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M. le Président communique une note de M. Émile Caron relative aux monnaies de Salins comprises dans une trouvaille qu'il a décrite dans la Revue Numismatique (1889, p. 556), sous le titre de Mon-naies du XIe siècle frappées dans le comté de Bourgogne.

Le type primitif de ces pièces portait :

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et au revers, en rétrograde + SCVTINCOVRV. Dans le champ COMIT; les lettres co placées sous la croisette et commençant la légende du Champ. M. Caron avait hésité à attribuer ces monnaies à Lons-le-Saulnier ou à Salins, tout en affirmant sa préférence pour la seconde de ces villes, mais en faisant remarquer les objections philologiques qui s'opposaient, à cause de l'accentuation de l'I de Salinis, à ce que ce nom puisse prendre la forme Saunis.

Récemment, à la suite de l'acquisition de plusieurs de ces pièces par le Cabinet des Médailles, M. Maurice Prou a pu les étudier de nouveau et reconnaître sur plusieurs d'entre elles la forme SALINIS. Rien ne s'oppose désormais à ce que ces monnaies soient données à la ville de Salins et aux comtes de Scodingue.

M. Prou fait remarquer toutefois que, bien qu'il soit d'accord avec M. Caron pour attribuer ces monnaies au XIe siècle, il pense cependant que le prototype pourrait remonter au Xe. Il signale, à cette occasion, la disposition du mot COMITIS rappelant celle du mot COMS sur les deniers du comte Hugues à Lyon, et celle des mots HVGO DVX, sur certaines pièces de Hugues Capet.

M. le Président dépose sur le bureau une brochure ré

cemment publiée par M. l'abbé Frédéric Marchand, Les monnaies de Confranchette (Ain), extraite de la Rivista Italiana di numismatica, de Milan (1891), et renfermant la description d'une trouvaille de 1,800 pièces des dues de Savoie, Charles II, Emmanuel-Philibert et Charles-Emmanuel Ier, faite dans cette commune.

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4. Signaler les monuments romains mis au jour depuis trente ans et notamment ceux de Besançon et de Mandeure. Présenter le tracé des voies romaines dans la région. Faire connaître les découvertes d'objets romains, bronzes, céramique, monnaies, etc., effectuées pendant la même période.

Déterminer les limites et les conditions dans lesquelles on a trouvé les statuettes de Jupiter costumées à la Gauloise et les taureaux votifs tricornus.

M. Castan, en réponse à une partie de cette question, communique un mémoire intitulé: La Cité des Séquanes, d'après les textes des historiens ou géographes et les inscriptions romaines.

Ce travail est le complément des recherches poursuivies avec tant de succès depuis trente ans par le savant archéologue bisontin sur le Capitole et les arènes de Vesuntio.

M. Ducat complète cette communication en exposant les plans du Capitole, du théâtre et des arènes de Vesuntio.

M. l'abbé Brune présente ensuite la note suivante sur les voies romaines dans le Jura :

« Voies Romaines de Saint-Aubin et Tavaux (Jura). Le territoire des villages de Saint-Aubin et Tavaux (canton de Dole, Jura) offre un sujet d'étude fort intéressant. Des fouilles, faites à différentes

époques, ont mis au jour des débris de constructions importantes, et le grand nombre d'anciennes voies de communication qui le sillonnent ont depuis longtemps frappé les archéologues Franc-Comtois. Quelques-uns même sont allés jusqu'à placer en ce lieu la ville. d'Amagétolrie, théâtre du combat de César et d'Arioviste. M. l'abbé P. Brune, mettant à profit un séjour de plusieurs années, a cherché à son tour la solution de ce problème. S'il est arrivé à se convaincre qu'il faut chercher ailleurs la ville introuvable, du moins ses recherches ont eu pour résultat de relever sur le terrain les traces des nombreuses voies qui s'y croisent, avant qu'elles ne soient entièrement effacées.

