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Confession des premières basiliques de Chartres. Jusqu'au X siècle, les autels s'élevaient toujours au-dessus d'un Martyrium, ainsi appelé parce qu'il était destiné à contenir les reliques des Martyrs. Agrandi par Fulbert, il servit de caveau pour recevoir durant les guerres les richesses du trésor de la Cathédrale. On n'y descendait autrefois que par l'escalier c, qui commence sous les marches du sanctuaire; plusieurs portes de fer en fermaient les différentes issues. La voûte, haute de 5 mètres, est soutenue par cinq piliers1; au rond-point, on voit cinq niches pratiquées dans le mur et qui servaient comme d'armoires pour serrer les objets du trésor. d. caveau fermé d'une porte de fer, et basse-fosse dans laquelle on cachait la sainte Châsse. Ce caveau a été témoin d'un miracle arrivé lors de l'incendie de 1149 et raconté dans tous ses détails par Jehan le Marchant 2. actuelle du caveau; cette entrée n'existait pas n'est-elle pas figurée sur le plan de 1678.

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f. C'est l'entrée autrefois, aussi

Bâtie en 1194,

14. Cave au vin, dit le plan de Félibien. elle servit de sacristie jusqu'au XVIIe siècle. Aujourd'hui c'est le bûcher de l'église. b. Prison ou basses-fosses où saint Savinien a esté mis. Cette fosse ne peut avoir eu la destination que le plan lui donne, car elle est postérieure de treize siècles à saint Savinien. Elle a été déblayée en 1849; des terres, poteries et ossements d'animaux la remplissaient depuis assez longtemps.

15. Passage derrière la chapelle de la Vierge pour aller aux autres chapelles. Ce passage paraît une construction faite vers 1640, lorsqu'on décora la chapelle de Nostre-Dame soubs-terre. 16. Lieu du chenil où l'on retirait autrefois pendant le jour les chiens pour la garde de l'église la nuit. « Le chapitre, dit Sou

chet, ordonna vers 1360 aux marguilliers d'avoir deux bons >> chiens pour garder l'église; mais on fut contraint de les ôter » pour le grand bruit qu'ils faisaient la nuit et empêchaient de dormir ceux qui dormaient dans l'église pour la garder 3. »

1 Plusieurs de ces piliers ont été ajoutés pour supporter le groupe de l'Assomption placé au-dessus de cet endroit.

2 Voyez le Poème des Miracles, pages 28-30.

3 Histoire de Chartres, page 356.

17. Cave au vin de la sacristie; c'est une construction du XIVe siècle.

17 bis. C'est une cave actuellement sans usage; elle contient, dit le plan de Félibien, une cuvette en maçonnerie en forme de grand saloir.

18. Quatre longues caves solidement construites immédiatement après l'incendie de 1194; leurs voûtes sont en pierres de taille. L'une d'elles est louée à un marchand de vin: nos pères qui les ont construites en seraient sans doute fort étonnés, peutêtre même scandalisés.

19. Salle capitulaire sous la chapelle de saint Piat. — C'est une belle et noble construction du XIVe siècle; elle forme un parallélogramme de 11 mètres de longueur et 7 mètres de largeur; ses quatre fenêtres sont ogivales et à lancettes simples; sa voûte gothique, élégamment soutenue par des arcs-doubleaux et des nervures toriques, est composée de petites voûtes partielles en arêtes et dont les arcs doubleaux et les nervures toriques reposent sur des colonnes sans chapiteau; les trois clefs de la voûte sont chargées de feuillages bien sculptés. De la Cathédrale, les chanoines descendaient dans leur salle capitulaire par un escalier en pierre qui aboutissait à l'entrée de la chapelle de la communion; cet escalier a été supprimé, depuis que la salle elle-même a perdu sa destination première. Cette belle salle est aujourd'hui toute délabrée et contient, confondus dans le pêle-mêle et dans la poussière, une foule d'objets qui faisaient autrefois partie de la statuaire ou du mobilier de la Cathédrale. Parmi ces objets, on distingue une tapisserie du commencement du XVIIe siècle. On y voit aussi la tombe de saint Chalétric, évêque de Chartres. La tapisserie représente: 1° Dieu donnant sa loi sur le mont Sinaï; 2° Marie visitant sainte Élisabeth; on y voit aussi les armes du donateur et du Chapitre. Cette tapisserie ornait le chœur avant que celui-ci ne fût restauré. La tombe de saint Chalétric est un curieux monument du VIe siècle, digne de l'attention et du respect de l'archéologue chrétien; sur le couvercle on lit: HIC REQUIESCIT CHALETRICUS EPS CUJUS DULCIS MEMORIA PRIDIE NONAS SEPTEMBRIS (551) VITAM TRANSPORTAVIT IN CÆLIS.

