l'art, de tout ce qui fait les âmes hautes et nobles, de tout ce qui fait les cœurs meilleurs et plus élevés.

<«< Il est mort à la tâche, mort, je le répète, en soldat; il laisse derrière lui une trace féconde et brillante, une riche moisson scientifique, un souvenir cher à son pays. Il n'a connu ni la décadence, de l'esprit ni les défaillances de la vieillesse qui eussent été si dures à une âme ardente comme la sienne. Il a combattu jusqu'au bout le bon combat; il goûte actuellement les joies de l'éternel repos. S'il a connu la souffrance morale, s'il a eu à subir des luttes dont le souvenir même s'efface devant ce cercueil, son sort a été et est encore digne d'envie. En terminant sa vie si belle, la mort a fait son office ordinaire d'avant coureur de la justice, et a fondu les sentiments divers de ses concitoyens en un sentiment unique et profond de gratitude et de respect.

« Au nom de la Société d'Émulation du Doubs, au nom de tes collègues, de tes admirateurs, de tes amis, adieu, cher Castan, adieu ! »

Nous ajouterons qu'au Congrès de Besançon M. Castan avait pris une part très active à la discussion de toutes les questions; à la séance d'ouverture, il nous avait fait, en réponse à la première question, un exposé complet du mouvement archéologique de la Franche-Comté, mais rien n'était rédigé, sauf un mémoire sur la Cité des Voconces, que sa veuve a bien voulu nous remettre et qui restera comme le dernier, et non le moins important, des travaux du confrère dont tous nous déplorons la perte.

Comte DE MARSY.

PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES

ET COMPTE-RENDU DES EXCURSIONS

SÉANCE D'OUVERTURE DU JEUDI 16 JUILLET 1891

PRÉSIDENCE DE M. LE COMTE DE MARSY.

Les membres du Congrès se sont réunis pour la séance d'ouverture dans le foyer du théâtre, gracieusement mis à la disposition du bureau par M. le maire de Dole, M. Ruffier, architecte, qui avait bien voulu contribuer à la décoration de la salle en y exposant un grand nombre de dessins et de gravures faisant partie de sa collection et représentant les principaux monuments de Dole et des environs.

A une heure et demie, M. le comte de Marsy, directeur, prend place au bureau, ayant auprès de lui MM. Ruffier, maire de Dole, l'abbé Rivet, curé-archiprêtre, Castan, secrétaire général, Gauthier, trésorier, ainsi que les délégués des Sociétés savantes et les membres du conseil de la Société française d'Archéologie.

Nous signalerons, parmi les personnes qui ont assisté à cette séance et aux séances suivantes, MM. Jules de Laurière, l'un des secrétaires généraux de la Société; Le Féron de Longcamp, Émile Travers, membres du Comité permanent, et G. du Manoir, du Calvados; le comte de Dion, inspecteur général, de Seine-et-Oise;

Janin Vayson, F. du Grosriez et Henri Macqueron, de la Somme; le baron X. de Bonnault d'Houët, inspecteur, le comte G. de Lambertye, R. Chevallier, Ch. Leman et le baron Maurice de Failly, de l'Oise; Louis Régnier, de l'Eure; Jules Lair, l'abbé Bouillet, OllivierBeauregard, Aimé Desmottes, de Paris; le comte de l'Estourbeillon de La Garnache, inspecteur, de la LoireInférieure ; le comte Charles Lair, inspecteur, et Charil de Ruillé, de Maine-et-Loire; Eugène La Perche et Charles de Morry, d'Indre-et-Loire; Rouëde, de l'Indre; Ludovic Guignard de Butteville, de Loir-etCher; A. de La Bouralière, de la Vienne; Edgar Mareuse, de la Gironde ; A. de Roumejoux, inspecteur, et le marquis de Fayolle, de la Dordogne; Félix Pasquier, de l'Ariège; le comte d'Espous et Cochet, de l'Hérault; Félix Thiollier, de la Loire; le baron d'Avout, inspecteur, et le docteur Bertin, de la Côted'Or; Léon Germain, inspecteur, et Lucien Wiener, de Meurthe-et-Moselle; F. Farnier, des Vosges, etc.

Les départements franc-comtois étaient représentés par MM. Auguste Castan, correspondant de l'Institut, secrétaire-général du Congrès et inspecteur du Doubs; Jules Gauthier, archiviste du département; Sayous, professeur à la Faculté des Lettres, président de l'Académie de Besançon; E. Besson, secrétaire de la Société d'Émulation du Doubs; Ducat, président de la Société des Architectes du Doubs; Pingaud, professeur à la Faculté des Lettres; le marquis de Vaulchier, Vaissier, le vicomte de Froissard de Broissia, l'abbé Suchet, l'abbé de Beauséjour, Lieffroy, Boysson d'École, le général Gresset, Mairot, Magnin, de Besançon; Duvernoy, Charles Lalance, Bouthenot-Peugeot, Sahler, de Montbéliard; Ruffier, Feuvrier, l'abbé Rivet, Puffeney,

l'abbé Babey, Richenet, Bouveret, l'abbé de Branges, Longin, de Dole; le docteur Coste, de Salins; les abbés Guichard, Brune et Prost, du Jura; le capitaine de Beauséjour, Max Prinet, l'abbé de Revel du Perron, de la Haute-Saône, etc.

Parmi les étrangers, nous citerons MM. le baron A. de Loë, secrétaire de la Société d'Archéologie de Bruxelles, Ad. Francart, E. de La Roche de Marchiennes, Adolphe et Henry Hambye, de Mons, B. Leman, de Saint-Ghislain, Henry-N. Godfray, "Esq., trésorier des États de Jersey.

Ainsi que les années précédentes, plusieurs dames ont assisté aux réunions du Congrès et à ses excursions, ce sont Mmes Eugène la Perche, Desmottes, de Morry, de Poul, Vatin, la baronne de Bonnault, Henry-N. Godfray, ainsi que Mme Jules Lair qu'un deuil cruel est venu rappeler à Paris, au cours de ce voyage. A Besançon, Mmes Castan et Gauthier, à Montbéliard, Mme Sahler ont bien voulu se joindre à nos compagnes de voyage.

M. le comte de Marsy prononce le discours suivant:

MESDAMES, MESSIEURS,

Si c'est la première fois que la Société française d'Archéologie vient tenir ses assises dans vos départements du Jura et du Doubs, il ne faut pas attribuer cette longue abstention à un sentiment de dédain pour vos antiquités et pour vos monuments. Nous en connaissions l'importance et la valeur, nous pressentions les surprises que devaient nous révéler vos musées de Besançon et de Montbéliard, de Dole et de Salins, nous connaissions vos monuments romains, la métropole de Besançon, et Saint-Anathoile de Salins, vos nombreux édifices civils de la Renaissance que