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pour la portion comprise entre Tedlis et l'îlot de Bedengel; et j'ai en outre puisé dans leurs travaux inédits la position de Scherschel et celle de Bone, ainsi que quelques autres qui n'ont avec mon travail qu’un rapport moins direct. A partir de l'îlot aux Colombes (Gezyret-el-Hhamâm) jusqu'aux îles des Dja'faryn, j'ai eu le relèvement du lieutenant de vaisseau Garnier, confirmé par les opérations plus étendues de MM. Bérard et Dortet de Tessan. La carte de Marok du lieutenant Washington, basée elle-même sur les travaux de To. fiño, de Badia, de Boteler et les siens propres, m'a donné la côte en-deçà du détroit depuis la petite rivière des peupliers ( Alamos), et au-delà jusqu'auprès de Santa-Cruz; enfin, j'ai pris la suite, jusqu'à la rivière de Noun, dans la carte de Borda.

J'ai eu ainsi les positions suivantes des points de la côte sur lesquels s'appuie ma construction :

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8.47 8.21

7.51

Tripoli.....
Qabes
Sfaqs
Mehdyah..
Sousah
Hhammâmêt
Tunis.
Bone.
Ruines de Rusicade.
Qol
Gygel
Bougie.
Tedlis
Alger :
Scherschel ....
Cap Ivi...
Embouchure du Schélif.
Mostaghanem..

32° 54' N. 10° 51' E.
33.54

7.44 34.44

8.20 35.32 35.48 36.20

8.22 36.46 36.54 5.26 36.53 37. 1 4.11 36,50

3.24 36.46 2.44 36.55 36.47 36.37 36. 8

4.33

1.35 0.44 E. 0.12 0. 2. 5

36, 3

2.10

35.57

2.12

Oran.

35.42

3. o. Embouchure de la Tafnày.. 35.19 3.50 Taouant..

35. 8 4.13 Embouchure du Molouyah.. 35. 7

4.36 Cap Noun...

28.39 13.35 Embouchure du Quady.Noun, 28.17 13.51 Dans l'intérieur, les travaux géodésiques de la bri. gade topographique d'Alger m'ont fourni les déterminations suivantes :

0.30
0.26

35,20

8.27

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Marok...

Qolya'h....

36° 38' N. 0° 27'E. Belydah...

36.28 Mehdyah...

36.14 M. Falbe m'a donné

El-Legem (ancienne Thys.

drus)..... Enfin, j'ai emprunté à Badia, dont l'exactitude a été vérifiée, sur Marok, par le lieutenant Washington, les positions ci-après : Quetchdah.

34°41' N. 4° 8' 0. Tezay

34.10

6. O Fés

34. 6

7.19

31.38 Les documens itinéraires qu'il est possible de rattacber à ces bases, comme élémens d'une triangulation grossière, sont à distinguer en plusieurs catégories : 1° Les routes parcourues et relevées par des voyageurs européens; 2°. les voies romaines, dont la mesure était officielle, et nous a été transmise (non sans incertitudes) par l'itinéraire d'Antonin et la table Peutingérienne;. 3° les routes rapportées en heures de marche par les indigènes; 4° celles qui ne sont mesurées qu'en journées de cheirin; 5° les indications plus ou moins précises de distances et de gisemens fournies par les écrivains arabes, etc.

9.56

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De ces diverses catégories, la première est évidemment celle à laquelle il y a lieu d'accorder le plus de confiance; et Shaw y tient le premier rang par l'étendue des lignes qu'il a suivies , et qui forment trois groupes en apparence indépendans, l'un entre Tunis et Qabes, le second entre Bone et Alger, le dernier entre Alger et les montagnes de Tatcherah. Il n'est pas sans intérêt de rapporter ici ce qu'il dit lui-même de sa manière de voyager

et d'estimer sa route; voici ce que porte, à cet égard, sa préface (1): « Nos chevaux et nos chameaux « avaient généralement un pas uniforme, les derniers « faisant par heure deux snilles et demi, les autres trois « milles géographiques de 60 au degré. La distance que « nous avions parcourue était d'abord comptée en heu« res, puis réduite en milles.... Je m'arrêtais ordinaire« ment à midi pour prendre la hauteur méridienne du

soleil, et obtenir ainsi la latitude, relevant tous les gisemens et directions de notre route avec une bousa sole de poche, dont je reconnus que la variation était « alors (en 1727) à Alger de 14° et à Tunis de 16° vers a l'ouest. Chaque soir, dès que nous étions arrivés à « notre gîte, j'avais coutume d'examiner à quelle lati. « tude nous nous trouvions, combien d'heures, et dans quelle direction nous avions marché pendant la journée, en tenant exactement compte des sinuosités et « des détours accidentels que nous avions faits hors de e la route directe. Quand notre chemin traversait des a montagnes et des forêts, ou que les plaines étaient

coupées de rivières ( sans que des haies, murailles ou * clôtures nous causassent du retard ou de l'embarras), « il arrivait souvent que, après avoir marché huit heu

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(1) Travels, etc. London, 1757, page xjv.