Les deux tours rondes que l'on voit de chaque côté de la salle capitulaire avaient leur destination: celle de gauche (du nord)

servait à mettre les papiers, les archives du Chapitre; celle de droite (du midi) servait de prison pour les officiers de l'église : on l'appelait Painchaud.

20. Escalier qui commence au porche septentrional et qui mène dans la crypte.

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21. Deux autres escaliers pour descendre dans la crypte. 22. Lieux communs.

23. Fonts baptismaux du XIIe siècle; ils servaient << au tems passé pour baptiser les cathécumènes et enfants des officiers » de l'Église ou des parens des chanoines ou autres qui demeu>> roient chez eux, estant paroissiens de l'Église. On les bénit >> encore tous les ans la veille de Pasques et de Pentecôte, et » durant l'octave de Pasques les chanoines i vont en procession après vespres ».

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1

Ces fonts sont composés d'une grande cuve ronde ornée de moulures et cantonnée de quatre colonnes aux fûts cannelés et perlés et aux chapiteaux élégants.

24. Deux escaliers en pierre de taille pour descendre dans la crypte; l'un aboutit sous le clocher-vieux et l'autre sous le clocher-neuf.

25. Lieux où demeurent les sœurs pour la garde des Sts Lieux; ce sont les termes du plan de Félibien. Ces appartements construits en bois se composaient d'une cellule à gauche, et de six autres cellules à droite (Pintard, 705). Au XIII et au XIVe siècle, c'étaient des prêtres « qui gardoient ce s. lieu, lesquels cou» choient et logoient dans icelui. Depuis y furent mises des Filles » dévotes, qui s'appelloient les Filles des s.s. Lieux forts. A pré» sent y a une seule fille ou veuve dévote, qui a des servantes » soubs elle, et gardent assiduellement ensemble, lesdits SS. Lieux, faisant leur perpétuelle résidence esdictes chambrettes destinées à cet effet. Elle est vulgairement nommée la Dame » des SS. Lieux forts ou des Grottes, et a un fort beau revenu de fondation, pour sa nourriture et entretenement. »

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« Je trouve par les anciennes chartres (sic), que lesdictes per>> sonnes étoient commises à la garde desdictes grottes, aussi

Histoire de Chartres, par Souchet, page 208.

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» pour y recevoir les pellerins et malades, qui y alloient en dévo» tion, comme on y ha toujours abordé de tous les coings du » monde. Et pour cette cause, la dicte Grotte auroit été qualifiée L'hospital du s. lieu Fort, comme appert par un tiltre du » 3 octobre 1403, auquel sont nommées les sœurs du dit Hospital, en cette sorte, Perrine la Martinelle, Maistresse, Jehanne » Laffidée, Laurence la Verrière, et Juliotte la Herberelle, sœurs » de l'hospital du s. lieu Fort, en l'Église de Chartres 1. » Cet hopital était «< pour recevoir les malades du feu sacré qui courait » fort en ce tems-là, que l'on appelait la maladie des ardents. Ces >> malades étaient retenus durant neuf jours pour faire leurs dé»votions, puis ils s'en retournaient guéris 2. »

1 Parthénie, 1re partie, pages 124 et 125.

2 Histoire de Chartres, par Souchet, page 208.

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