Page images
PDF
EPUB
[graphic][merged small]

EGLISE DE PESMES (Haute-Saône)

Portrait de CATHELIN MAIROT, fragment de Tryptique.

[graphic][merged small]

TOMBEAU DES LA BAUME, par LUC BRETON 1775

Dans la Chapelle Seigneuriale de PESMES. d'après une aquarelle d'A. CHAZERAND. 1785

Agenouillée sur les degrés d'un autel à pieds de lion, la Vierge, fermant son livre d'heures, est vêtue d'une longue robe et d'un manteau traînant ; sa main droite s'appuie sur l'autel, sa gauche cherche à réprimer les battements de son cœur. Pose exquise de naturel et de pudeur, visage charmant et candide, sentiment exquis se dégageant de sa personne tout entière. Dans une auréole lumineuse s'épanouit derrière elle tout un chœur angélique de têtes ailées, ébauchées avec la même élégance et la même justesse de dessin et de modelé que les anges de la Mise au tombeau. Sur la tête de la Vierge plane la colombe; l'autel supporte un vase original, dont le col est remplacé par une tête de femme coiffée à la romaine et d'où sort une poignée de lis.

Cette grande scène en grisaille est traitée comme le carton préparatoire d'une gravure au burin; de nombreuses fautes d'anatomie et de dessin s'y rencontrent, mais il y a plus d'air dans la composition, plus de grâce dans les figures; la scène est vivante, les caractères bien rendus.

En somme, malgré ses qualités réelles et sa valeur comme dessin et comme peinture, ce triptyque, la première œuvre picturale datée et signée que nous possédions en Franche-Comté, paraîtrait médiocre, rapprochée des productions contemporaines des grands artistes italiens. Pour notre école comtoise dont elle marque l'origine, elle a tout l'intérêt d'un incunable, et fixe le point de départ des progrès qui, s'accentuant de jour en jour, procurèrent vingt ans plus tard à des peintres, formés comme Prévost à la dure école de la pauvreté courageuse, des commandes et une réputation méritée en Bourgogne, en Bresse, en Suisse, plus dépourvus

« PreviousContinue »