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de colonnes ni de pilastres, et sont ornées depuis le haut jusqu'en bas avec une garniture plus ou moins large de moulures (pl. IX, fig. 5).

Telle est la belle porte subdivisée en deux baies et qui existe dans la partie du cloître de l'abbaye de Savigny (Manche), dont j'ai acheté les restes pour les sauver de la destruction.

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Telle est encore la porte latérale de l'église de Mortain.

;

De toutes les parties des églises, ce sont les portes qui ont été le plus richement décorées; souvent elles méritent d'être examinées dans les édifices religieux les plus modestes en apparence. Je décrirai bientôt quelques façades d'églises romanes dont les portes font le principal ornement et montrent quelle

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richesse d'orne

mentation les

sculpteurs ont dé

ployé dans cette

décoration.

Les portes les plus ornées ne se

trouvent pas s seu

lement placées au

milieu des façades

des églises; bien

souvent elles ont

été pratiquées de

côté. Le fragment

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ci-joint est tiré de RSTION 29 but no esto la porte latérale de St.-Etienne de Beauvais, ornée de quatre archivoltes couvertes de figures très-variées.

Il n'est pas rare de rencontrer des portes anciennes au milieu de murs modernes, et cette

circonstance ne peut donner lieu à aucune méprise ni à aucun embarras. Les portes dont je parle avaient fait partie d'un édifice antérieur, et elles ont été replacées dans la nouvelle construction; rien n'était plus facile en numérotant les pierres (1). Quelquefois aussi des parties que l'on voulait conserver ont été rajustées, sans déplacement, avec les murailles nouvelles.

Porches et vestibules. Les principales portes étaient quelquefois précédées de porches dont les dimensions variaient depuis celles d'un simple auvent, très-peu profond, jusqu'à celles d'une grande salle.

Beaucoup de portes, aujourd'hui à découvert, ont été originairement protégées par une toiture, ainsi que le prouve une saillie triangulaire que l'on voit encore dans le mur, et qui

servait à soutenir le toit.

Comme exemple des plus vastes porches, on peut citer le vestibule de l'église d'Airvault (Deux-Sèvres), qui se compose d'une vaste salle carrée divisée par des piliers et la retombée des voûtes, en trois parties correspondant à la porte centrale et aux deux portes latérales de la façade occidentale on y entre également par trois portes ornées d'un grand nombre de mou

(1) Les modillons ont été replacés de même.

lures; les boudins de la voûte offrent des pièces alternativement arrondies et chargées de moulures concaves.

J'ai remarqué à Tournus (Saône-et-Loire), un vestibule à peu près semblable et divisé intérieurement, comme celui d'Airvault, par deux rangs de piliers.

A Véselay, il existe aussi un vestibule très

vaste.

Le vestibule qui précède l'église collégiale de Loches est moins grand que les précédents; il n'est pas divisé intérieurement par des piliers quoiqu'il forme aussi un prolongement considérable à l'extrémité occidentale de la nef.

Le porche qui précède la belle porte occidentale de la cathédrale d'Autun et celui de l'église St.-Savin (Vienne), sont formés d'une vaste arcade ouverte, dans la première église, entre les deux tours; dans la seconde, sous la tour occidentale.

Le joli petit porche qui précède la porte latérale de la cathédrale du Mans est ouvert de trois côtés.

Dans beaucoup d'églises d'Italie, le porche ou atrium cousiste en une espèce de péristyle à colonnes ou de galerie, supportant un toit en appentis, et embrassant tout le diamètre de l'édifice en avant des portes.

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Dans d'autres, les trois portes qui donnent accès aux nefs, et souvent les portes ouvertes dans les murs latéraux, sont précédées de petits péristyles engagés dans la muraille et portés en avant sur deux colonnes, lesquelles viennent elles-mêmes reposer sur le dos de deux lions couchés et portés sur des piédestaux (1) (cathé

(1) Ces lions sont ordinairement en marbre rougeâtre et taillés dans le même bloc; lorsqu'ils appartiennent à l'époque romane, et même au XIIIe siècle, ils présentent une physionomie particulière et une encolure qui ne ressemble guère à celle du lion; ils Iar perubias

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écrasent ordinairement sous leurs pattes antérieures, l'un un serpent qui fait des efforts pour se dégager et pour mordre, l'autre un qua

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