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L'architecture ogivale n'a jamais été comprise en Italie, les églises manquent d'élévation; il est très-rare quelles aient un triforium, et les fenêtres du clerestory sont souvent remplacées par une ouverture ronde, comme à St.-Pétronille de Bologne. On peut attribuer à cette suppression d'un étage dans les églises ogivales d'Italie, le peu d'élégance, je pourrais dire la pesanteur qui les distingue presque toutes.

Les constructions religieuses du XIV. siècle ne sont pas rares : nos principales églises commencées au XIII., ont été continuées au XIV. et n'ont souvent été terminées qu'au XV. mais il n'est pas toujours facile de distinguer ce qui dans ces édifices appartient à l'époque qui nous occupe, par la raison que les architectes du XIV. se sont quelquefois conformés au style employé par leurs devanciers pour ne pas détruire l'unité qui doit régner dans une œuvre pareille. Un examen attentif conduit néanmoins à reconnaître les parties construites au XIV. siècle dans les édifices qui appartiennent au premier et au second style ogival, lors même qu'elles sont peu caractérisées.

J'indique dans le tableau suivant quelques spécimens du style ogival secondaire.

La Ste.-Chapelle du château de Vincennes.

Cathédrale d'Amiens.

Cathédrale de
Paris.

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Fondée en 1379. Brillant exemple de l'architecture ogivale rayonnante ou secondaire.

Les transepts, en partie, les chapelles latérales de la nef, différentes reprises, etc., etc.

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St.-Sévérin, id. Quelques parties de la façade et le portail voisin au nord. — 2o. moitié du XIV. (1347-1389).

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La chapelle de la Vierge.- Diverses retouches. Quelques parties des transepts appartiennent probablement aussi au XIV. siècle.

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En partie. La première pierre fut posée en 1318 par l'abbé Mardagent, qui mourut en 1339, après avoir construit la plus grande partie du choeur et les 11 chapelles qui l'entourent; il laissa à ses successeurs le soin de poursuivre l'entreprise; les travaux furent continués assez lentement, car la croisée, la tour centrale et d'autres parties ne sont que du XVe.

Côté sud du chœur.
neaux légers.

-

Grandes fenêtres à me

La magnifique tour dont la partie supérieure est figurée, pl. LIX, n°. 2 (sauf le porche qui précède le portail).-Construite en 1308, ainsi que l'atteste une inscription.

Le portail appliqué après coup sur la façade de l'église; quelques-unes des chapelles latérales de la nef; peut-être une partie des transepts La porte centrale a été défigurée ; les deux autres ont conservé leurs sculptures. Le tympan du portail du nord est couvert de bas-reliefs représentant différents traits de la vie du Christ: la Cène, la Passion, le crucifiement, etc., etc. Dans l'autre portail on voit le jugement dernier : les figures du tableau sont disposées sur quatre lignes parallėles; le Christ, de très-petite dimension, occupe le sommet du tympan, immédiatement au-dessous sont les élus. Au troisième rang se voient la résurrection des morts et le pèsement les ames. Les réprouvés, entraînés dans l'enfer par les démons, forment la 4o. scène

Eglise de l'abbaye d'Ardennes, prés Caen.

Prieuré de Ste.-
Gauburge
(Orne).

Eglise de St.Sever (Calvados).

Cathédrale de
Coutances
(Manche).

Eglise de Montebourg (Id.).

du tableau sur le linteau de la porte. Nous voyons ainsi une distribution des figures un peu différente de celle des tympans du XIII.: en ce que les élus sont au-dessus de l'archange et les réprouvés au-dessous.

En grande partie. La note suivante que j'ai tirée du cartulaire de l'abbaye, nous apprend que la construction de cette belle église, commencée au XIII. siècle, fut poursuivie avec ardeur par l'abbé Jean Le Blond, élu en 1297 et mort en 1324.-Cet abbé ne termina pas complètement l'église. Templi restaurationem perficiendam suscepit nec tamen perfecit. (La partie supérieure de la façade a été retouchée au XV, siècle).-Cette église dont j'ai donné plusieurs vues dans ma Statistique monumentale du Calvados, est un bon exemple du style ogival dans nos contrées à la fin du XIII. siècle et au XIV. On y remarque encore des dents de scie sous les corniches: l'emploi de cet ornement paraît s'être prolongé assez long-temps dans le département du Calvados. —Le portail principal avait été peint, le tympan en a été maladroitement endommagé par suite de l'agrandissement de la porte centrale.

