Page images
PDF
EPUB

sique de ses districts intérieurs, en les liant aux positions françaises dans l'est et à celles de M. de Humboldt dans l'ouest; l'autre serait destinée à pénétrer dans l'intérieur de l'Afrique australe par la baie Da-Lagoa, pour lier les découvertes des missionnaires dans le nord du Cap de Bonne-Espérance avec ce point du littoral et peut-être même avec les sources du Zambèze et les établissemens portugais de l'intérieur le long de ce fleuve.

M. Jomard communique une lettre particulière de M. le baron de Hammer, annonçant l'envoi d'une notice sur le voyage de M. Léon De Laborde, et d'un nouvel opuscule de M. le comte de Serristori sur la statistique de l'Italie.

Le même membre annonce que M. Baradère lui a donné communication d'une partie des manuscrits de M. le colonel Dupaix sur les antiquités de Palénque, d'après la copie faite sur les originaux du musée de Mexico. M. Baradère est sur le point de se rendre au Mexique, où il espère réunir des moyens d'exploration.

M. Bottin écrit à la Société pour lui offrir, de la part de l'auteur, M. Noellat, de Dijon, une carte de France, politique, industrielle, commerciale, classique et routière, ainsi qu'une géographie universelle ancienne et moderne.

M. Warden, communique divers renseignemens, 1 sur le nombre des écoles et des élèves des deux sexes existant actuellement à la Nouvelle-Grenade; 2o sur le nouvel établissement formé par les Américains au Cap Palmas; 3° sur Bo-Poro, l'un des établissemens voisin de Liberia. Renvoi au Comité du Bulletin. M. D'Avezac fait un rapport verbal sur la nomenclaclatura geografica de España de M. Caballero. - Renvoi au Comité du Bulletin.

DE LA

SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE.

SEPTEMBRE 1834.

PREMIÈRE SECTION,

MÉMOIRES, EXTRAITS, ANALYSES ET RAPPORTS.

RELATION

D'un voyage dans l'intérieur de l'Afrique septentrionale,

Par Hhåggy Ebn-el-Dyn el-Eghouathy.

NOTICE SUR LE TRACÉ GÉOGRAPHIQUE

D'UNE PARTIE DE L'AFRIQUE SEPTENTRIONALE.

(SUITE ET fin.)

Avant de quitter la province de Constantine, j'ai un mot à dire de Bâghảyahı, orthographié Bagai par Shaw, qui paraît avoir emprunté ce qu'il en dit à la relation manuscrite d'Antoine Peyssonnel, lequel l'avait visitée à la fin de juin 1725. Je n'ai pu me procurer cette relation originale; et il me parait d'autant plus indispensable d'en faire une étude approfondie, qu'ayant pu com

que

Shaw en a conclus ceux uno

parer aux résultats

M. Lapie et M. Guillaume Barbié du Bocage en ont tirés à leur tour, je me suis trouvé embarrassé d'opter entre trois versions diverses encore restait-il la difficulté de faire cadrer l'une ou l'autre d'elles avec les indications puisées à d'autres sources; j'ai renoncé dès-lors à résoudre quant à présent une question qui n'avait d'ailleurs pour l'ensemble de mon travail aucun intérêt actuel, et je me suis d'autant plus aisément résigné à m'abstenir, que mon excellent ami M. Guillaume Barbié du Bocage, qui m'avait complaisaminent communiqué ses propres extraits de la relation de Peyssonnel, s'occupe de rechercher l'original de celle-ci, afin de la publier avec une construction graphique de la route de ce voyageur.

Des extraits et des croquis que j'ai eus sous les yeux, je dois me borner à conclure que Lambese et Bagai sont seulement à 8 heures ou 20 milles de distance mutuelle, ainsi que l'a adopté Shaw; or la distance de Lambese à Diana n'est que de 33 mille pas ou 26 172 milles géographiques, au maximum, d'après l'itinéraire d'Antonin, ce qui, avec les 24 milles entre Zainah et Séthyf indiqués par Shaw et qui résultent également de l'itinéraire de Peyssonnel, ne produira que 70 172 milles entre Séthyf et Bâghâyah. Or Schaw donne, d'un autre côté, une mesure de 24 lieues ou 72 milles entre Qala't-el-Atsnyn et Bâghâyah (1); ces deux lignes ne peuvent se rencontrer même sur la voie directe de Séthyfà Qala'h, et bien moins encore en inclinant toutes deux au sud pour aller au-delà du Gebel-el-Ouasth, qui lui-même est au-delà de la montagne de Seedy Rougeise, visitée par Shaw, et située à 42 milles au S. E. 174 S. de Constantine.

