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CHRONIQUE.

Congrès scientifique de France. —M. Hucher, du Mans, membre de l'Institut des provinces, a proposé les questions suivantes pour le programme du Congrès scientifique de 1849:

Peut-on attribuer avec certi

Numismatique gauloise. tude, dans l'état actuel de la science, les monnaies gauloises des provinces armoricaines offrant le type dégénéré de Philippe ?

Le mode d'attribution fondé sur la fréquence des trouvailles de monnaies d'un certain type, dans une région déterminée, ne mérite-t-ii pas la confiance des savants ? spécialement peut-on objecter, comme un argument sérieux, que le système d'attribution proposé par quelques numismatistes n'a rien de certain, dès que les monnaies qu'on croit particulières à une région, se sont rencontrées dans d'autres.

Exposer les véritables bases d'un système d'attribution. Décrire les types propres aux différentes parties de l'Armorique, y compris ceux du Maine et de la Normandie.

Tracer la marche du type et décrire ses phases de dégénérescence, en assignant la date probable des plus saillantes.

Le symbole carré des monnaies armoricaines représentet-il un tableau ou un drapeau, ou bien doit-on y voir, comme on l'a pensé dans ces derniers temps, l'appareil militaire garni de phalères ?

Numismatique du moyen-âge. — A-t-on trouvé, en nature, les méreaux usités dans les foires, au XII. `siècle, comme signe de l'acquit d'une marchandise.

Réunir et décrire les méreaux de compte des Reines de France et des grands feudataires de la couronne.

ARCHÉOLOGIE. Vitraux. Ne serait-il pas urgent qu'on procédât à la confection des calques des vitraux peints dans les principales églises de France, en prenant le mot calque à la lettre, et de telle sorte que non-seulement la forme soit religieusement conservée, mais que la facture même, les tours de main propres à chaque école de peinture, le nombre et la largeur des hachures soient fidèlement reproduits.

Démontrer que, sans cette précaution, la France perdra, dans un temps donné, une de ses plus précieuses richesses artistiques et archéologiques.

Sigillographie.

Démontrér l'intérêt qui s'attache au point de vue historique et archéologique aux collections provinciales de Sceaux.

Décrire et reproduire les sceaux de l'une des anciennes provinces du nord-ouest de la France.

Nouvelles découvertes de débris romains dans le département de la Vienne.-La Société des Antiquaires de Poitiers, prévenue par M. Mauduyt que des débris romains avaient été trouvés à Mazais, commune de Vouneuil-sous-Biard, avait nommé trois de ses membres, MM. Mauduyt, Foucart et E. Lecointre, pour les explorer. La commission a reconnu qu'une villa romaine avait dû s'élever autrefois dans cet endroit. Des fouilles entreprises cous sa direction ont fait découvrir un pan de mur renversé, des briques à rebord et des débris de ciment. Les ouvriers employés aux travaux agricoles qui ont amené cette découverte avaient déjà mis à jour un fragment d'aqueduc curieux par sa grande largeur, le peu de hauteur de ses rebords, et en même-temps par la pâte du

ciment qui le compose. M. Deschamps, propriétaire du terrain où il a été trouvé, a généreusement offert ce morceau à la Société.

M. Faye a signalé à la Société la découverte de quelques débris qu'il croit d'origine romaine, faite aux Bergères, commune de Genouillé. A un ou deux kilomètres de cette localité, entre Montazai et Charroux, il a observé une enceinte antique désignée sous le nom de Camp des Anglais.

Cette enceinte, placée au milieu d'une plaine, sur un terrain qui forme une légère éminence, est assez régulière et se compose d'un parapet entouré d'un fossé jadis très-profond, mais presque comblé, parce que les cultivateurs y jettent les pierres qu'ils ramassent dans les champs. Elle a environ 160m. de largeur et présente une ouverture sur chaque face. Du côté du levant existait une autre petite enceinte supplémentaire composée d'un mur dont on reconnaît les traces à la surface du sol. A peu de distance de cette seconde enceinte, était un puits aujourd'hui comblé. Selon M. Faye, le nom de Camp des Anglais n'indique pas exactement la destination de cette enceinte. Mais doit-on y voir un camp romain; c'est ce qu'il ne saurait décider.

