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Le dictionnaire dont je viens de parler, qui embrasse outre le grand-duché de Toscane encore le duché de Lucques, la Garfagnana et la Lunigiana, et qui fait le plus grand honneur au savoir et à l'exactitude de l'auteur, doit former trois volumes, chacun d'à-peu-près 36 feuilles d'impression très serrée en deux colonnes. J'eus déjà occasion de donner une notice plus détaillée des trois premiers cahiers dans un article sur eet ouvrage et sur l'almanach pour la Lunigiana, de M. Gargiolli de Fivizzano, petit volume d'un inerite tout-à-fait particulier; article inséré dans le journal allemand pour la conversation littéraire (Leipsick, 1834, cahier d'août).

Une société s'étant formée l'année dernière pour exploiter les mines de plomb sulfureux argentifère, qui se trouvent dans le val-di-Castello, près de Pietrasanta en Toscane, le directeur général M. F. Narro-Perres, vient de publier un rapport et compte-rendu sur l'entreprise et les travaux exécutés, accompagné d'une relation sur ces mines par le professeur Targioni-Tozzetti (Livourne, 1834, 83 p. in-8° avec 5 plans). La vallée de Castello, située à l'est des montagnes de Farnocchia, qui appartiennent à la chaîne de l'Alpe-Apuana et s'étendent vers la Méditerranée, est formée au milieu de roches qui appartiennent en partie aux terrains primitifs, en partie aux terrains secondaires. Les premiers sont du genre du schiste talqueux; ils sont recouverts à leur crête d'énormes masses calcaires qui appartiennent aux terrains secondaires et dans lesquelles on rencontre de puissantes mines de fer. Les mines de plomb argentifère se trouvent dans le schiste; la galène y est disséminée avec plus ou moins d'abondance et de pureté, et en grains plus ou moins fins. On a ouvert successivement huit exploitations Durant la première année des travaux l'on a mis en fusion

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en schliche livres 69,827, dont on a obtenu en plomb) d'ouvre l. 24,067, et en crasses riches I. 21,264. Le contenu moyen en argent du plomb d'oeuvre est de 500 grammes par 100 kilogrammes. Les mines de cette contrée, nommément celle qui est toujours connue sous le nom de l'Argentièra, furent déjà exploitées dans le moyen âge, et l'on ne cessa d'y travailler qu'en 1592 (sous le grand-duc Ferdinand I""), la mauvaise administration rendant le profit à-peu-près nul.

La jolie petite ville de San-Giovanni , dans le Vald'Arno supérieur, à moitié chemin entre Florence et Arezzo, fondée par les Florentins, en 1296, pour défendre leurs terres contre les agressions des seigneurs gibelins de la Toscane, est le sujet d'une brochure publiée sous le titre : Memorie sulla terra di San-Giovanni, par M. F. Gherardi Dragomanni (Florence, 1834, 142 pages in:8° ). Ces mémoires historiques et descriptifs, et qui contiennent une série de documens , sont accompagnés d'une carte assez détaillée de la commune et de plusieurs plans. La commune susdite , qui a une surface de 7 374 milles italiens carrés, compte 3,876 habitans.

Tous ceux qui aiment les sciences géographiques et statistiques, et en reconnaissent la grande utilité , applaudiront au zèle infatigable avec lequel M. le comte Serristori continue ses travaux. Le second supplément de son essai statistique sur l'Italie, contient des corrections et des additions à l'ouvrage, ainsi que des données très curieuses sur les cultes catholiques, sur le commerce et la navigation; et un tableau synoptique et statistique des états italiens, en 1834, auquel se joint un autre sur l'instruction publique dans le royaume lombardo-vénitien, et les duchés de Parme et de Lucques,

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les seuls états sur lesquels il a été possible d'obtenir des notices satisfaisantes. Les tables de la population absolue, dans les différens pays, donnent les résultats suivans Lombardie 4,436,000; Sardaigne 4,484,000; Parme 459,000; Modène 401,000; Lucques 153,000; Toscane 1,384,000; état de l'Église 2,729,000 ; DeuxSiciles 7,606,000; Corse 198,000. La population relative est de 334, 195, 268, 260, 478, 218, 209, 243 et 69. Le nombre des enfans qui fréquentent les écoles élémentaires, par rapport à la population, était en 1832, dans le royaume lombardo vénitien, comme 1 : 12; dans le duché de Parme, 1 : 46; dans le duché de Lucques, 1 : 55.