Sept voies, dont plusieurs de premier ordre, reliaient cette ancienne cité à ses voisines de Lyon, Chalon, Autun, Besançon, Dijon, Langres, Salins et Poligny. Plusieurs ont été déjà décrites, mais avec des erreurs qui nécessitaient une révision sérieuse. Le mémoire de M. l'abbé P. Brune, accompagné d'une carte très exacte, fixera d'une manière définitive le tracé des voies romaines sur ce point important. »

M. Alfred Vaissier lit une étude sur les statuettes de Jupiter costumées à la Gauloise.

M. le Président ajoute que le dieu au costume gaulois a fait cette année l'objet du cours de M. H. Gaidoz à l'École des Hautes-Études. Il ajoute que M. Éd. Flouest, dont la science archéologique regrette la perte récente, avait réuni dans ses portefeuilles un nombre considérable de dessins et de photographies relatifs à l'iconographie des divinités gauloises (1).

(1) Nous sommes heureux de pouvoir faire connaître à nos

M. Boisselet, de Vesoul, donne lecture d'une note sur quelques bronzes de Jupiter et quelques taureaux tricornus découverts en Franche-Comté.

Sur la proposition de M. le Président, la question relative aux taureaux tricornus est réservée pour être discutée à Montbéliard, où plusieurs de ces représentations ont été découvertes, notamment le taureau de bronze à torquès d'argent, récemment décrit par M. Lalance, qui a pu acquérir ce précieux objet votif pour sa collection.

11. Décoration et mobilier des édifices religieux et civils. Signaler les verrières, peintures murales, tapisseries, objets d'orfévrerie et de céramique, meubles, etc., conservés dans la région, ainsi que ceux dont l'existence y a été constatée.

M. Castan signale les meubles ayant appartenu à Gauthiot d'Ancier, conservés au musée de Besançon et qui sont, ainsi qu'une gaîne en bronze à trois. cariatides, l'œuvre de l'architecteur Hugues Sambin auquel il a consacré récemment une étude complète (1).

M. J. Gauthier fait remarquer que, comme dans tous les pays qui ont été le théâtre de guerres continuelles, les vitraux sont fort rares dans les églises de FrancheComté. Il a pu cependant en dessiner un certain

confrères que tous les portefeuilles de M. Flouest ont été donnés par ses filles au Musée des Antiquités nationales de Saint-Germain et que M. H. Gaidoz a été chargé d'achever ses derniers travaux.

(1) L'architecteur Hugues Sambin, créateur de l'Ecole bourguignonne de menuiserie d'art, auteur de la façade du palais de justice de Besançon (Extrait des Mémoires de la Société d'Émulation du Doubs, 1891).

nombre et s'en servir comme documents pour son Histoire du Costume en Franche-Comté.

Il signale, comme ceuvres remarquables de sculpture, les stalles bien connues de l'abbaye de Mont-Benoît, exécutées de 1520 à 1530 et qui ont été décrites par le président Clerc et le comte de Soultrait.

Parmi les objets d'orfévrerie d'une certaine importance, on peut citer la statue reliquaire en argent de Saint-Ermenfroi, datée de 1486, haute de 0 m. 30 c., conservée à la cure de Clerval, la croix de Landresse (XVIe siècle), celle de l'Isle-sur-le-Doubs, datée de 1575, ayant servi de reliquaire pour un fragment de la Vraie-Croix, etc. (1).

M. le Président signale les recherches de M. J. Gauthier sur les armoiries des villes, communautés ecclésiastiques et corporations de la Franche-Comté, publiées dans les Mémoires de l'Académie de Besançon et qui peuvent être d'un grand secours pour la détermination des objets d'art que l'on rencontre et leur origine (2).

Les trois questions suivantes sont restées sans réponse, et on se bornera à indiquer quelques unes des sources à consulter pour leur solution.

2. Découvertes préhistoriques en Franche-Comté, dans le pays de Montbéliard et dans les cantons de la

(1) Ces objets sont dessinés dans les Répertoires archéologiques de M. J. Gauthier.

(2) Les sceaux et les armoiries des villes et bourgs de Franche-Comté, 1883. Armorial des corporations religieuses de

Franche-Comté, 1884. Statuts, insignes et armoiries des corporations d'arts et métiers et des confréries militaires ou judiciaires de Franche-Comté, XV-XVIIIe siècles, 1885. Armorial des archevêques de Besançon et de leurs auxiliaires, 1886.

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