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« res, c'est-à-dire 24 milles, je trouvais, par la méthode

ci-dessus exposée, et en ayant égard aux longitudes a et latitudes, qu'il ne fallait pas porter l'estime au-delà « de 18 à 20 milles. »

Après cette explication préliminaire, je vais successivement reprendre chacune des trois sections de l'itinéraire de Shaw, et l'assujétir au nouveau tracé des côtes déterminé

par

les derniers relèvemens. Commençons par celle de Tunis à Qabes en passant par Qayrouân, Sobeythalah, Qafssah et Touzer. Dans ce long circuit, la route de Shaw n'est liée à la côte par des communications transversales qu'au seul point de Qayrouản, indiqué par le voyageur à 8 lieues dans l'ouest de Sousah, et à-peu-près à la même distance au sud-ouest d'Éhraqlyah; sa carte lui assigne une latitude de 35° 36' N., Sousah étant par 35° 39'. J'ai relevé ailleurs (1) l'erreur d'après laquelle les cartographes conservent à Qayrouận cette latitude, sans tenir compte du déplacement que doivent amener les corrections opérées dans le tracé du littoral, et j'ai réfuté la concordance admise par Shaw et d'Anville entre cette cité et le vicus Augusti des itinéraires romains. La carte du voyageur anglais ne met que 57 milles entre Tunis et Qayrouân; mais comme de Tunis à Câbes il ne compte que 163 milles au lieu de 174 qui existent en réalité d'après les relèvemens et les observations modernes, il faut avoir égard à l'insuffisance de son échelle, et opérer en conséquence une correction proportionnelle sur toutes ses mesures de distances : les 57 milles indiqués plus haut se traduiront ainsi

(1) Rapport verbal sur l'ouvrage de M. Falbe relatif à Carthage, Bulletin de la Sociéte de Géographie, deuxième série, tome 1, page 39.2.

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en 60 milles au maximum, ce qui ne permet pas une latitude moindre de 35° 46' pour Qayrouân : et ce chiffre conserve, à l'égard de la latitude véritable de Sou

છે sah, la minime différence qui résultait aussi des observations de Shaw. Quant à la longitude, elle se déduit de la distance sur Sousah, qui est de 8 lieues ou 24 milles géographiques d'après Shaw, mais qui doit être réduite à 22 milles d'après les données de Léon et de Marmol, de 21 à 24 milles d'après Dapper, à 21 milles d'après Lacroix; employant la moyenne de 22 milles, Qayrouân me vient par 7° 55' E.

Sobeythalah est, toute correction faite, à 58 milles de Qayrouân d'après Shaw, qui ne lui attribue qu'une différence en latitude de 12' sur celle de Qayrouân, et la met à 100 milles de Theny et 35 milles d'El-Legem; mais il faut tenir compte d'un rapprochement vers ces deux points, sollicité par les itinéraires romains : il est, en effet, bien reconnu que Sobeythalah est identique à l'ancienne Suffelula, Theny à l'ancienne Thenæ, ElLegem à l'ancienne Tysdrus. Or l'itinéraire d'Antonin, dans la route de Thenæ à Theveste, n'admet que 105 mille pas jusqu'à Suffetula, c'est-à-dire 84 milles géographiques au maximum. Le même itinéraire offre constamment, dans les routes de Carthage à Suffetula par Adrumetum, de Tusdrus à Theveste, de Theveste à Tusdrus par un autre chemin, et de Sufletula à Clypea, une distance de 36 milie pas entre Suffetula et Masclianæ, et une distance de 18 mille pas de Masclianæ à Aquæ Regiæ; en tout 54 milles romains ou un peu plus de 43 milles géographiques de Suffetula à Aquæ Regiæ; puis nous trouvons dans la table Peutingérienne une route d'Aquæ Regiæ à Thysdrus ainsi marquée ;

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