L'église, servant aujourd'hui de grange, et l'ancien clottre au moins en partie de la première moitié du XIV., d'après M. de La Sicotière qui en a donné la description.

Bâtie au XIV. siècle, d'après les recherches de M. Dubourg-d'Isigny. Construite d'un seul jet en granite et assez hardie; faisceaux de colonnettes garnissant les piliers.

Quelques-unes des chapelles latérales de la nef.
La chapelle de la Vierge, bâtie par Silvestre
de La Cervelle, dans la seconde moitié du
XIVe siècle.

Consacrée en 1319 par Guillaume de Thieuville, évêque de Coutances, d'après les recherches de M. l'abbé de La Marre.

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Le chœur, seulement. Aux grandes fenêtres du clerestory et au triforium à doubles arcatures trilobées, surmontées d'une ouverture à quatre lobes, j'ai jugé cette église de la 1re. moitié du XIV. siècle; elle pourrait toutefois avoir été commencée au XIIIe. Les chapiteaux des colonnettes ont la forme qu'on leur donnait à cette époque.

Quelques parties.- Construite postérieurement à 1339. Cette église est du reste de plusieurs époques et offre un mélange de plusieurs styles.

Le choeur, les chapelles qui l'entourent et les premières arcades de la nef à partir du transept.

Parties des transepts et de la nef.

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Quelques-unes des chapelles latérales de la nef.
Diverses parties de l'édifice.

La façade occidentale et les trois portails. - La
porte centrale offre comme plusieurs de celles
que nous avons citées en parlant du XIIIe.
siècle, la représentation du jugement dernier.
Le tympan est divisé en trois tableaux : dans
le premier le Christ entre deux anges, la
Vierge et St. Jean; dans le second la sépara-
tion des élus et des damnés; dans le troi-
sième la résurrection des morts : quatre vous-
sures chargées de personnages encadrent les
tableaux du tympan.
Les deux portes se-
condaires ont aussi quatre voussures chargées
de statuettes. Sur le tympan de la porte N.-
O., on voit, si je m'en sonviens, l'ensevelisse-
ment de la Ste. Vierge et son apothéose dans
le ciel.

Limoges. Quelques parties. St.-Michel-aux

Lions, id. Construite en 1364.

Eglise d'Uzès

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(Gironde). Construite en partie par Bertrand de Gouth,

archevêque de Bordeaux, qui devint pape

en 1305, sous le nom de Clément V, et qui fut enterré dans cette église en 1316.

St.Emillion(Id.) En partie. Le portail latéral en saillie sur le

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mur de l'église, autrefois orné des statues des douze apôtres. L'apside mérite surtout l'attention. M. Guadet regarde les parties de cet édifice qui appartiennent au XIV. siècle (d'autres parties sont du XII.), comme étant, selon toute apparence, l'œuvre du cardinal Gaillard de La Motte, premier doyen du chapitre, après l'érection de St.Emillion en collégiale.

Diverses parties, seulement,difficiles à délimiter des autres qui sont du XV. Les parties basses peuvent dater du XIV. - Les arcades de la nef sont portées sur des piliers cylindriques à colonnettes, cantonnées en croix et faisant corps avec ce pilier, disposition d'un mauvais effet.-Les portes latérales (il n'y a pas de portail à l'ouest) qui doivent être du XIV. siècle, offrent une ornementation assez soignée.

Quelques parties, notamment les chapelles latérales, dont deux furent fondées par Gilles Aybelin, mort en 1318. - (D'autres parties de l'église ne sont que du XV. siècle, et le reste doit dater de la fin du XIIIo. ).

rent, au Puy. En grande partie. - Peu intéressante.

L'abbaye de La

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Chaize-Dieu. En partie. Eglise fondée en 1343, et terminée vers la fin du XVe siècle, d'après l'examen de M. Mérimée.-Monument décrit par M. Branche, inspecteur des monuments de la Haute-Loire.

St.-Mathieu, à

Gênes (Italie). Probablement quelques parties de l'église. — Le charmant cloître qui l'avoisine construit en 1308, ainsi que l'atteste l'inscription suivante que j'ai lue sur l'abaque d'un des chapiteaux des colonnes : A. D. M. CCC. VIII. KL. (Calendas) APRILIS.

Cathédrale de

Nevers.

Le

La nef (sauf l'extrémité qui est romane). Quelques parties du pourtour du chœur (le corps de ce dernier paraît du XVo. ). triforium de la nef présente des arcades portées sur des colonnettes groupées trois à trois. Devant la base de chacun de ces groupes de

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