cun de 300 à 400 pages, illustrées de 354 planches. Ouvrage classique en Allemagne et qui fait connaitre dans tous leurs détails les monuments de l'ancienne Saxe tout entière. Séries de « Monographies » pour chaque édifice que le savant archéologue étudie dans toutes ses particularités, et << Statistique monumentale » de tout un ancien royaume. Nos architectes gothiques trouveront dans cet important ouvrage bien des documents qui peuvent leur manquer en France, comme des chaires romanes, des bénitiers, des jubés et escaliers de la transition du roman au gothique. La chaire de l'église de Wechselburg est romane; elle offre des sculptures qu'on voit sur les tombeaux des catacombes, comme les offrandes de Caïn et d'Abel, comme Moïse devant le serpent d'airain. Le portail roman du dôme de Freiberg est rempli de sculptures aux parois, au tympan, à la voussure, comme le sont nos portails gothiques. Du reste, ce roman-là doit être du xe siècle comme celui du portail occidental de la cathédrale de Vienne en Autriche. Buffet d'orgue et chaire en gothique flamboyant, à Zerbst. Poële du xve siècle dans le château de Paulinzelle. Jubé du xive siècle au dome de Meissen; stalles et vitraux de la mème époque. Fonts de baptême à Mersebourg, de l'époque romane, où les prophètes portent, comme à Chartres, les apôtres sur leurs épaules. A Memleben, peintures murales à personnages du XIVe siècle. A Schulpforte, fanal du XIIIe siècle. Au dôme de Naumburg, tour qui procède certainement, comme les clochers de Bamberg, des tours de la cathédrale de Laon et des clochers détruits de Saint-Nicaise de Reims; jubé de la fin du xiu siècle, comme l'était celui de la cathédrale de Chartres, dont il paraît reproduire la forme; escaliers en pierre et à jour, comme ceux de la cathédrale de Paris; remarquables statues de la fin du XIIIe siècle, comme celles de la Sainte-Chapelle de Paris. L'architecte de cette église était Français, ou il a copié certainement nos plus beaux monuments de France. Tabernacle ou custode pour le Saint-Sacrement, en gothique flamboyant, à Jüterbogt. A Erfurt, chaire avec abat-voix en gothique flamboyant; fonts baptismaux de la mème époque. A Mülhausen, cloches de 1281 et 1345, ce qui est d'une belle ancienneté pour des cloches. Les 35+ planches de l'ouvrage renferment une foule de détails d'architecture, d'ornementation et d'ameublement ecclésiastique. Le texte est du docteur Puttrich ou de M. Lepsius, que l'archéologie prussienne considère comme un de ses maîtres les plus autorisés. Par une lettre qu'il nous adressait dernièrement, M. Puttrich nous faisait connaitre qu'il allait, en conséquence d'un décret spécial de l'empereur d'Autriche, s'occuper des monuments de l'Empire, et que les premières livraisons de ce nouvel ouvrage paraîtraient cette année même. Le succès, qui accueille dans toute l'Europe les monuments de la Saxe, attend certainement les monuments de l'Autriche. Il est regrettable seulement que ces importantes publications ne soient pas encore suffisamment connues en France. - Les 4 volumes sur les monuments de la Saxe..... 500 fr.

MOLLER'S «Denkmäler der deutschen baukunst » (Monuments de l'architecture allemande). Deux volumes petit in-folio, de 21 pages à 2 colonnes et 127 planches gravées. Ouvrage classique en Allemagne. La belle, la noble et simple église de Sainte-Elisabeth de Marbourg y est représentée dans une suite de 48 planches. Ce charmant édifice de la fin du xe siècle est un des plus beaux modèles à imiter, à copier de nos jours. Les vitraux de Gelnhausen, de Grünberg, de Marbourg, offrent des types, plus curieux que beaux, aux peintres verriers.... 425 fr.

MOLLER'S « Fac-simile der originalzeichnung des domes zu Köln (Fac-similé des dessins originaux de la cathédrale de Cologne). Texte de 24 pages grand in-4°. Atlas de 9 planches gravées, grand in-folio de 4 mètre de largeur sur 67 centimètres de hauteur. Ce fac-similé du projet le plus considérable et le plus beau, que puisse revendiquer le xiv siècle, peut être d'une grande utilité aux architectes « gothiques »; les détails y sont d'une dimension considérable et qui permet la plus grande précision... 32 fr.

Auszüge aus den baurechnungen der S.-Victorskirche zu Xanten, von Dr SCHOLTEN. (Extraits

des comptes de la construction de l'église de Saint-Victor, à Xanten.) In-8° de xvii et 95 pages. C'est un dépouillement des recettes et dépenses relatives à la construction de cette importante église. Rien de plus intéressant pour l'histoire des artistes et de l'art du moyen âge en Allemagne. Il y a là une foule d'expressions techniques relatives à l'architecture et aux autres arts qui avaient cours au moyen âge; on y trouve nommés beaucoup d'artistes divers. Il nous faudrait un pareil travail sur nos plus importantes églises. Les comptes de Xanten datent de 1356 et vont jusqu'en 1555. 3 fr. 25 c.

