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et se distinguent facilement des corniches et des consoles que l'on voit dans l'architecture romane secondaire.

Quant aux briques incrustées, les n°. 13, 14, 15, 16, donnent une idée de leurs principales formes (1). Le cabinet de M. Le Prévost et celui de la ville d'Evreux renferment plusieurs autres morceaux, parmi lesquels on remarque une clef de voûte recouverte de petites incrustations en terre cuite figurant des écailles de poisson (2).

Eglise de la Basse - Euvre à Beauvais. L'ancienne cathédrale de Beauvais, connue sous le nom d'église de la Basse-Euvre (3), remonte évidemment à une époque fort ancienne. Elle

(1) Dans plusieurs des briques incrustées la partie engagée présentait une pyramide tronquée ( no. 13 B. pl. I bis). Ce procédé était employé par les Romains pour obtenir plus de propreté à l'extérieur des murs, en cachant l'épaisseur du mortier qui servait à fixer les pièces incrustées.

(2) M. Le Prévost a déposé dans le musée de la Société des Antiquaires de Normandie quelques-unes des briques recueillies à St.-Samson, ainsi que les fragments de sculpture figurés pl. III bis depuis le n°. jusqu'au no. 12. J'ai remarqué que ces fragments sont en calcaire grossier à Cérites; or, cette espèce de pierre ne se trouve pas dans l'arrondissement de Pont-Audemer, d'où l'on pourrait croire que ces ornements ont été sculptés loin de St.Samson avant d'y avoir été apportés et placés.

(3) Cette dénomination de basse œuvre (ouvrage inférieur) fut

est aujourd'hui en partie détruite, et ce qui en reste se trouve masqué de tous côtés par des maisons. On distingue toutefois, au haut des murs latéraux, demeurés intacts, et qui sont en petit appareil, cinq fenêtres à plein cintre, à claveaux séparés par deux ou trois briques cimentées un cordon horizontal formé de deux rangs de briques court d'une fenêtre à l'autre au niveau des impostes et encadre l'archivolte; des fenêtres du même genre éclairaient les bas-côtés qui accompagnaient la nef principale.

La façade doit être moins ancienne que les murs latéraux; elle est terminée par un gable ou fronton triangulaire au centre duquel est sculptée en demi-relief une grande croix ancrée, dont le sommet se trouve placé entre deux petites ouvertures rondes.

Au-dessous du triangle formé par le gable,

donnée à l'église lorsqu'on eut bâti près d'elle la nouvelle cathédrale qui, à cause de ses grandes dimensions et de son élévation, prit le nom de haute œuvre (ouvrage supérieur). L'extrémité orientale de l'église de la Basse-OEuvre fut démolie au XIV. siècle, lorsqu'on entreprit la construction de la nef de la cathédrale actuelle, nef qui n'a point été achevée.

Depuis peu, M. Woillez, de Beauvais, a publié une vue de la Basse-OEuvre avec une description, dans le tome 1er. des mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie.

règnent deux corniches séparées l'une de l'autre par un intervalle; plus bas est une fenêtre avec une archivolte ornée d'un quadruple rang de chevrons croisés encadrés.

Des maisons masquent la partie inférieure de cette façade; elle était percée de trois portes dont la plus grande était au centre; les deux autres répondaient aux collatéraux.

A l'intérieur, l'église de la Basse-OEuvre ne présente pas d'ornements ni de sculptures, elle ne paraît pas avoir jamais été voûtée. Les arcades qui séparent la nef des ailes sont toutes supportées par des piliers carrés.

La date de l'église de la Basse-OEuvre n'est pas connue; mais on peut hardiment, je pense, la faire remonter au VII. siècle, en exceptant la façade qui ne paraît pas du même travail que les murs latéraux ; on ; on n'y voit pas de briques comme dans ceux-ci, et les moulures qui décorent la fenêtre centrale sont les mêmes que celles qui se rencontrent fréquemment au XI. siècle (1).

(1) D'après les mesures prises par M. Graves, l'église de la BasseOEuvre forme un rectangle large de 22 mètres, sur une hauteur de 16 mètres jusqu'à la base du fronton. Le mur latéral du midi a 28 mètres 1/2 de longueur; le côté opposé n'a guère conservé que 25 mètres.

Chapelle de Langon (Ille-et-Vilaine). La chapelle St.-Agathe de Langon a été décrite par M. Pollet de Vitré et par M. Langlois de Rennes (1). Cette chapelle orientée de l'ouest à l'est se compose d'une nef de 8m. 50 de long sur 4m. de large et d'une apside ou hemicycle, moins élevée, mais de même largeur que la nef et séparée de celle-ci par une arcade dont le cintre est en brique.

La plus grande partie des murs de l'édifice est construite en petit appareil dont les pièces présentent des cubes de 9 à 11 centimètres de haut et de large, incrustés dans un mortier fort épais. Des assises horizontales de briques, séparées elles-mêmes par du ciment, règnent à différentes hauteurs dans l'élévation du mur (2).

Les restes de murs anciens s'étendent sur chaque face latérale depuis l'extrémité ouest dans une longueur d'environ 5 mètres et dans la plus grande partie de la façade occidentale.

L'apside conserve aussi des traces de l'appareil primitif; la partie inférieure de la porte d'entrée doit remonter à la même époque. Quant

(1) Voir la Notice de M. Pollet dans le tome 5me. du Bulletin monumental et celle de M. Langlois dans la Revue de Bretagne, 9. livraison.

(3) Ces briques ont environ 14 pouces de longueur.

à la partie supérieure de cette porte, au prolongement des murs latéraux et au sommet des murs des extrémités Est et Ouest, dans la hauteur du toit formant un angle aigu ou gable, ils sont en moellon schisteux ordinaire, et évidemment plus modernes que le reste.

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L'intérieur de la nef présente peu d'intérêt ; sur la voûte en cul de four de l'apside, un enduit assez épais a été décoré de peintures, aujourd'hui très-détériorées, mais qui doivent être fort anciennes. M. Langlois a donné une explication très-ingénieuse des sujets de ces peintures à fresque; il a reconnu qu'elles appartiennent à plusieurs époques et qu'on a superposé plusieurs tableaux les uns aux autres.

On ne possède aucun document sur l'origine de la chapelle St.-Agathe, mais tout porte à croire qu'elle remonte fort loin. M. Langlois conclut de certaines observations faites en Bretagne, qu'elle doit être antérieure an IX®. siècle.

Eglise de Vieux-Pont-en-Auge (Calvados). Le choix des matériaux et la durée de leur emploi ont dû dépendre de circonstances locales très-diverses; c'est pourquoi je ne sais si l'on doit attribuer à l'église que j'ai signalée le premier à Vieux-Pont-en-Auge, une date aussi ancienne que le mode de construction des murs

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