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romaine, l'identité avec mon chiffre fut presque complète. En effet, l'once romaine vaut 7 gros, ou 26 grammes 768 milligrammes : donc notre objet n'était que d'environ 1 centigramme inférieur en poids à l'once romaine, et ce faible écart s'expliquait naturellement par la diminution résultant de l'usure et de l'oxydation.

«Il me fallut examiner ensuite si les marques gravées sur notre poids ne contredisaient pas cette assimilation. Ces marques sont empruntées à la langue grecque, celle que le monde antique adoptait généralement pour les affaires commerciales. Once se disait en grec oùyyía, et, sur les poids, on abrégeait ce mot par un gamma dans lequel on insérait souvent un omicron. Or, le premier sigle inscrit sur notre poids est un gamma suivi d'une petite bossette centrale pouvant faire fonction d'omicron. Ce sigle a pour pendant une lettre en forme de chevron on la prendrait pour un lambda; mais, moyennant une petite traverse oubliée sans doute par le graveur, elle deviendrait un alpha. Or l'alpha, première lettre de l'alphabet, était, dans la numération grecque, l'équivalent de notre chiffre 1. La notation inscrite sur notre poids signifiant une once, et la pesée de cet objet ayant donné un chiffre qui concorde à 1 centigramme près avec la valeur de l'once romaine, c'est par cette dernière qualification qu'il convient de désigner la rondelle de bronze que nous venons d'étudier.

« J'ajouterai, à titre de rapprochement, qu'un poids carré, figuré dans le recueil de Gruter (p. ccxxii, no 13), porte les mêmes signes que le nôtre l'alpha y est muni de sa traverse, ce qui prouve bien que l'omission de ce complément sur notre poids résulte d'un simple oubli du graveur.»

M. Quicherat communique la copie d'une inscription chrétienne trouvée à Arles, et récemment acquise par le musée de Marseille. La date par l'indiction, suivant la doctrine de M. Le Blant, indique un monument qui ne saurait être antérieur aux dernières années du ve siècle. Voici le texte de cette inscription :

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La Société entend la continuation de la lecture du mémoire de M. Riant sur les Dépouilles religieuses enlevées de Constantinople au XIIIe siècle.

Séance du 2 Décembre.

Présidence de M. CH. ROBERT, président.

Correspondance.

M. de la Villegille, membre résidant depuis 38 ans, écrit pour demander à être admis au nombre des membres honoraires. Le Président désigne MM. Marion, de Montaiglon et Brunet de Presles pour former la commission chargée de faire son rapport sur cette demande.

M. Lefort, de Nohant (Cher), présenté par MM. Perrot et Dumont, pose sa candidature au titre d'associé correspondant national. Le Président désigne MM. Marion, Bertrand et Heuzey pour former la commission chargée de présenter des conclusions sur cette demande.

M. Van Robais, associé correspondant à Abbeville, adresse les photographies de deux monnaies gauloises.

Élections.

La Société procède au renouvellement de son Bureau et de ses Commissions pour l'année 1875. Ont été élus :

Président M. C. Wescher.

1er vice-président : M. A. de Montaiglon.

2o vice-président : M. Alex. Bertrand.

Secrétaire M. G. Duplessis.

Secrétaire-adjoint: M. Demay.

Trésorier: M. P. Nicard.

Bibliothécaire-archiviste M. Ed. Aubert.

M. Michelant est réélu membre de la Commission des impressions, et M. Robert est élu membre de la Commission des fonds.

M. Vimont, bibliothécaire de la ville de Clermont-Ferrand, entretient la Société du résultat des fouilles entreprises depuis deux ans sur le sommet du Puy-de-Dôme. Les travaux exécutés pour l'établissement d'un observatoire météorologique ont fait découvrir les substructions d'un édifice antique important qui paraît avoir été un temple; au moyen-âge une chapelle dédiée à Saint-Barnabé, détruite au XVIIe siècle, fut établie sur les ruines de ce temple. Parmi les nombreux objets déjà recueillis, on remarque une plaque en bronze portant l'inscription suivante qui donne le nom de la divinité topique de la montagne du Puy-deDôme :

NVM. AVG.

