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MONUMENTAL,

OU

COLLECTION DE MÉMOIRES

ET DE RENSEIGNEMENTS

POUR SERVIR A LA CONFECTION D'UNE STATISTIQUE DES MONUMENTS DE LA FRANGE,
GLASSES CHRONOLOGIQUEMENT

Tome 5

PAR MM. DE CAUMONT, de Caen ; JOUANNET, de Bordeaux; SCHWEIG-
HAUSER, de Strasbourg; l'Abbé PAYSANT, de Caen; Bon. CHAUDRUC
DE CRAZANNES, de Montauban; BOUILLET, de Clermont; L. DE LA
SAUSSAYE, de Blois; DE LA FONTENELLE DE VAUDORÉ, de Poitiers;
CAUVIN, du Mans; LAMBERT, de Bayeux; THOMINE DESMAZURES,
id.; DE SAULCY, de Metz; HAZE, de Bourges; MASSE, de Tours;
MANCEAU, id.; LE GLAY, de Lille; Mis. DE LA GRANGE, de Paris
P. MÉRIMÉE, id.; MOREAU, de Saintes; VERGNAUD ROMAGNÉSI,
d'Orléans ; MASSIOU, de la Rochelle; DE LA SICOTIÈRE, d'Alençon;
VERGER, de Nantes; GALLY-KNIGHT, de Londres; DE LASSAULX,
de Coblentz; JULES RENOUVIER, de Montpellier, etc.

PURKIB

PAR M. DE CAUMONT,

Correspondant de l'Institut de France.

CAEN.

PARIS.
ROUEN.

-

- A. HARDEL, SUCCESSEUR DE M. CHALOPIN,
- DERACHE, RUE DU BOULOY, N°. 7.
— FRÈRE, QUAI DE PARIS.

-

1839.

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D'UNE

EXCURSION MONUMENTALE

EN SICILE ET EN CALABRE;

PAR M. GALLY-KNIGHT,

Membre du Parlement Britannique;

PRÉCÉDÉE D'UN ESSAI HISTORIQUE SUR LA CONQUÊTE DE LA SICILE PAR LES NORMANDS,

Traduction communiquée à la Société Française pour la conser: vation des Monuments, par M. DE CAUMONT, directeur de la Société.

AVERTISSEMENT.

J'ai annoncé, dans le 4°. volume du Bulletin Monumental (p. 211), que le 5o. volume de ce recueil renfermerait la traduction de l'ouvrage de M. Gally-Knight en Sicile; les lecteurs du Bulletin ont accueilli avec joie cette promesse; nous nous empressons de les satisfaire.

La traduction qui va suivre faite avec soin par M. A. Campion, reproduit dans son entier l'ouvrage de M. GallyKnight. L'auteur a successivement passé en revue les monuments les plus remarquables de Messine, de Catane, de Monreale, de Cefalu, de Palerme ; il en a donné des descriptions claires, précises et complètes; tout ce qui lui a paru mériter quelqu'attention a pris place dans son ouvrage, suivant son importance. Il n'a admis aucun fait sans le discuter, et il s'est entouré des autorités les

plus respectables, il a toujours donné les raisons de ce qu'il avançait.

A la suite de ses descriptions vient une dissertation intéressante où, après avoir soigneusement étudié les églises de Sicile et en avoir détaillé les caractères architectoniques, l'auteur a recherché en dernière analyse comment ont dû s'introduire dans cette contrée les principes du style ogival, et ce qui en a ensuite déterminé l'adoption dans les autres pays de l'Europe.

On voit combien un pareil écrit présente d'intérêt pour les savants qui s'occupent de débrouiller l'histoire et les progrès de l'architecture du moyen âge. Nous sommes convaincus qu'on nous saura gré de l'avoir fait connaître. L'introduction historique est la seule partie de l'ouvrage que l'on aurait pu retrancher, parce qu'elle n'a point absolument trait à l'étude des Monuments Siciliens, mais elle est si concise et si pleine de faits; elle offre un résumé si intéressant de l'histoire des Normands en Sicile que je me serais fait un reproche d'en priver le lecteur.

A. DE CAUMONT.

LES NORMANDS EN SIGILE.

Introduction historique.

CHAPITRE Ier.

A l'époque où les Normands se montrèrent pour la première fois dans le sud de l'Italie, la plus grande partie de ce qui avait formé l'Empire romain était tombée dans un désordre et un malaise qui en faisaient une proie assurée au premier aventurier qui s'avancerait pour la saisir. Les scènes de la vie réelle, dans ces temps de révolution, ressemblaient à celles d'un mélodrame où les événements les moins vraisemblables sont mis en usage pour frapper le spectateur, et durant lequel les personnages les moins attendus viennent figurer sur le théâtre.

L'Italie qui s'était vue à la veille de réunir ses provinces éparses à l'ombre de la domination Lombarde, était retombée de nouveau et pour jamais, grâce à la politique astucieuse de la Cour de Rome, dans le morcellement et la désunion. Les Papes qui comprenaient qu'une fois l'Italie devenue sujette d'une royauté fortement assise, la puissance des successeurs de St.-Pierre se trouverait bientôt réduite à une influence quasi-épiscopale, offrirent l'empire d'Occident à des étrangers assez forts pour briser le sceptre des Lom

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