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Parmi les membres de la Société et les personnes invitées au Congrès et qui n'ont pu y assister, nous devons mentionner MM. le président de la Société d'Agriculture de la Haute-Saône; le vicomte de Beaucorps, président de l'Académie de Sainte-Croix, à Orléans; le chanoine Huguet, à Tournai; le comte T. de Limbourg-Styrum, sénateur du royaume de Belgique; le major-général F.-S. Wilson, Hellier Gosselin, secrétaire général, et Herbert Jones, membre de l'Institut royal archéologique de la GrandeBretagne et d'Irlande; Seeth Lar, président de l'Institut archéologique d'Amérique, etc., dont M. le Secrétaire général a présenté les excuses au Congrès.

La parole est ensuite donnée à M. J. Feuvrier pour une communication sur les anciennes fortifications de Dole. Cet intéressant travail, rédigé d'après les documents originaux, de concert avec M. Jules Gauthier, nous montre les aspects de la ville aux différentes époques de son histoire, et l'auteur expose les changements que les fortifications eurent à subir au fur et à mesure des progrès de la tactique jusqu'au siège de Louis XIV.

Après cet exposé, qui est accueilli par de vifs applaudissements, les membres du Congrès procèdent à la visite de la ville.

Visite des monuments de Dole

(17 juillet)

M. J. Feuvrier avait bien voulu rédiger à l'intention des membres du Congrès un itinéraire que nous avons suivi fidèlement malgré la pluie et que nous reproduisons ici :

Les monuments de Dole.

Dole, ville ancienne, est, semble-t-il, l'antique Dittavion de Ptolémée. Au moyen âge, elle devint la résidence favorite de Frédéric Barberousse; sous les ducs de Bourgogne et la domination espagnole. elle fut la capitale de la Franche-Comté, et le siège du Parlement, de l'Université et de la Chambre des comptes. Elle fut assiégée en vain par les Français en 1477; prise traîtreusement, saccagée et brûlée par l'armée de Louis XI en 1479; Condé l'assiégea sans pouvoir s'en emparer en 1636; Louis XIV y entra en 1668, et en 1674, époque de la réunion de la Franche Comté à la France. La pyramide triangulaire élevée près de la gare aux défenseurs de Dole dans la dernière guerre (21 janvier 1871) témoigne qu'aujourd'hui, pas plus qu'autrefois, l'étranger en armes ne saurait dans notre ville entrer sans combattre.

Nous voici devant l'église, où nous pénétrerons dans un instant. Auparavant, jetons un coup d'œil sur l'Hôtel-de-Ville provisoire dont la tourelle surmontée du vieux drapeau dolois et la porte du XVIe siècle appartenaient au Palais du Parlement, lequel, avec les

Halles, occupait naguère toute la terrasse en avant du clocher.

Derrière l'Hôtel-de-Ville, rue de la Croix, no 12, porte sculptée d'un hôtel où est né le célèbre diplomate Antoine Brun.

Faisons le tour de l'église en partant du clocher pour aller à droite. A quelques pas, maison à tourelle (maison du chapitre, XVIe siècle). De là, aspect pittoresque de cette partie de la place. De l'autre côté, entre le portail gauche et la tour, statue de la Paix d'Aizelin, remplaçant celle de Louis XVI par Attiret; elle est flanquée de la Philosophie et du Commerce par le même Attiret (XVIIIe siècle).

La tour de l'église était autrefois plus haute; la galerie ornée de sculptures était surmontée d'une flèche, abattue par les boulets de Condé en 1636. Audessus de la porte de l'escalier qui conduit au sommet, boulets du siège encastrés dans la pierre. Du haut de la galerie, panorama curieux sur la ville et très étendu.

Redescendons et entrons dans l'église (style ogival de l'époque Louis XII, 1509 (1). Bonnes copies de tableaux des écoles d'Italie, notamment d'une Transfiguration de Raphaël; le mausolée de Carondelet (XVIe siècle), derrière le maître autel; la SainteChapelle (XVIIe siècle), au haut de la nef latérale de droite belles orgues au-dessus de l'entrée; verrières modernes.

A la sortie, passons devant la statue de la Paix

(1) Une inscription gothique gravée sur une pierre au-dessus de l'entrée de la sacristie est ainsi conçue: Ceste neufre eglise fut cômancée le 1X iour de février lan Nre S. courant VC et huit.

pour gagner la rue de Besançon à quelques pas. Tournons à gauche. La seconde maison à partir de l'angle (no 53) est bâtie sur la Cave d'Enfer, dernier refuge des Dolois combattant contre les Français entrés par trahison dans la ville (1479). Une plaque de marbre au-dessus de la porte rappelle cet acte d'héroïsme.

Un peu plus bas, nous arrivons à un carrefour: à gauche, la Grande-Rue, à droite de la rue des Arènes. Faisons quelques pas dans la Grande-Rue. Au no 35, maison du XVIe siècle bien conservée, caves beaucoup plus anciennes, avec piliers et arceaux en tiers-point (ancien hôtel des Templiers).

Revenons au carrefour et engageons-nous dans la rue des Arènes. Nous passons sur la petite place plantée d'arbres où se trouve la Fontaine de l'Enfant, œuvre gracieuse du sculpteur Rosset (XVIIIe siècle); presque en face, au no 28, Hôtel-de-Ville avant la conquête française (façade sculptée du XVIe siècle). En montant à l'angle de la rue des Arènes et de la rue du Mont-Roland (n° 32), maison particulière qui était l'Université.

Plus loin, au no 36, maison du XVe, habitée par Jean Boivin, qui dirigea la défense de Dole au célèbre siège de 1636. Presque en face est l'entrée du Palaisde-Justice, avec son portail sculpté (XVIe et XVIIIe) (ancien couvent de Cordeliers); au fond, cloître bien. conservé; puits (1). Ce couvent et le quartier avoisinant sont bâtis sur l'emplacement d'un vaste amphithéâtre, ouvrage des Romains.

(1) Ce cloître est intéressant par les monuments qui y ont été placés et dont l'un est un oratoire, autel très bas avec niche, fronton et colonnes, portant la date de 1586, et qui était décoré

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