Page images
PDF
EPUB

khan en allant d'abord à Tattubt, 8 lieues S. S. O.; puis à Omoley-Sinab, 4 lieues S. O.; ce point a, d'un côté, Zainah à 4 lieues O., et de l'autre, Medraschem à une lieue, dans l'est suivant le texte, dans le sud suivant la carte; de ce dernier endroit, on a 12 lieues jusqu'à Thobnah, qui est en même temps à ro lieues de Zainah; enfin, de là à Modakhan, 7 lieues S. S. O.; la construction de ces indications partielles procure une distance totale de 92 milles dans une direction à-peu-près S.S.O. 172 O. Ces deux lignes, de 64 milles sur Sydi Mobârek, et de 92 milles sur Constantine, déterminent la position de Modakhan par 35° 1' N. et 3° 9' E. El-Mesylah se trouve en meme temps portée vers 35o 30'N. et 2°22′ E., à 43 milles de Séthyf, ce qui s'accorde avec les deux journées que Abou O'bayd el-Békry (1) met entre ces deux villes en passant par Ghadyr, où sont les sources de la rivière Scheher qui passe à El-Mesylah.

- Zainah, liée d'une part à la ligne de Constantine à Modakhan, se rattache d'un autre côté à Séthyf par une distance de 8 lieues dont la direction est N. N. O. d'après le texte de Shaw, O. N. O. d'après sa carte, ce qui cadre mieux avec les autres données; d'après ces conditions, je place Zainah vers 35° 51' N. et 3° 25' E., et Thobnah vers 35° 22' N. et 3° 16′ E. à 44 milles d'ElMésylah, ce qui correspond aux deux journées comptées par l'Edrysy pour cette distance, ainsi qu'aux trois jour nées énoncées par le Békry. (2)

[ocr errors]

Tattubt, qui viendra par 35o 58' N. et 3° 54' E., ne saurait être le Tadutti d'Antonin comme l'a cru Shaw, et M. Lapie après lui; car Zainah étant Diana ainsi que le démontrent les inscriptions locales, on ne peut cher(1) Békry, page 100.

(2) Edrysy, page 234; Békry, page 161.

[ocr errors]

cher Tadutti qu'à une distance de 16 mille pas ou environ 13 milles géographiques au maximum, tandis qu'il y en a 24 jusqu'à Tattubt.

A un peu moins de 9 lieues dans l'est d'El-Mesylah Shaw place les Geouâm el-Mugrah, qui rappellent la ville de Maqqarah que l'Edrisy (1) met à une journée de Thobnak, et que d'Anville identifie au Macri d'Antonin. Quant à El-Mesylah, c'est une ville moderne qui ne saurait représenter Zabi ainsi que l'a cru M. Lapie; mais il existe, à peu de distance, des ruines qui peuvent recevoir cette application.

Entre El-Mésylah et Maqqarah s'étend la plaine à laquelle Shaw donne le nom de Huthnah, et dans laquelle il place A'yn el-Kelb. Cette dernière dénomination me paraît offrir la véritable leçon du mot que M. Quatremère a lu A'yn el-Katan dans le Békry (2) ; quant à Huthnah, c'est évidemment le district d'Adnah (peut-être mieux Adznah) du Békry, ainsi appelé d'après une ville détruite par les Hhamoudytes, au dixième siècle. Dans le triangle formé par El-Mésylah, Ghadyr et Maqqarah, doit se trouver le château d'Abou-Tawil, que M. Quatremère (3) a raison de considérer comme identique au Qala't-Bény-Hhammâd du Nouayry, mentionné également sous ce nom par l'Édrysy, qui l'indique à 12 milles d'El-Mésylah; le Békry désigne tour-à-tour les trois villes qui forment ce triangle, comme dernière étape pour arriver à Abou-Taouayl (4) : j'attribue en conséquence à ce point une position conjecturale de 35° 34'

(1) Page 236.

(2) Page 160.

(3) Notes supplémentaires, page 228.

(4) Békry, pages 70, 74, 80.

· Edrysy, pages 210, 212.

