double jupe, manches bouffantes au coude, collantes au bras, surchargées de passementeries, pieds nus chaussés de ligatures à l'antique, manteau jeté sur les épaules. Sa tête un peu bouffie, dont la longue chevelure pend jusque sur la poitrine, est coiffée d'un chapeau à oreillettes brodé de perles ; de ses deux mains, la gauche s'ouvre, étonnée; la droite, d'un geste prophétique, indique l'avenir. La plus âgée des sybilles, gracieuse encore sous les plis sévères d'un manteau, d'une tunique et d'une robe sans ornements, voile sa figure amaigrie sous les larges bords d'une coiffe à la vieille; cette statue, d'un fini précieux, se distingue par des plis qui laissent deviner des contours anatomiques d'une grande exactitude. Comme la jeune sybille, celle-ci indique de la main droite la Vierge et pressent le mystère que l'Annonciation doit révéler un jour. Ces trois statues ont exactement l'allure des œuvres sorties dans la première moitié du XVIe siècle des ateliers de Troyes, tout en différant absolument comme style du surplus du retable et des grandes figures du tombeau qui leur fait face. Au-dessous de ce tableau est gravée l'inscription suivante : MIRABILIS DEVS IN SANCTIS SVIS; au-dessus, un attique divisé en compartiments par des doubles pilastres et des métopes en marbre blanc représentant en très petits et très médiocres bas-reliefs les scènes principales de la Passion (1), (1) Taillés en albâtre blanc ou gris, ces cinq bas-reliefs représentent, en partant de la gauche: le Baiser de Judas et l'Oreille de Malchus; l'Ecce homo; le Portement de croix; le Crucifiement et l'Ensevelissement. Ils mesurent 17 à 18 centimètres de côté. |