(1) De Gellah à Ayn-Tyllah, 18 lieues dans l'ouest, et de là à Bagai, 6 lieues dans la même direction.

D'une autre part, l'Edrysy indique Bâghầyah à 8 journées de Bougie, et à 4 stations de Thobnah, qu'il met elle-même à 6 journées de Bougie ; le Békry met, de son côté, Båghảyah à 4 journé:s de Beskarah (1): une position moyenne de 35° 23' N. et 4° 30 E. remplirait très bien ces conditions, au taux uniforme de 15 milles à la journée; mais elle ne peut cadrer avec celles qui résultent de la ligne plus précise de Séthyf à Bâghầyah par Diana et Lambese. Je signale ces incertitudes au zèle investigateur de nos officiers de l'armée d'Afrique : à eux est l'honorable tâche de fixer enfin la géographie de toute la région barbaresque,

Prenons maintenant la route de Shaw entre Alger et les montagnes de Tâteherah, qu'il appelle Trara. La carte lithographiée du Dépôt de la guerre est en cette partie, du moins pour tout ce qui est compris dans la première feuille, la reproduction d'une carte dressée à Oran, sur les renseignemens des indigènes combinés avec les documens antérieurs, par M. le capitaine d'étatmajor Tatareau, qui a fait preuve, dans ce travail, de beaucoup de sagacité, mais dont je ne crois pas moins indispensable de contrôler les résultats afin de ne m'appuyer que sur des bases que j'aurai personnellement vérifiées; j'analyserai donc directement l'itinéraire de Shaw, qui se rattache à un assez grand nombre de points de la côte pour en obtenir une construction satisfaisante.

Après avoir reconnu que le docte Anglais a vu de ses yeux tout le cours du Schélif entre son embouchure et le confluent de la petite rivière Harbeene (probable

(1) Edrysy, pages 228, 237 et 234; Békry, page 70.

ment Ouêd-el-Kharbyn), je vais m'occuper d'en rétablir le tracé. Le confluent de cette rivière a lieu auprès d'une ville ruinée, désignée par les Arabes sous l'appellatif El-Médynah el-Kherbah (la Ville détruite), qui se rencontre si fréquemment dans la géographie moderne de ces contrées. La carte de Shaw met El-Kherbah vers le S. O. de Mehdyah, à une distance égale à celle de Mehdyah à Belydah; c'est aussi ce qu'offre une carte plus détaillée, levée, à ce qu'il paraît, par des officiers anglais lorsque se préparait l'expédition d'Exmouth, et dont M. Lapie m'a obligeamment communiqué un calque. J'ai, d'après cette base, placé cette première Kherbah à 36° 2' N. et o° 16' E.

De là à l'embouchure du Schélif, la distance réelle est de 117 milles, tandis que Shaw n'en compte que 87, ce qui constitue une insuffisance d'estime d'un tiers; correction faite, les mesures partielles du cours du Schélif données par Shaw doivent être employées ainsi qu'il suit :

Départ du confluent du Ouêd-el-Kherbyn.

Confluent du Ouêd-el-Fadhah, au lieu de 14 lieues, 56 milles O.

Confluent de la rivière Arhyone, au lieu de 7
Confluent de la rivière Mynah, au lieu de 5
Cap Ivi ou Gebel el-Dys...... au lieu de 5

[ocr errors]

28

[ocr errors]

20

- 20

[ocr errors]

O.S.O.

0.
N. O.

La ligne que j'ai ainsi construite se trouve accompagnée, dans la majeure partie de son étendue, par la route que Shaw a suivie et tracée depuis Kubber Romeah, vers l'ouest, avec embranchement sur Mostaghânem et Oran. Kubber Romeah, plus correctement Qobr elRoumyah, est un monument bien connu, où il est à desirer que soient opérées des fouilles, qui selon toute apparence seront fructueuses pour l'archéologie mau

« PreviousContinue »