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[ Napoléon III, Charles lours
Napoléon Bonaparte. I

LA FRANCE

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A LA LIBRAIRIE NOUVELLE, Boulevard des Italiens, N° 15.

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NOTICE HISTORIQUE.

La France doit connaître, par la lecture des pièces authentiques, les causes légitimes et honorables qui lui mettent, ainsi qu'à l'Angleterre, les armes à la main pour défendre, contre l'ambition des Russes, la foi publique et la paix du monde.

La lettre de l'Empereur Napoléon à l'Empereur Nicolas ouvre la série de ces pièces, quoiqu'elle en soit en quelque sorte le résumé et le couronnement. Cette page, si noble et si ferme, mérite d'être lue la première, et parce qu'elle analyse avec une admirable clarté les diverses périodes de la question d'Orient, et parce qu'elle est le dernier effort tenté en faveur du maintien de la paix du monde. Cette page est l'expression la plus haute de la force et de la dignité du pays; c'est un appel à la défense de nos intérêts politiques et de notre honneur militaire provoqué par les Russes à Sinope, et cet appel sera entendu jusqu'au fond de la plus humble chaumière.

L'Empereur de Russie, fidèle à la politique de ses an

cêtres, cherchait une occasion commode et à sa convenance, d'humilier complétement la Turquie, en attendant qu'il pût la subjuguer. Une fois établis à Constantinople, qui est la clef de la Méditerranée, les Russes auraient menacé, avant un demi-siècle, de leurs flottes de la mer Noire, Alger et Toulon; de leurs flottes de la Baltique, le Havre et Cherbourg. Nos enfants auraient assisté à une nouvelle invasion des Barbares du Nord, chassant devant eux la civilisation et foulant aux pieds la liberté !

L'affaire dite des Lieux-Saints, et le protectorat des Grecs, qui en a été la suite, ont semblé au Czar offrir cette occasion qu'il cherchait; il l'a saisie avec un empressement qui a trahi, malgré lui, son ambition secrète.

Tout le monde sait qu'à Bethléem et à Jérusalem, c'està-dire aux lieux où le Sauveur est né, où il a souffert et où il est mort, la piété des chrétiens a fondé, depuis des siècles, des églises et des monastères. Depuis que l'église d'Orient s'est séparée de l'église d'Occident, il est survenu des rivalités et des luttes entre les chrétiens de la communion latine et les chrétiens de la communion grecque, soit au sujet de la garde de ces Lieux-Saints, soit au sujet des cérémonies qui s'y trouvaient célébrées. La France, dont l'autorité politique et morale en Orient est considérable depuis les Croisades, a toujours pris sous son patronage les Pères des monastères Latins. Ces pères avaient été les victimes d'empiétements successifs, de la part des chrétiens de la communion grecque, et le Gouvernement de Louis-Napoléon, alors Président de la République française, obtint en leur faveur, il y a trois ans, des réparations aussi justes que modérées.

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