Congrès archéologique de France

bronze, curieux ex-voto d'une femme en couches, avec tout le cortège des superstitions que le paganisme oriental ou grec avait introduit chez les Romains.

Nous mentionnerons aussi de nombreuses mosaïques dont une porte le nom hellènique de Prosthasius, et de précieuses inscriptions, parmi lesquelles figurent un fragment de textes de lois romaines gravés sur des plaques de bronze.

L'importance des ruines d'Avenches a depuis longtemps été comprise par les archéologues suisses et, depuis 1886, ils ont formé sous le nom d'Association pro Aventico, une société qui a entrepris le déblaiement du sol, la recherche des antiquités et l'étude des monuments découverts.

Alimentée par des souscriptions annuelles de 2 francs, par des donations et par des subsides de l'État de Vaud et de la commune d'Avenches, cette association a su, grâce à d'ingénieuses combinaisons, exécuter des travaux considérables, malgré son modeste budget; nous la donnerons un jour comme exemple à celles de nos localités qui voudraient poursuivre des recherches analogues. Ajoutons que l'Association pro Aventico ne se borne pas à la recherche des antiquités locales, mais qu'elle publie chaque année un Bulletin qui, à côté des comptes-rendus des fouilles, poursuit la publication du catalogue du musée d'Avenches.

Comme tant d'autres villes romaines, Avenches a vu les matériaux de ses monuments antiques utilisés à toutes les époques pour des constructions diverses et pour n'en citer qu'un exemple nous pourrions rappeler que les murs de son église, comme ceux de Saint• Rambert-sur-Loire, sont en partie construits avec des pierres portant des inscriptions romaines.

M. Martin, conservateur du musée d'Avenches, nous en a fait les honneurs avec une amabilité dont nous sommes heureux de le remercier.

D'Avenches, nous avons par le chemin de fer gagné Estavayer, où nous avons visité d'abord l'église, dont les stalles et la grille du chœur sont remarquables. puis le château, dont M. le comte A. de Dion a donné dans ce volume (p. 220) une description qui nous dispense d'en parler ici-même, et l'ancien port, où nous trouvons un bateau qui nous ramène à Neuchâtel. Pendant la traversée, nous admirons une fois de plus la chaîne des montagnes au-dessus desquelles se détache la cime neigeuse du Mont-Blanc.

En rentrant à Neuchâtel, nous nous séparons des membres de la Société historique neuchâteloise, avec le vif regret de n'avoir pu consacrer plus de temps à notre exploration de ce versant du Jura.

Aussi est-ce avec grand plaisir que nous répondrons affirmativement à l'invitation que nous adressait, dans le Journal des Débats (31 juillet 1891), M. Philippe Godet en rendant compte de notre excursion : « L'accueil très cordial que les membres de la Société française d'Archéologie ont trouvé dans nos villes leur inspirera, écrivait-il, le désir de poursuivre une autre année leurs études d'archéologie helvétique: Lucerne, Zurich, Schaffouse, sans parler de la Suisse française, leur réservent encore bien des choses à voir, et nous serons toujours heureux d'en faire les honneurs à d'aussi aimables hôtes. >>>

27 Juillet 1891.

Nous avions vivement regretté de ne pouvoir nous arrêter à Neuveville pour répondre à l'invitation de M.

le docteur Gross; aussi le jour de notre départ, avonsnous cherché, à quelques-uns, à réparer cette omission et sommes-nous allés à Neuveville où nous attendaient MM. le docteur Gross, et Imer, banquier. Après nous avoir fait visiter le Musée qui renferme quelques belles pièces d'artillerie, prises sur l'armée de Charles le Téméraire, des bannières bourguignonnes et un petit nombre d'objets provenant des palafittes des lacs de Neuchâtel et de Bienne, nous sommes montés au château, ancienne construction féodale, merveilleusement située et réparée avec beaucoup de goût par M. Schnider, qui nous a, ainsi que Mme Schnider, reçus de la manière la plus aimable.

En descendant du château par une route très pittoresque, nous traversons la ville pour regagner la gare, non sans examiner quelques-unes de ces fontaines aux personnages grotesques, comme celles qui décorent les rues de Berne, de Soleure et de Neuchâtel, mais qui ont sur celles-ci l'avantage de n'avoir pas été peintes avec ces couleurs criardes qui leur donnent l'aspect de figures en sucrerie placées sur de gigantesques mirlitons.

Notre excursion était terminée. Le soir nous couchions à Pontarlier et le lendemain nous rentrions chacun chez nous, après une course d'une quinzaine de jours où, comme on a pu le voir, les discussions ont été nombreuses et les excursions fort intéressantes.

Comte DE MARSY.

TABLES

TABLE GÉNÉRALE

Notice sur la Société française d'Archéologie.
Société.

Liste générale des membres de la Société
Comptes du Trésorier.