N. et 2° 37′ E., qui ne peut être bien éloignée de la vérité.

Bien que la double ligne qui, sur les cartes de Shaw, indique son itinéraire, ne soit point tracée jusqu'au Borgj Hamzah, appelé aussi Sour el-Ghozlân, nous avons cependant la certitude qu'il y est allé; car, outre les inscriptions qu'il y a copiées, et qui prouvent que ce lieu est l'ancienne Auza des itinéraires romains, il est consigné dans le journal de route de Hebenstreit, qu'ils. se trouvaient ensemble en ce lieu, appelé PourtschHampsa par le naturaliste allemand (1), à la date des 15 et 16 mai 1732; qu'ils s'y étaient rendus de Mehdyah en traversant les tribus de Aoulêd-Ibrahym, BénySélym, Aoulêd-Taan et le canton de Castoula, et qu'ils revinrent de là à Alger par la plaine de Hamzah et la tribu de Bény-Haroun. Shaw connaissait donc bien par lui-même ce point, qu'il indique à 16 lieues au S. E. d'Alger, 24 lieues E. S. E. de Scherschel, 26 lieues O. de Séthyf, et qu'il place, sur sa carte, par une latitude de 36°7' N. Les trois conditions de distances ne peuvent simultanément concourir en un même lieu; Shaw n'a directement parcouru que celle sur Alger, et il a estimé les deux autres approximativement; or elles se trouvent trop courtes, niême en tenant compte de la correction précédemment indiquée, laquelle procure, pour les trois distances, 50, 75 et 83 milles; la position moyenne de Hamzah se trouvera vers 36° 3′ N. et 1° 15′ E., à 64 milles de la position supposée de Zabi, ce qui convient à merveille pour les 80 mille pas que l'itinéraire d'Auto

I

(1) Sammlung kleiner Reisen, de Bernouilly, tome 11; la traduction en est insérée dans les Annales des voyages, tome 2 de 1830, mais les noms propres y sont défigurés par des fautes typographiques.

[ocr errors]
[ocr errors]

XXV

Cellas.,

XXV

nin (expurgé) met entre Zabi et Auza, sur la route de Sitifi à Césarée , que je rétablis ainsi :

A Sitifi Cæsarea, M. P. cccı, sic: ,,
Perdices

XVIII (1)
Macri.
Zabi..

Xxx (2)
Aras..

XVIII (3)
Tatilti:
Auza.

XLIII (4)
Rapidi...
Tirinadi
Caput Cillani....
Sufasar...
Aquis..
Cæsarea..

XVIII

XVI

XXV

XXV

XVI

XVI

XXV

[ocr errors]

D'Auza à Césarée il reste 123 mille pas, équivalant à 98 172 milles géographiques; c'est trop peu pour arriver jusqu'à Ténès, où d'Anville a placé Césarée, et qui est à 110 milles au moins de Borgj Hamzah; d’Anville n'a pu y atteindre qu'en méconnaissant l'identité de ce dernier point avec Auza, malgré l'autorité des inscriptions locales. Cependant on pourrait prétendre, avec quelque apparence de raison, que si la position de Ténès est à-peu-près assurée, celle de Borgj Hamzah est trop incertaine pour qu'on ne la pût affecter d'une correction qui la reportât quelque peu vers l'ouest; bien qu'il soit à considérer qu'il faudrait alors renoncer à la correspondance de Macri avec Maqqarah et à celle de Zabi avec les ruines peu distantes d'El - Mésylah;

[merged small][ocr errors]

j'aime mieux laisser de côté ces considérations négatives pour donner une démonstration directe que l'ancienne Césarée est représentée, ainsi que l'avait pensé Shaw, par la moderne Scherschel.

Que l'on prenne l'itinéraire le long du rivage entre deux points incontestés, tels que l'embouchure du Mulua, bien connu pour être le Molouyah d'aujour d'hui, et Igilgili bien connue aussi pour être la moderne Gygel; vérification exactement faite de toutes les variantes, afin d'opérer sur un texte bien épuré, où la somme des distances partielles concorde avec le chiffre des distances totales, on aura, du fleuve Mulua à Igilgili, 717 mille pas ainsi partagés...

[blocks in formation]

c'est-à-dire 333 et 241 milles géographiques; c'est la mesure exacte des distances relatives du Molouyah à Scherschel et de Scherschel à Gygel; il ne peut donc rester le moindre doute que Scherschel ne soit l'antique Césarée. Il serait dérisoire d'opposer à cette solution précise les tables de Ptolémée, vrai chaos d'itinéraires hétérogènes, chevauchant les uns sur les autres, quelquefois à rebours, et traduits ensuite en séries de positions absolues.

[ocr errors]

Presque tous les itinéraires d'Alger à Constantine, recueillis par les officiers français de la bouche des naturels (1), passent par Hamzah, Megênah, Sydy

(1) Je ne saurais me louer assez hautement de la bienveillance avec laquelle M. le lieutenant-général Pelet a fait mettre à ma disposition les documens envoyés au Dépôt de la guerre par nos officiers d'état-major, et du gracieux empressement de M. le colonel Lapie à effectuer cette communication.

« PreviousContinue »