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Sur la porte centrale on voit, dans la partie supérieure du tympan, Jésus-Christ dans un ovale lumineux, assis sur son trône, tenant de la main gauche le livre des sept sceaux et ayant la droite élevée comme pour donner la bénédiction. Cette figure du Sauveur est vêtue d'une longue tunique et d'une espèce de peplum ou manteau enrichi de broderies: elle est environnée des symboles des quatre Evangélistes; au-dessous de cette représentation sont placées sur une même ligne les figures des Prophètes au nombre de quatorze ; et dans les arcs quiforment la voussure se voient les vingt-quatre vieillards de l'Apocalypse tenant divers instruments de musique et des fioles remplies de parfums. Les deux faces latérales sont ornées de grandes statues, de saints, de rois, de reines, dans le style que j'indiquais tout-à-l'heure (voir la page 196).

Le portail, à droite du précédent, représente différents traits de la vie de la sainte Vierge, et l'on voit successivement dans trois divisions distinctes: 1o, un ange qui annonce aux bergers la naissance de Jésus Christ; 2°. la présentation de Jésus-Christ au temple ; 3°. dans la partie supérieure du tympan, la Vierge assise tenant l'enfant Jésus sur ses genoux, et ayant à ses côtés deux anges qui portent des encen

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soirs
grandes statues de rois et de reines.

sur les faces latérales sont entées six

Le portail, placé à gauche, montre dans le tympan Jésus-Christ la main droite élevée, ayant à ses côtés deux anges et plus bas les quatre anges désignés dans le septième chapitre de l'Apocalypse; au-dessous sont encore dix petites figures en ligne horizontale. Dans les voussures on remarque plusieurs grotesques, des quadrupèdes, les signes du Zodiaque et les travaux agricoles des douze mois de l'année; enfin les faces latérales du portail sont, comme celles des deux portails précédents, décorées de grandes

statues.

LE MANS. Le curieux portail méridional de la cathédrale du Mans, précédé d'un porche roman, offre la plus grande analogie de style avec celui de Chartres.

Dans le tympan du portail, qui est de forme ogive, on voit le Père éternel au milieu des quatre Evangélistes représentés par l'ange, l'aigle, le lion et le bouf; au-dessous figurent les douze Apôtres assis et rangés sur une même ligne. Dans les voussures sont d'abord des anges au nombre de dix, puis différents sujets tirés de l'Apocalypse et de l'histoire sainte.

Les colonnes qui ornent les deux côtés de la porte ont des chapiteaux corinthiens. Leurs fûts sont masqués en partie par des statues de grande proportion qui ressemblent tout-à-fait à celles de Chartres par leur raideur, leurs longs bustes, leurs costumes et leurs physionomies. Ces statues sont au nombre de huit, dans lesquelles on reconnaît trois saints, trois rois et deux reines. Les deux pieds droits de la porte sont en outre ornés des images de saint Pierre et de saint Paul en demi-relief et de la même dimension que les statues; on peut remarquer aussi sur ce portail un grand nombre de moulures byzantines (rinceaux, étoiles, listels, etc.), et tout annonce qu'il a été construit dans le XII. siècle, soit, comme le pense M. Richelet, sous l'épiscopat de Hildebert qui fit de grands travaux à la cathédrale et qui mourut en 1125, soit un peu plus tard sous l'épiscopat de son successeur.

ANGERS. La porte principale de la cathédrale d'Angers est aussi garnie de grandes statues trèscurieuses, entées sur les colonnes qui supportent les voussures, et l'on voit dans le tympan Jésus-Christ sur son trône, ayant dans la main gauche un livre et tenant la droite élevée ; il est environné, comme à Chartres, au Mans et

ailleurs, des symboles des quatre Evangélistes. Dans les deux premières voussures on remarque des vieillards à têtes couronnées, au nombre de vingt-quatre, douze dans chaque archivolte, et des anges au nombre de vingt dans les deux autres voussures.

Ces figures ont été peintes; elles sont d'un relief assez considérable et doivent dater de la fin du XII. siècle.

NOTRE-DAME DE POITIERS. La façade de NotreDame de Poitiers est flanquée de deux faisceaux de colonnes, surmontés de clochetons (1).

On y remarque d'abord, au rez-de-chaussée, trois arcades, dont une ouverte et deux bouchées; la première est voûtée à plein cintre; les autres, de forme ogive, sont subdivisées en deux par des arcades semi-circulaires.

Au-dessus du portail règne une corniche à modillons qui sépare le second ordre du premier; celui-là est rempli par deux rangs superposés d'arcatures renfermant des statues, qui se trouvent l'un et l'autre interrompus par une grande fenêtre ouverte au-dessus de la porte centrale,

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(1) Les entrecolonnements de ces faisceaux sont couverts de moulures.

qui a été élargie et probablement allongée par le bas, au XVe siècle.

Cette brillante façade ornée d'élégantes moulures et de bas-reliefs, est couronnée par un fronton brisé revêtu de pierres taillées en forme de disque et en lozanges (1).

Au centre du fronton est un encadrement arrondi à la partie supérieure, pointu en-dessous, dans lequel on distingue Jésus-Christ debout entouré des symboles des quatre Evangélistes et surmonté d'un chœur d'anges.

(1) Ce fronton forme un mur isolé et détaché du toit dont le faitage est beaucoup au-dessous. Plusieurs églises byzantines du midi de la France et de l'Italie présentent ce caractère.

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L'église de St-Michel de Luques, entre autres, dont voici l'esquisse, est couronnée d'un fronton détaché comme celui de N.-D. de Poitiers.

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