ET DEO MERCVRIO

DVMATI
MATVTINIVS

VICTORINVS

D. D.

M. Vimont promet pour le bulletin de la Société une note détaillée et des dessins qui compléteront sa communication verbale écoutée avec le plus vif intérêt.

Séance du 9 Décembre.

Présidence de M. WESCHER, 1er vice-président.

Travaux.

M. A. de Barthélemy, au nom des commissions chargées

de faire des rapports sur les candidatures de MM. Joannon et Vallentin au titre d'associé correspondant national, présente des conclusions favorables; on passe au scrutin, et chacun des candidats ayant obtenu le nombre de suffrages exigé par le règlement, le Président proclame M. Joannon associé correspondant à Marseille, et M. Vallentin à Montélimart.

Il est donné lecture du texte de la charte suivante dont la transcription a été envoyée par M. Delayant, associé correspondant à la Rochelle. M. Delayant fait observer que l'original a disparu dans l'incendie du séminaire de La Rochelle en 1772 la transcription qu'il adresse à la Compagnie est faite d'après une copie du P. Jaillot, érudit exact :

Quicumque sub nostre servitutis jugo alios habemus ita ut nobis subjiciuntur servi, etsi non omnes, aliquem tamen necesse est, remissione nostre anime, absolvamus, non immemores illius dominici precepti : Dimittite et dimittetur vobis; quapropter Ego, in Dei nomine, Willelmus et uxor mea Aldeburgis et filius meus Walterius, voluntate fratris mei Hugonis, pro redemptione animarum nostrarum, quemdam servum meum nomine Gislebertum, absolvere ab omni vinculo servitutis decrevi, ita ut, ab hodierna die et deinceps, nulli unquam servitutis obsequium reddat, nisi soli Deo, cui cuncta subjecta sunt; et si aliqua procreatio filiorum vel filiarum ex eo orta fuerit similiter vivat ingenua. Si quis autem de heredibus aut proheredibus meis, seu alia aliqua intromissa persona, hanc ingenuitatem infringere voluerit, omnipotentis Dei et omnium sanctorum ejus iram incurrat et cum diabolo et filiis suis in infernum dam-natus pereat. Ut autem firmior sit, manu propria eam ipse firmavi.

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T. Rodolfus frater ejus.
T. Reginaldus Mansellus.
T. Hugo de Castellone.

T. Mainardus nepos Basini.

T. Aldeburgis uxor Willelmi.

T. Walterius filius ejus.

T. Amabilis mater ejus et Hugo frater ejus.

T. Aimericus filius Hilgerii.

T. Alo filius ejus.

T. Goffridus de Colonia.

T. Adalelmus Arhalistorius.

T. Odo Berinus.

T. Isembertus.

T. Raginaldus vicarius.

Hæc ingenuitas facta est pro nuntio nativitatis Willelmi pueri Malatascha cognomitati.

M. Delayant fait remarquer que le P. Jaillot plaçait cet acte non daté au dixième ou au onzième siècle.

La Société entend la continuation de la première lecture du mémoire de M. Riant sur les Dépouilles religieuses enlevées de Constantinople au XIIIe siècle.

Séance du 18 Décembre.

Présidence de M. WESCHER, 1er vice-président.

Travaux.

M. Quicherat signale à la Compagnie deux inscriptions relevées par lui à Milan, conservant la mémoire de deux Français décédés pendant le temps que Louis XII posséda le Milanais. Ces deux épitaphes sont gravées sur des plaques de marbre blanc, dans des cartouches du dessin le plus élégant, en l'église Sainte-Marie-des-Grâces; on n'ignore pas que cette église est célèbre par sa coupole, œuvre de Bramante, et par le monastère dont elle dépend, où Léonard de Vinci peignit sa Cène. En voici le texte :

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