Histoire et tableau de l'église St.-Jean-Baptiste de Chaumont, par M. l'abbé Godard-St.-Jean, de l'Institut des provinces (1). M. l'abbé Godard-St.-Jean avait publié dans le Bulletin monumental quelques notes sur l'église St.-JeanBaptiste de Chaumont en 1848 : il a fait paraître un travail étendu sur le même sujet, formant un beau volume grand in-8°. C'est une bonne et intéressante histoire de la ville de

(1) Un vol. grand in-8°. de 200 pages, orné de plusieurs planches, prix : 4 fr.

Chaumont. On trouve l'ouvrage chez le libraire Derache, rue du Bouloy, no. 7.

Mémoires et documents publiés par la Société d'histoire et d'archéologie de Genève. V. volume, in-8°. de 500 pages et quelques planches lithographiées, Genève, 1848.

Ces mémoires sont plutôt historiques qu'archéologiques. Nous avons pourtant remarqué une notice de M. de Blavignac, architecte, sur divers morceaux de sculpture antique trouvés à Genève; d'après l'auteur on est encore aujourd'hui très-peu soigneux de recueillir ces fragments et les recommandations faites en 1838, par M. de Caumont, quand il visita le musée, ne paraissent pas avoir produit un grand effet: toutefois, il y a progrès en ce sens qu'on décrit ce que l'on trouve et qu'il est question de former un musée de sculptures anciennes. Le même M. de Blavignac a décrit et figuré plusieurs monuments celtiques qui existent aux environs de Genève. Hormis cet architecte, il ne paraît pas que la Société de Genève compte beaucoup d'antiquaires dans son sein; elle ne paraît pas avoir fait de grands progrès dans cette voie depuis son origine.

D. C.

Monographie de Notre-Dame de Brou, par M. L. Dupasquier, inspecteur de la Société française pour le département de l'Ain, membre de l'Académie de Lyon.

Nous avons sous les yeux le splendide ouvrage de M. Dupasquier; nous n'avons jamais vu rien de plus magnifique ni d'une exécution plus parfaite. Plusieurs fascicules de planches grand in-folio, reproduisent non-seulement toutes les parties et les moulures de Notre-Dame de Brou, mais aussi les vitraux admirablement rendus en chromolithographie. Ceux qui comme nous ont vu à Lyon en 1844 les dessins originaux

de M. Dupasquier pouvaient craindre que l'exécution ne répondît pas à la beauté des dessins, mais aujourd'hui que l'art a fait de si grands progrès, ces craintes ne doivent plus exister. La monographie de l'église de Brou est un bel exemple de ce qu'on peut obtenir aujourd'hui du procédé lithographique et de l'impression en couleur. Le texte rédigé par M. Didron, imprimé dans le format grand in-4°., est aussi important au point de vue scientifique que le sont les planches au point de vue de l'art. Nous félicitons sincèrement M. Dupasquier d'avoir si heureusement accompli son

œuvre.

D. C.

Le livre Caumont où sont contenus les dits et enseignements du seigneur de Caumont composés pour ses enfants l'an mil quatre cent XVI (1). Ce manuscrit a été publié pour la première fois par M. Gally de Périgueux et tiré à très-petit nombre c'est un traité de morale en vers, composé pour ses enfants par Guillem de Caumont. La préface de l'éditeur est intéressante. Un fac-simile précède le texte du poème qui se termine ainsi :

A trestoux ceulx et celles qui en cest livre liront
Je vous pry et supplie, priez pour moi CAUMONT
Nostre seigneur du ciel que moi veuilhe sauver
Et par sa digne grace mes pechies pardonner

Explicit les diz et ensegnemens

Que Caumont fist pour ses enfans.

Un glossaire accompagne cette publication de M. Gally.

Mouvement de la décentralisation. — Création de Comités décentralisateurs dans les départements.

Il y a vingt ans que nous prêchons la décentralisation, et c'est avec bonheur

(4) Paris, Techner, place du Louvre.

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