjours le dit monseigneur Loys, ses hoirs et tous autres à (qui) quittance en puet et doit appartenir, et promist par sa foy et serment et sur l'obligation de touz ses biens et de ses hoirs, meubles et non meubles, présens et avenir, à non venir ou faire venir james de nul jour, par lui ne par autre contre ceste quittance et autres choses ci dedens contenues. En tesmoignage nous avons mis à ces lettres le scel de la prévosté de Paris. Juesdi vint jours en novembre, en l'an de grâce mil trois cens vint et sis; et promist le dit Jehan à livrer ladicte tombe parfaite dedens ceste proche Chandeleur. Fait comme dessus. J. BARDEL 3.

4. Marguerite, fenime de Jean de Flandres, comte de Namur.

2. Jean de Huy. Huy, petite et charmante ville du pays de Namur ou de Liége, sur la Meuse. On conçoit qu'un artiste de Huy ait été employé pour le tombeau d'une comtesse de Namur.

3. Archives du royaume, sect. dom.; Titres. Registre, p. 4358, coté 497.

XIII.

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