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4. Saint Louis, roi de France, et saint Étienne, diacre; Jésus attaché sur la croix et Jésus porté sur les bras de sa tendre Mère. Dans les quatre-feuilles : naissance de Jésus; annonciation de l'ange à Marie; un ange avec deux couronnes.

5. Saint Thomas et saint Barnabé; saint Paul et saint André. Dans les quatre-feuilles : saint Jean-Baptiste est décapité; saint Étienne est lapidé; un ange avec deux couronnes.

6. Deux saints qui ont perdu leurs noms; saint Matthias avec une palme et saint Matthieu avec une lance. Dans les quatrefeuilles saint André est martyrisé; une scène indéchiffrable; un ange avec deux couronnes.

Au commencement de ce siècle, les grisailles du triforium ont été remplacées, dans la courbure absidale, par des vitraux peints provenant (à ce que l'on assure) de l'église de saint Hilaire, qui s'élevait avant 1793 sur la place de Saint-Pierre. Ces vitraux sont dus à l'habile pinceau de Robert Pinaigrier, célèbre peintre-verrier du XVIe siècle. Malheureusement ils sont aujourd'hui dans l'état le plus désolant: tout est déplacé, bouleversé, les têtes sont en bas, les pieds en haut; les mêmes scènes sont scindées en trois ou quatre parties et séparées les unes des autres de toute la largeur de l'abside. Un remaniement facile et peu dispendieux pourrait toutefois remettre en place et faire apprécier ces belles verrières. Entre autres sujets, on y voit l'arbre généalogique de Jessé, la Naissance de Jésus, le Réveil des Bergers, la Circoncision, l'Adoration des Mages, le Massacre des Innocents, la Présentation au temple, la Fuite en Egypte, la Mort, les Funérailles et l'Assomption de Marie, etc. Il y a aussi des allégories charmantes, par exemple les apôtres taillant la vigne du Seigneur, les apôtres faisant la vendange et foulant le raisin dans une cuve, les évangélistes distribuant le vin en tonneau, etc. Enfin on y trouve quelques traits de la vie de saint Hilaire et de saint Martin.

SACRISTIE. Pour compléter notre notice descriptive de la basilique abbatiale de Saint-Pierre, nous dirons qu'une nouvelle sacristie a été construite en 1846; cette sacristie est propre et commode, mais n'a ni caractère ni style. Dans son mobilier, nous avons remarqué deux bonnes copies de peintures flamandes, et un crucifix qui a quelque valeur historique; sur le pied on lit en

effet cette inscription: Ce crucifix a été porté ici à Chartres solennellement en procession par Henri III, en 1582, et déposé en l'église de Saint-Père.

Il faut aussi mentionner un grand tableau peint à l'huile et sur toile qui est suspendu contre le mur occidental de la nef, dont il occupe presque toute la largeur. Cette vaste composition, qui n'est pas sans mérite, représente les noces de Cana. C'est une imitation française des œuvres des grands-maîtres italiens qui ont brillé d'un si vif éclat pendant toute la durée du XVIIe siècle.

ÉGLISE DE SAINT-AIGNAN.

L'église de Saint-Aignan, placée au centre de la partie méridionale de la ville, reporte sa première origine à plus de quinze siècles. « L'église de Saint-Aignan, dit Rouillard, estoit jadis sa >> maison paternelle, selon la créance commune; laquelle icelui s. Aignan dédia premièrement en l'honneur de s. Denis, ou selon >> autres de s. Pierre et sainct Paul: y aïant esté enterré, avec ses >> trois sœurs, et flory en miracles, elle prit le nom d'icelui s. Aignan. C'est l'Eglise Parochiale du Chasteau du Comte, aujourd'hui appellé la Tour du Roi 2. » Au treizième siècle, elle

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Saint Aignan, dit Doyen, succéda à saint Martin-le-Blanc, en 245, et tint le siége pendant quarante-cinq ans. Il était d'une noble famille des environs de Chartres; et c'est le sentiment de tous ceux qui ont parlé de lui, mais aucun ne désigne le lieu; pour moi je crois que c'est Vauventrier, par la raison que le chemin qui conduit de Chartres à ce château, s'appelle le chemin de Saint-Aignan. Lorsqu'il fut élu, il était en prière sur le tombeau de saint Martin, et plusieurs seigneurs accompagnés du clergé, voulurent le porter sur leurs épaules, depuis le lieu où a été bâtie la porte Saint-Michel, jusqu'à la cathédrale; d'où est venu l'usage d'y porter les évêques ses successeurs. » (Histoire de Chartres, tome I, page 209.)

2 Parthénie, 2e partie, page 149. — La Tour du Roi était bâtie sur la place Billard actuelle; ses derniers restes ont été démolis en 1836.

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formait déjà une collégiale composée de sept chanoines . « Le revenu des chanoines est assis ez villages de Dondainville, Mon>> dainville et Ermenonville à une petite lieue de Chartres, qui >> estoient les Seigneuries de Donde, Monde et Ermenonde, sœurs » d'icelui s. Aignan, dont les tombeaux se voient encore ès cryptes » de l'Eglise 2. » Le corps sacré du saint évêque n'y resta pas longtemps; il fust précieusement déposé en une châsse, que

l'on trouva bon de colloquer au maistre Autel de l'Église. L'an » 1134, au mois de Décembre, la ville de Chartres ayant esté » toute bruslée d'un feu du ciel, et toutes ses Eglises, hous celle » de Nostre-Dame: celle de s. Aignan n'en fut exempte non plus » que ses compagnes. Et sur ce qu'après le feu esteinct, on trouva >> sa châsse entièrement bruslée et ses ossements nullement endommagés, l'évesque Geoffroi soubs qui advint ce meschef et » désastre, les recueillit avec toute dévotion, et remit iceux dans » une saincte Châsse qui... fut reportée dans la nouvelle Eglise du >> dit sainct, depuis qu'elle eut esté refaite et rebastie 3.

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Un autre incendie, arrivé le 10 juin 1271, dévora l'église de Saint-Aignan, avec une grande partie de la ville de Chartres. « La » Chasse de s. Aignan fut encore toute bruslée, et néantmoins les » ossements d'iceluy demeurèrent entiers. L'Évesque Pierre de Maincy les remit en une belle Châsse neuve, qui se void encores >> couverte partie de lames d'argent et de cuivre doré, et fut res» tablie en son église après icelle restaurée ".

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Cette dernière église de la fin du XIIIe siècle disparut à son tour dans les premières années du XVIe siècle; on se mit aussitôt à bâtir celle que nous voyons encore et qui ne fut terminée que vers 1630. Ainsi l'on fut plus d'un siècle à la reconstruire : le zèle généreux qui animait d'une manière si admirable les populations catholiques du XIII et du XIVe siècle, avait alors perdu sa ferveur et son enthousiasme.

1 Prolegomènes du Cartulaire de Saint-Père, page ccxcvij.

2 Parthenie, 2e partie, page 149.

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