En me réservant de vous donner à l'avenir des détails ultérieurs sur ce qui paraîtra de nouveau, je vous prie, monsieur, d'agréer l'assurance réitérée de ma cousidération la plus distinguée.

ALFRED REUMONT.

LETTRE de M. le capitaine d'artillerie CHESNEY, membre de la Société royale de Londres, à M. le secrétaire de la Société.

Monsieur,

Londres, le 3 juillet 1834.

Permettez-moi d'offrir à la Société royale de géographie de Paris, le rapport ci-joint sur la navigation de l'Euphrate, comme une faible preuve du reconnaissant souvenir que je conserve des bontés et des services importans qui m'ont été rendus, dans mes différens voyages, par des membres de votre Société, qui, sans y être portés par aucune considération personnelle ou nationale, se sont montrés aussi habiles qu'empressés à

me fournir la plus favorable assistance, et les meilleurs conseils dans le cours de mes explorations, en diverses parties de l'Orient, pendant les années 1829, 1830, 1831 et 1832.

J'ai rallié l'Euphrate (après avoir traversé le désert d'Arabie) en un lieu appelé el Kaim, entre Anna et Deir; de là j'ai suivi le fleuve pendant 892 milles, jusqu'au golfe Persique; et, après avoir cheminé à travers la Perse et l'Asie-Mineure, j'ai rejoint cette importante rivière à Samsah, Bir, etc.

Le petit ouvrage que j'envoie ne contient qu'un simple rapport sur l'état de l'Euphrate, rédigé pour notre gouvernement, sans donner ( ainsi que vous le verrez) aucune narration personnelle; et le délai nécessaire pour examiner la question plus amplement m'a seul empêché, jusqu'à présent, de vous offrir mon tribut de reconnaissance, pour les durables acquisitions qu'ont procurées au monde savant, les généreux travaux de votre compagnie, auxquels je pourrai peut-être contribuer quelque jour, en mettant sous vos yeux les autres informations géographiques contenues dans mes journaux, si vous les jugez dignes de cet honneur, lorsque j'aurai rassemblé mes papiers.

En faisant allusion à quelques-uns de vos membres qui m'ont été utiles dans mes voyages, je ne saurais omettre de signaler M. Fontanier, que j'ai rencontré à Trébizonde; M. Guys, à Beirout; le consul français, à Damiette (précédemment à Bagdad); et l'évêque de cette dernière ville, lequel y est mort de la peste, peu de temps après que j'eus pris congé de lui.

F.-R. CHESNEY,

Capitaine de l'artillerie royale et membre de la
Société royale de Londres.

EXTRAIT d'une lettre de M. le capitaine de vaisseau MACONOCHIE, à M. D'AVEZAC, secrétaire général de la Commission centrale.

Notre exploration africaine est partie, mais celle de la Guiane attend encore; et je ne sais rien autre d'intéressant dans le monde géographique, si ce n'est le retour du docteur Coulter, qui, pendant les onze dernières années, a fait des recherches sur la Géographie physique de la côte nord-ouest d'Amérique, et à ce que j'ai appris, sous presque toutes ses faces; et le retour prochain de M. Douglas, qui a employé sept années à herboriser, presque sur les mêmes lieux. Ce dernier nous a déjà écrit une lettre fort intéressante, datée des îles Sandwich, dont il a visité les cratères volcaniques. Le premier est allé en Irlande voir sa famille, avant de consacrer l'hiver à la mise en œuvre et à la publication de ses matériaux.

En ce qui concerne notre expédition d'Afrique, je dois ajouter que c'est seulement d'Angleterre qu'est parti le capitaine Alexander, qui en est le chef. Il prendra une suite convenable au cap, où il arrivera probablement ce mois-ci; mais il ne se rendra à la baie Da Lagoa, qu'à la belle saison (avril). J'ai reçu l'autre jour une lettre de lui, datée de la Gambie, qu'il allait quitter.

L'expédition de la Guiane ne pourra remonter l'Essequibo qu'en août, ce qui nous laisse tout loisir pour les préparatifs; en rédigeant les instructions, nous tenons compte de l'itinéraire de vos voyageurs venant de l'est; aussi nos vues se portent-elles entièrement vers l'ouest. Ce qui ajoute beaucoup à l'intérêt de toute l'expédition, c'est, à mon avis, que les deux nations et les deux Sociétés y coopèrent.

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