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Holzschnitte BERUMTER MEISTER, von RUDOLPH WEIGEL. (Gravures sur bois des maîtres célèbres, par Rudolph Weigel.) Livraisons vi et VIII. In-folio de 10 planches. Vraiment magnifique publication, qui fait le plus grand honneur à M. R. Weigel. Les planches représentent saint JeanBaptiste couché dans le désert; sainte Véronique montrant la sainte face; sainte Élisabeth, landgravine de Thuringe, filant au milieu de cinq pauvres femmes; des enfants nus jouant ou allaités par des femmes nues; le repos de la sainte famille en Égypte; les lettres A et F ornées par Albert Durer; un titre de Bible; une bataille de joueurs en face de l'Ignorance; Jésus ressuscité apparaissant à sa mère; le sacrement du mariage; saint Jean-Baptiste méditant au désert. Le tout, des vieilles écoles italiennes, flamandes, hollandaises, allemandes. Un regret nous prend en regardant cette belle et coûteuse publication: c'est de voir qu'elle ne peut reproduire que l'art chrétien dans sa décadence, l'art religieux dégradé, puisqu'il s'agit des maîtres sur bois qui vivaient au xvo, XVIe et XVIIe siècles, tandis que des sommes si bonnes et si fortes pourraient être employées à donner les grandes œuvres du xire et du XIe siècle, dont l'Allemagne abonde. Mais chacun fait sa tâche et suit sa voie : le généreux M. Weigel prend la fin du moyen âge et nous en laisse l'apogée. D'ailleurs, s'il n'avait pas songé à ces vieux graveurs sur bois, qui s'en serait occupé? — Chaque livraison.... 42 fr.

KUNSTWERKE UND GERATHSCHAFTEN DES MITTELALTERS UND DER RENAISSANCE, Von C. BECKER und J. VON HEFNER. (Œuvres d'art et meubles du moyen âge et de la renaissance, par Becker et de Hefner.) Premier volume: 404 pages de texte grand in-4° et 72 planches, toutes coloriées et dorées à la main. Belle publication, que le « Moyen âge et la renaissance de France » ont imitée et quelquefois copiée. C'est une mine à renseignements et modèles de toute espèce, pour l'ornementation religieuse comme pour l'ameublement civil.

.. 144 fr.

COSTUMES DU MOYEN AGE CHRÉTIEN, d'après des monuments contemporains, publiés par J. de HEFNER et MM. Veit, Passavant, Ballenbeyer, Keim, de Radowitz, comte de Pocci, Krieg de Hochfelden, Hoffstadt. Edition française publiée par livraisons grand in-4o, contenant chacune une feuille d'impression et gravures. L'ouvrage se partage en trois divisions. La première, composée de 44 livraisons publiées, part des temps les plus anciens et va jusqu'à la fin du XIIIe siècle; la deuxième a 24 livraisons parues et comprend les xive et XVe siècles; la troisième, qui a 24 livraisons parues, est consacrée à la renaissance. Cet ouvrage allemand en appelle un du même genre en France, ouvrage qui, sérieusement exécuté, rendrait des services inappréciables aux artistes, aux archéologues, aux historiens. Que de peintres et de sculpteurs sont embarrassés pour reproduire les mille détails du costume historique des différents peuples! Cette publication allemande est faite avec un très-grand soin. Les planches sont gravées sur métal et coloriées à la main. livraison des planches grises, 2 fr. 25 c. La livraison des planches coloriées.....

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Chaque 20 fr.

CHASSE DE SAINT ÉLEUTHÈRE

II.

Les observations précédentes sur l'orfévrerie du moyen âge nous ramènent à l'une de ses plus belles créations, à la châsse de saint Éleuthère, que se glorifie de posséder l'antique cathédrale de Tournai. Cette œuvre est aussi remarquable par son ancienneté que par l'art merveilleux qui l'a exécutée. Avant d'en entreprendre la description, il nous a paru convenable de donner une courte notice sur le saint évêque du Tournaisis dont notre châsse renferme encore, après quatorze siècles, les restes vénérés.

Saint Éleuthère naquit à Tournai, d'une famille convertie à la foi par l'apôtre du pays, saint Piat. Contraint par la persécution de fuir à Blandain, village à une lieue de Tournai, il y fut élu évêque, vers l'année 484, par le peuple des fidèles qui l'y avaient suivi. Il se rendit à Rome pour faire approuver son élection par le pape Félix III. Tant que la persécution sévit à Tournai contre les chrétiens, il resta à Blandain, et ce fut seulement après neuf ans qu'il put rentrer dans sa ville natale, qu'il gouverna avec zèle et sagesse jusque dans un âge fort avancé. Son premier soin fut de relever l'église bâtie par saint Piat sur un emplacement donné par son aïeul Irénée, et l'on assure qu'il y célébra la messe en présence du roi Clovis. Il mourut victime de son zèle en 533, selon Cousin, et fut enseveli avec pompe par saint Remi, archevêque de Reims, et saint Médard, son successeur. Il fut enterré à Blandain auprès de ses parents, et son corps y fut entouré de la vénération particulière des fidèles. Mais il advint qu'à cause des guerres et des invasions des Barbares, le lieu de sa sépulture se perdit dans la mémoire des hommes. En l'année 881, l'évêque Heidilon, pressé par les instances d'une noble dame et guidé par ses indications miracu

1. Voir les « Annales Archéologiques », volume XIII, page 57.

XIII.

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