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Troisièmement, des colonnes et des pilastres; Quatrièmement, des corniches et de l'enta

blement;

Cinquièmement, des fenêtres;

Sixièmement, des portes et des arcades;
Septièmement, des voûtes;

Huitièmement, des tours;

Neuvièmement, des ornements intérieurs et

extérieurs.

Cette revue terminée, je vais citer des exemples et décrire quelques-unes des églises les plus anciennes.

Plan des églises. Nous avons dit que les églises se composaient de trois nefs inégales terminées circulairement du côté de l'Est, et d'une espèce de nef transversale appelée transept qui donnait aux édifices la forme d'une croix (pl. Ire, fig. 9-10). Nous devons ajouter que lcs églises à une seule nef, avec ou sans transepts, telles qu'on en voit beaucoup dans nos campagnes, ont toujours dû être fort nombreuses; quelques-unes n'offraient qu'un simple rectangle, terminé par une apside circulaire, comme nos chapelles. Il faut observer aussi que les églises établies dans des édifices profanes, autres que les basiliques, durent s'écarter plus ou moins des types adoptés.

Mais nous avons principalement à nous occuper ici des monuments les plus considérables et les plus réguliers, et, à ce sujet, on peut remarquer que les cryptes prirent un accroissement notable depuis le V°. siècle. D'abord ce n'étaient que des cavités étroites avec un seul autel, destinées à recevoir les restes des saints et des martyrs et qui, comme je l'ai dit, portaient le nom de confessions; plus tard ce furent des chapelles qui s'étendaient sous le chœur et parfois sous les nefs; quelques-unes curent plusieurs autels et présentèrent en petit l'image de l'église supérieure..

Quant au reste, le plan des églises fut, à partir du VIo. siècle, peu différent de celui que nous avons indiqué; seulement le chœur s'allongea progressivement, et les autels se multiplièrent.

En Orient, la forme allongée des basiliques fut souvent abandonnée, à partir du VIo. siècle ; et comme quelques églises furent ensuite élevées, en France et en Italie, sur le plan des basiliques byzantines, il convient d'indiquer le système qui prédomina pour ces dernières (1).

(1) V. le bel ouvrage de M. le duc Sera di Falco, intitulé: delle Chiese Siculo-Normanne, imprimé à Palerme. Un vol. grand -in-folio accompagné de 28 planches.

Tout porte à croire que jusqu'au temps de Justinien, la forme des églises d'Orient différait de celle des églises d'Occident.

peu

Quand Constantin eut transporté à Byzance le siège de l'empire, et qu'il voulut y fonder, sous l'invocation du Fils de Dieu, un temple auquel il donna le nom de St.-Sophie, on reproduisit vraisemblablement le type de l'église St. Pierre de Rome qui passait alors pour la plus belle du monde; et l'église de Constantinople dut, à son tour, servir de modèle dans l'empire d'Orient.

Mais, cette basilique fut en butte à de nombreuses vicissitudes : détruite par un tremblement de terre, relevée par Constance; brûlée et réparée deux fois sous Arcadius et Théodosele-Jeune, elle fut détruite entièrement dans la cinquième année du règne de Justinien (532).

Ce prince, ami des arts, conçut le projet de rétablir la basilique sur un plan digne de la grandeur de son génie, et pour l'exécution de cette entreprise, il choisit, entre les plus célèbres architectes grecs de son siècle, Anthémius de Tralles et Isidore de Milet, les grands maîtres de l'époque (1). Ces hommes habiles formèrent

(1) Georg. Codinus de struct. templi Stæ.-Sophiæ, V. hist. By

le dessein d'élever un temple tel que, surpassant tous les autres en étendue et en majesté, il eût encore sur eux l'avantage de n'être bâti qu'en pierres et en briques, les voûtes remplacèrent les plafonds en bois, et l'on vit apparaître de lourds pilastres destinés à supporter ces coupoles hémisphériques devant lesquelles Constantinople cria au prodige (1). Comme dès le temps du

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zant., vol. xv. - Procope, lib. 1, de ædif., etc., c. 1. — Agathias, lib. v. Paul Silent., Descript. S. Sophiæ, V. hist. Byzant. XIX. (1) Les basiliques avaient des charpentes en bois. Lorsque les architectes chrétiens voulurent substituer la pierre au bois, il fallut qu'ils changeåssent le plafond en voûte; il en résulta naturellement la figure d'une coupole au point d'intersection des bras de la croix; comme celle forme était agréable à l'œil, les architecles du temple byzantin imaginérent d'augmenter l'élévation des coupoles et d'en construire plusieurs dans le temple de St.Sophie; mais ils n'ont pas inventé ce genre de voûtes. Les Romains les avaient fréquemment employées Vitruve (lib. iv, cap. 7, et lib. v, cap. 2) nous indique la manière de les construire, et nous en connaissons un grand nombre d'exemples; telles que la coupole qui couronnait le temple élevé par Numa Pompilius à Vesta, la belle voûte sphérique du Panthéon, celles des temples de Romulus, de Bacchus, de Faunt, d'Hercule, de Cybėle et de Neptune. Les Romains firent aussi usage de maçonnerie en encorbellement ou de pendentifs, pour appliquer une voûte sphérique sur un plan carré ou polygonal. Tel nous apparaît à Rome, cet édifice connu sous le nom de Tour des Esclaves, tel un appartement octogone dans les thermes de Caracalla (d'Agincourt, Hist. de l'arch. pl. LXVII, fig. 2 et 3). Encore bien que dans ces constructions les pendentifs fussent destinés plutôt à cacher la difformité des angles qu'à soutenir les voûtes, il n'en est pas moins vrai qu'ils offrent les

patriarche Nectaire, l'usage de la pénitence publique avait été aboli en Orient (1), les architectes dispensés dorénavant de conserver la longueur de la nef des basiliques constantiniennes, s'empressèrent de donner à leur édifice la forme carrée, comme celle qui rehaussait le mieux la belle perspective de la coupole qu'ils avaient inventée.

L'église de St.-Sophie est donc carrée (V. la fig. 1, pl. II); elle a 250 pieds de long et autant de large. Du milieu de l'édifice s'élève unc vaste coupole, suspendue sur quatre arcades à plein cintre, que supportent un égal nombre de pilastres isolés, disposés de manière à figurer la croix grecque. Il y eut une partie du pavé plus élevée que le reste, appelée solea, où se plaçaient les prêtres; au fond était l'autel où conduisaient plusieurs degrés. Les architectes ajoutèrent dans les angles compris entre les bras de la croix centrale a, a, a, a, (V. le plan), quatre hémicycles b, b, b, b, dont les deux

premiers essais de cette invention qu'Anthémius de Tralles et Isidore de Milet développèrent plus tard sur une plus grande échelle dans la construction du temple de Byzance. -V. Duc Sera di Falco, ouvrage cité.

(1) V. Zacharia, Diatr. de pœnitent. Constantinopoli sublata à Nectario, in thesaur. Theolog., tom. II, p. 390.

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