Page images
PDF
EPUB

dans les batailles de Granson et de Morat et lui-même périt devant Nancy, le 6 janvier 1477. La paix ne tarda pas à se faire. Fribourg reçut un tiers de la baronnie. d'Estavayer; un autre tiers fut vendu au comte de Savoie moyennant finance, et le reste fut la part des enfants de Claude d'Estavayer.

En 1518, une armée fribourgeoise marchant au secours de Genève, attaquée par le duc de Savoie, celui-ci obtient la paix en promettant 15,000 écus hypothéqués sur ce qu'il possédait à Estavayer, Rue et Romont. En 1530, les Suisses font la conquête du pays de Vaud et Fribourg garde ces trois places pour sa part.

Il n'est pas facile de dire ce qui restait aux seigneurs dans la baronnie d'Estavayer. Le dernier, Laurent, étant mort en 1635, Fribourg s'empara de tout ce qu'il avait encore en désintéressant les héritiers.

A la Réforme, Farel établit le protestantisme à Morat et à Avenches; mais il échoua à Estavayer et à Romont, qui restèrent catholiques.

Les armes d'Estavayer sont : palé d'or et de gueules, à la fasce d'argent brochante chargée de trois roses de gueules.

Estavayer est le chef-lieu du district du Lac, séparé du reste du canton de Fribourg par le district de Payerne, appartenant au canton de Vaud. Sa population est de 1,400 habitants.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

VII.

ÉTUDE

SUR LES

STATUETTES DE JUPITER

COSTUMÉES A LA GAULOISE

DANS LA RÉGION DE L'EST DE LA FRANCE

Par M. Alfred VAISSIER

I.

Dans son avant-dernière et mémorable campagne en Gaule, César, retenu devant Avaricum par les ingénieux moyens de défense que la place opposait à la constance éprouvée de ses soldats, reconnaît que « la race gauloise est douée d'une adresse extrême et d'une aptitude supérieure pour imiter et pour faire tout ce que les autres peuvent inventer » (1).

Les centaines de peuplades qui étaient appelées à

(1) Singulari militum nostrorum virtuti consilio cujusque modi Galloruin occurrebant, ut est summæ genus solertiæ, atque ad omnia imitanda atque efficienda, quæ ab quoque tradantur, aptissimum, (CÆSAR, De bello gallico, ch. VII, 22.)

former une grande nation commençaient, malgré leurs luttes intestines, à prendre l'empreinte de la contrée, aussi diverse qu'elles-mêmes, où elles s'étaient définitivement fixées. La plupart avaient débuté comme pasteurs de grands troupeaux et se signalaient par un goût passionné pour les chevaux de belle race. Chez un grand nombre, les aptitudes industrielles se révélaient par des talents appréciés au loin pour la préparation des salaisons, le corroyage des peaux, le tissage et la teinture des laines. Quand les marchands du Midi étaient venus les trouver dans leurs cités perdues au milieu des forêts, ces populations actives n'avaient pas tardé à utiliser leurs côtes et leurs rivières pour trafiquer elles-mêmes de leurs propres denrées.

Tandis que les mineurs et les forgerons fabriquaient les outils, les armes et les brillantes parures, on voit de très bonne heure se produire, chez toutes les peuplades, une manifestation encore plus remarquable parce qu'elle touche aussi bien à l'art qu'à l'industrie et justifie l'opinion favorable que César avait conçu de l'intelligence de ses adversaires.

Pendant une période de près de trois siècles, avant la prise de possession romaine, il circulait en Gaule. une série étonnamment variée de pièces de monnaies d'origine bien gauloise. En or bien titré et d'un aspect parfois satisfaisant, ce numéraire, propre à faciliter les relations commerciales, favorisait aussi bien les distributions fastueuses des grands, qu'il flattait l'amour-propre des tribus rivales.

Dans la pénurie des monuments figurés que l'on puisse, avec certitude, attribuer à la Gaule indépendante, on a recherché avec une ardente curiosité, parmi les décors variés de ces monnaies, des scènes, des fi

« PreviousContinue »