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Les mêmes résultats furent obtenus pår Vancouver, chargé de constater s'il existait, entre le 39° et le 60° degré de latitude, une mer intérieure et un passage de l'un à l'autre Océan : il atteignit, le 16 juin 1792, la côte d'Amérique vers le 39' parallèle, il la parcourut jusqu'au 52° et reconnut l'entrée de Juan de Fuca. L'année suivante il continua ses recherches jusqu'au 56o degré, et il les prolongea en 1794 au-delà du 61°.

Quelques années avant l'expédition de Vancouver, un voyage de reconnaissance avait été entrepris sur la côte nord-ouest; et cette expédition, faite sous les ordres de Malespina, promettait à la géographie et aux sciences naturelles d'importantes découvertes, Mais elle n'a jamais été publiée. Malespina fut arrêté après son retour en Espagne; ses papiers furent saisis, et toute publication fut interdite aux savans qui l'avaient accompagné.

Ainsi la puissance qui était le plus à portée d'étendre nos connaissances sur ce vaste littoral cherchait encore à y envelopper d'un voile mystérieux toutes ses découvertes. Ce système avait été suivi depuis la date de ses conquêtes : elle craignait pour l'Amérique espagnole le contact des autres peuples; elle y voyait leurs pavillons avec ombrage; sans prévoir encore que les étrangers n'y seraient pas les premiers artisans de l'indépendance, et que des possessions si éloignées, si vastes, et retenues pendant trois siècles dans la minorité, trouveraient en elles-mêmes tous les principes de leur émancipation,

Nota. Nos Mémoires sur la côte orientale et sur les différentes expéditions qui ont été faites au nord du Nouveau-Monde, pour y trouver un passage entre les deux Océans, complètent la série de nos Observations sur la découverte et la reconnaissance des côtes d'A. mérique. (Voy. Bulletin de décembre 1833, page 359.)

ITINÉRAIRE

DE CONSTANTINOPLE A A BOUCHIR

Par Arz-Roum, Tavris, Teheran, Isfahan

et Chiraz;

Rédigé dans les années 1828 et 1829 Par le comie SERRISTORI, ancien colonel d'état-major au service

de Russie.

CONSTANTINOPLE (Byzance. -Stamboul).
Ville, population incertaine.
Scutari (Chrysopolis. - Usgoudar).

Ville, population incertaine. Port de mer en face de Constantinople.

On traverse le Bosphore pour se rendre de Constantinople à Scutari.

KARTAL, 21 verstes. (1)

Village de 500 maisons, situé au milieu d'un pays riche et bien cultivé.

La route de Scutari à Kartal passe sur un terrain schisteux et quarzeux.

GUIBIZEH (Libissa). 23 verstes.

Village de 450 maisons, situé sur une hauteur à la distance d'environ 8 verstes du bord de la mer. C'est ici que se trouvait le tombeau d'Annibal.

De Kartal à Guibizeh on traverse un terrain calcaire. Six verstes après Guibizeh on passe par le village de Lan

(1) Le rapport des verstes aux myriamètres est de 1 à 0,10668.

diki qui est à huit verstes de la mer. Depuis Scutari jusqu'à Guibizeh, la route côtoie les bords du golfe de Nicomédie.

ISMID (Nicomédie de Bythinie). 42 verstes.

Ville de 6,000 maisons, située sur les bords dų golfe du même nom, et sur le penchant d'une colline.

Entre Guibizeh et Ismid, la route est taillée dans le roc: on trouve à mi-chemin le village d'Herékia (Héraclée); tout le pays compris entre Ismid et ce dernier village (distance 24 verstes), est couvert de bois.

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Ville de 800 maisons, située au sud d'Ismid à l'extrémité orientale du golfe.

Entre Ismid et Kara-Moussal, le pays est riche et bien cultivé, on y trouve néanmoins quelques prairies marécageuses. Le golfe de Nicomédie a trente-six verstes de longueur sur six de largeur et cent cinq de cir

cuit.

Kizdervend, 29 verstes.

Village de 150 maisons, population boulgare émigrée il y a cent trente ans environ; les habitans sont laborieux et riches; on voit beaucoup de plantations près de ce village.

La route se prolonge le long du golfe de Nicomédie; lorsqu'elle le quitte, elle traverse un pays aride qui devient toujours plus triste à mesure que le chemin s'enfonce dans les terres.

ISNICH (Nicée), 20 verstes.

Ville de 12,000 habitans: climat mal sain et fiévreux. Située dans une plaine à l'extrémité orientale sur les bords du lac Tchinizit (Ascanius).

Peu de verstes après Kizdervend, la route traverse

une montagne du sommet de laquelle on aperçoit le lac Tchinizit et la petite vallée de Pialedja située sur ses bords. Ensuite la route atteint les bords de ce mêine lac qui sont marécageux et couverts de roseaux.

AK-SERAI, 38 verstes.
Village de 150 maisons.

La route traverse un bois de grenadiers et ensuite la plaine d'Isnich qui est très cultivée et arrosée

par

le Sakharia (Sangarius) qu’on passe sur un pont en pierre avant d'arriver au village d'Ak-Serai.

GUEIVÉH, 12 verstes.
Village de 400 maisons.

La route traverse la rivière Sakharia avant d'atteindre Gueivéh.

TéRAKLOU, 35 verstes.

Village de 420 maisons; les environs sont bien cultivés, on voit beaucoup d'arbres fruitiers.

En quittant Gueivéh on gravit la pente d'un rocher escarpé, ensuite la route passe par un bois traversé par un ruisseau, et vers la fin de la journée on passe par des montagnes couvertes de pins.

TORBALOU 29 verstes.

Ville de 3;000 habitans; elle est située sur le plateau d'une montagne. De Teraklou la route passe par

des hautes

montagnes et ensuite par des vallées incultes. Près de Torbalou, on voit une montagne; on en atteint le sommet par un sentier large à peine de trois pieds et qui a des précipices à ses deux côtés.

KOUSTEBEK 40 verstes.
Village.

Pour arriver à Koustebek on monte une côte extremement raide qui conduit à des montagnes couvertes de pins et de chênes où il faut cheminer à travers des précipices par des sentiers étroits.

NALIKHAN 36 verstes.

Ville de 700 maisons, la banlieue de cette ville est bien cultivée.

En sortant de Koustebek, la route passe à travers des bois de pins qui aboutissent à une plaine charmante arrosée par un ruisseau.

SYOURY-HISSAR 24 verstes.

Village situé sur les bords d'une rivière peu profonde. On inanque ici entièrement de bois de chauffage.

BEY-BAZAR 28 verstes.

Cette ville est bâtie sur un terrain inégal et est arrosée par un ruisseau qui se jette dans l'Aïas.

Aïas (Issus), 41 verstes.

Village de 600 maisons; dans les environs on voit des eaux minérales.

En quittant Bey-Bazar, on descend une montagne très rapide; on traverse la rivière Aïas dont le cours est singulièrement tortueux : elle porte aussi le nom de Kermion-Kermin; ses eaux vont se confondre à celles de la Sakharia près de Gueiveh. La route passe ensuite par un pays désert et inculte; puis on rencontre des chanıps couverts de riz et près d'Aïas des terrains étendus consacrés à la culture du coton.

ANGORA (Ancyre. - Enguriéh), 42 verstes.

Ville de 25,000 babitans; quelques voyageurs la font monter à 40,000; latitude 39° 31', longitude 30° 21': elle est située sur un terrain inégal sur le penchant d'une

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