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vocation de saint Pierre et de saint Paul, reçut la châsse en marbre qui avait renfermé les reliques de saint Martin. Dans la suite, Omatius, douzième évêque, éleva l'église de St.Marie et celle de St.-Gervais et de St.-Protais; Euphronius en fit construire une autre sous l'invocation de saint Symphorien, martyr (1).

Aidé par le roi Clotaire, il fit réparer et couvrir en plomb l'église de St.-Martin; des églises furent construites en même temps dans plusieurs villages de son diocèse (2).

En Auvergne, Namatius, évêque de Clermont, semble avoir rivalisé avec Perpétuus et l'avoir même surpassé dans la reconstruction de sa cathédrale; elle avait la forme d'une croix avec des ailes, et se terminait par une apside semi-circulaire, les murs du sanctuaire étaient revêtus de marbre et d'un travail très-soigné (3).

ve. siècle) id est in Evena Mediconno, Berrao, Balutedine, Vernado. Lib. x, §. 31.

(1) Basilica beati Symphoriani Augustodunensis martyris ab Eufronio presbytero ædificata est, et ipse Eufronius hujus deinceps urbis episcopatum sortitus est. Grég. de Tours, hist. de France, Liv. II, §. 15. Apud Bouquet, p. 169.

(2) Texit stanno, opitulante rege Chlothachario.

Hujus tempore basilica sancti Vincentii ædificata est.

Tauriaco, Cerate et Orbigniaco vicis, ecclesiæ ædificatæ sunt. Greg. Tur. Hist. Franc. Liv. x, cap. 31. — Apud Bouquet, p. 388. (3) Sanctus verò Namatius post obitum Rustici episcopi apud

On construisit des églises, à la même époque (vers la fin du V. siècle et au commencement du VI.) dans presque toutes les villes épiscopales et dans des localités moins importantes.

Le baptême de Clovis, en donnant au christianisme une puissante protection, favorisa l'impulsion qui commençait à se propager partout; ce monarque fonda plusieurs monastères

Arvernos in diebus illis octavus erat episcopus. Hic Ecclesiam quæ nunc constat, et senior infrà muros civitatis habetur, suc studio fabricavit, habentem in longum pedes centum quinquaginta, in latum pedes sexaginta, in altum infrå capsum usque cameram pedes quinquaginta; inante absidem rotundam habens, ab utroque latere ascellas eleganti constructas opere totumque ædificium in modum crucis habetur expositum. Habet fenestras quadraginta duas, columnas septuaginta, ostia octo. Terror namque ibidem Bei, et claritas magna conspicitur; et verė plerumque inibi odor quasi aromatum suavissimus advenire à religiosis sentitur. Parietes ad altarium, opere sarsurio (incrustations) ex multo marmorum genere exornatos habet. Exacto ergo in duodecimo anno beatus pontifex ædificio, Bononiam civitatem Italiæ sacerdotes dirigit, u! et reliquias sanctorum Vitalis et Agricolæ exhibeant, quos pro nomine Christi manifestissimè crucifixos esse cognovimus. Grég, de Tours, hist. de Fr., L. n, S. 16.

Grégoire de Tours raconte ensuite que l'épouse de Namatius fonda une église en l'honneur de saint Etienne, et qu'elle lisait d'anciennes histoires aux peintres et aux sculpteurs qui décoraient les murailles, afin qu'ils en fissent le sujet de leurs peintres : « Cujus conjux basilicam sancti Stephani suburbano murorum ædificavit. Quam fucis colorum adornare vellet, tenebat librum in sinu suo, legens historias actionis antiquas pictoribus, indicans quæ parietibus fingere deberent. Gregoire de Tours, histoire de France, Liv. 1, §. 16-17.

et des églises, dont les principales furent celle de l'abbaye de St.-Pierre et de St.-Paul élevée hors des murs de Paris, et commencée en 507, celle de l'abbaye de St.-Père à Chartres, et celle de St.-Mesmin près d'Orléans. Beaucoup d'autres furent construites par son ordre sur différents points du royaume.

Après la mort de ce prince, Childebert, son fils et son successeur, bâtit près de Paris l'église et l'abbaye de St.-Vincent, appelée depuis St.Germain-des-Prés, et Clotaire Ier. fonda à Soissons l'église de St.-Médard que termina son fils Sigisbert.

De ces faits on peut conclure que le nombre des églises était considérable au commencement du VI. siècle, sans toutefois être comparable à ce qu'il devint dans la suite; ces églises étaient, du reste, conformes, pour la plupart, à celles dont Grégoire de Tours nous a laissé la description: oblongues, terminées circulairement à l'Est, elles prenaient quelquefois la figure d'une croix; quelques-unes étaient de forme ronde; on reconnaissait dans toutes leurs parties une imitation de l'architecture romaine.

Les églises qui se multiplièrent depuis le Vo. siècle jusqu'au X., n'eurent pas un type différent, c'est pourquoi les caractères architec

toniques, dont je vais offrir le tableau en m'appuyant sur l'examen du petit nombre d'édifices religieux qui nous restent de ces temps reculés, et les principes de classification que j'essayerai d'en déduire, pourront s'appliquer à tous ceux qui ont été élevés en France depuis l'introduction du christianisme jusqu'au X. siècle, en d'autres termes, à tous les édifices qui appartiennent à la première période de l'architecture chrétienne telle que je l'ai limitée dans mon tableau préliminaire (1).

(1) V. ce tableau, p. 11.

CHAPITRE IV.

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Objet du chapitre. Courte énumération des caractères au moyen desquels on peut distinguer les monuments élevés depuis le V. siècle jusqu'au X.- Application de ces principes et description de quelques églises appartenant au style roman primitif.

Pour mettre plus d'ordre et de clarté dans l'énumération des caractères de l'architecture romane primitive, je vais décrire séparément et successivement les différentes parties qui constituent les édifices religieux, et autant que je le pourrai, je suivrai la même méthode lorsque j'aurai à parler des caractères qui distinguent ces monuments aux autres époques du moyen âge; rien ne soulage en effet la mémoire, rien ne simplifie l'étude des faits les plus nombreux et les plus compliqués, comme un ordre unique et invariable employé dans les descriptions. Je vais donc traiter :

Premièrement, de la forme des édifices reli

gicux;

Deuxièmement, de la maçonnerie ou de l'appareil ;

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