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Deux statues tumulaires se voient du côté de l'évangile sous deux arcades cintrées, qui paraissent avoir été pratiquées après coup dans l'épaisseur du mur; ces statues me paraissent du XIV. siècle, et je n'ai aucuns renseignements sur les seigneurs qu'elles représentent. L'une offre l'image d'un guerrier vêtu de sa cotte de mailles et de sa cotte d'armes, les jambes également maillées, les pieds éperonnés. Il porte suspendu, à gauche, son écu de forme aiguë par le bas, et son glaive à deux tranchants. Les mains sont croisées sur la poitrine, des anges supportent le coussin sur lequel repose la tête, un lion est sous les pieds.

L'autre statue est celle d'une femme, probablement épouse du précédent guerrier; elle porte au-dessus de la cotte hardie. un surcot sans manches et fendu par devant. La main gauche tombe le long de la taille et paraît tenir un mouchoir, l'autre bras est ployé et repose sur la poitrine. Cette statue est plus grossière que la précédente et dénote un ciseau moins exercé.

Deux autels existent à droite et à gauche de l'entrée du chœur, ils sont en pierre. L'un d'eux a son contre-rétable orné d'un tableau, donné en 1574 par un sieur Jacques Louvet.

La Société française a écrit au Ministre de l'Intérieur pour demander la conservation de Sainte-Marie-aux-Anglais ; il ne paraît pas que cette réclamation ait eu de résultat.

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Manoir. Au nord de l'église est un manoir dont le côté droit est très-élégant, offrant au centre une tourelle à pans servant d'escalier et des fenêtres à croisées de pierre. Ce manoir, auquel la rivière de Viette pouvait servir de défense d'un côté, a appartenu à plusieurs familles et en dernier lieu à Choron. C'est maintenant la propriété des héritiers de Me. de Séligny. DE CAUMONT.

(Statistique monumentale du Calvados, t. 4.)

SUR QUELQUES CHAPITEAUX DU MUSÉE D'ARLES.

Je disais il y a bientôt deux ans, dans un rapport fait à la Société française sur les monuments de la ville d'Arles, qu'on voit dans le musée de cette ville un certain nombre de chapiteaux composites, probablement des derniers temps de l'ère galloromaine, et qu'il serait bon de mouler ; j'avais recommandé ces chapiteaux à l'obligeant conservateur du musée, M. Huard, qui pensait d'ailleurs comme moi, qu'il y aurait des déductions à tirer de la comparaison de tous ces objets. M. Huard a bien voulu, depuis mon voyage, dessiner deux de ces chapiteaux pour le Bulletin, et je me suis empressé de les faire graver.

Tous deux, comme on le voit, sont des chapiteaux d'un composite dont j'ai trouvé plusieurs fois des exemples. Ils ne présentent au-dessous des volutes qu'un rang de feuilles d'acanthe et l'intervalle compris entre les volutes est garni, dans l'un, de cinq oves, dans l'autre d'un rang d'oves audessous desquels est figuré un chapelet de perles.

J'ai dit ailleurs qu'il existait en Gaule, dans l'école de sculpture, une liberté qui se manifesta particulièrement dans les deux derniers siècles de la domination gallo-romaine, et qu'il était curieux d'observer. Nous ignorons si ces chapiteaux appartiennent au IV. ou au V. siècle, comme on l'a pensé ; mais, selon toute apparence, ils sont tout au plus de cette époque et pourraient être même un peu moins anciens. Le lieu où ils ont été trouvés pourrait sans doute donner quelques indices sur leur destination, et par suite sur le temps auquel on peut les rapporter : si, comme on croyait s'en rappeler quand j'ai fait, à ce sujet, quelques questions à Arles, ils ont été retirés du Rhône, près du palais de la Trouille, dont ils auraient surmonté les colonnes intérieures, on pourrait par induction les rapporter au IV. siècle, mais il restait des doutes sur le fait

même de la trouvaille, et nous ne devons pas oublier qu'au

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V. et au VI. siècle l'art n'était pas toujours très-différent de ce qu'il avait été au IV.

CHAPITEAUX DU MUSÉE D'ARLES.

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Quoi qu'il en soit, nous donnons l'esquisse d'un or

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nement regardé à

Arles comme provenant du même lieu que les chapiteaux et qu'on voit près d'eux au musée : c'est une espèce de rosace dont les principaux compartiments sont formés d'entrelacs. On a trouvé dans plusieurs édifices de

la première pé

riode romane des rosaces absolument semblables, notamment dans les ruines de Saint-Samson-sur-Rille (Eure). Nous ne terminerons pas cette note sans remercier M. Huard, et sans l'inviter à continuer d'envoyer des dessins à la Société française; il gémissait sur les destructions qu'avait opérées dans les aliscamps d'Arles le passage du chemin de fer; il n'y a qu'un seul moyen de remédier au mal, c'est de décrire et de figurer tout ce qui sera mis au jour dans les fouilles, ou ce qui sera en danger de périr par suite des changements qui vont s'opérer dans cette partie du territoire de l'antique cité.

A. DE CAUMONT.

SÉANCES GÉNÉRALES.

SÉANCE TENUE A CAEN

Le 2 décembre 1846,

PAR LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE POUR LA CONSERVATION DES

MONUMENTS.

Etaient présents au bureau MM. DE CAUMONT; LÉCHAUDÉ D'ANISY; HARDEL; GAUGAIN; BOUET; DAN DE LA VAUTERIE; VÉROLLES; PELFRESNE, architecte; BORDEAUX, secrétaire.

Le dépouillement de la correspondance est fait par M. de Caumont.

M. Hilaire de Néville, membre de la commission des antiquités de la Seine-Inférieure, écrit de nouveau relativement à la colonne commémorative de la bataille de Bouvines.

Des remerciements sont adressés par M. l'abbé Poquet, directeur de l'institution des sourds-muets de St. -Médardles-Soissons, nouvellement nommé membre. Cet archéologue se propose de former à Soissons un comité local d'archéologie.

Une lettre de M. le C. de Mérode sera analysée par M. de Caumont dans la chronique du Bulletin.

M. Félix Lajard, membre de l'Institut, adresse au directeur de la Société la lettre suivante :

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